L’intuition dans le langage courant est souvent employée d’une manière générale et imprécise. On utilise ce terme pour décrire des sentiments, des émotions, des sensations voir même comme l’expression d’instincts. Les questions répandues à son sujet sont :
Est-il possible de s’y fier ? Faut-il faire confiance à ses intuitions ? La première impression est-elle la bonne ?
Pour tenter de répondre à ces questions, la recherche dans le rôle de l’intuition dans le management et la prise de décisions fleurit abondamment depuis une dizaine d’années.
L’intuition peut être définie comme un processus holistique (global et parallèle) de traitement de l’information qui comprend à la fois des éléments affectifs et cognitifs et dont le résultat est un savoir direct sans l’utilisation d’un raisonnement conscient (Sinclair & Ashkanasy, 2005).
Autrement dit, l’intuition se réalise sans la conscience des règles ou des connaissances qui ont été utilisées pour l’inférence, et dont on sent qu’elle est juste sans pouvoir articuler la raison (Shapiro & Spence, 1997).
Cette définition est restreinte afin de la rendre opérationnelle dans le cadre de la gestion stratégique. Les auteurs à l’origine de cette définition ont l’objectif de faire un pont entre plusieurs champs disciplinaires (notamment la psychologie cognitive, les neurosciences et le management). Cette définition est actuellement relativement consensuelle dans la littérature scientifique. Retenons qu’elle met en relief quatre caractéristiques de l’intuition (parmi d’autres) : non-consciente, procède à des associations holistiques (globales et parallèles), chargée affectivement et rapide.