Il n’existe pas de règles universelles ni de recettes toutes faites pour une collaboration interentreprises réussie. L’organisation, la communication ou encore le partage du bénéfice au sein d’une communauté sont adaptables aux besoins des parties. Par ailleurs, ce qui a été décidé un jour peut être modifié et remodelé. Ce site présente la marge de manœuvre dont vous disposez pour concevoir votre collaboration et explique comment vous pouvez adapter les règlements et les dispositions contractuelles en fonction de vos souhaits et les modifier si nécessaire.
Cliquez sur l’élément qui vous intéresse et apprenez comment d’autres chefs d’exploitation vivent la collaboration, l’organisent et aussi, parfois, en changent les modalités.
Durée
La durée d’une collaboration doit être fixée de telle sorte qu’elle procure stabilité et sécurité à toutes les parties sur une certaine durée, sans toutefois les lier indéfiniment ou pour des générations. Si des investisseurs ou des prêteurs sont impliqués dans l’entreprise commune, il faut en outre respecter la durée minimale qu’ils ont fixée pour leur engagement (p. ex. en cas de l’octroi d’un droit de superficie).
Exemples pour la détermination possible de la durée d’un projet communautaire :
- pas de durée explicite, par exemple pour des collaborations simples ou convenues par oral
- échéance fixée pour la date où une des parties atteint l’âge de la retraite
- échéance selon les conditions de la banque ou autres prêteurs (peu important pour les membres de la communauté)
- échéances différentes pour le contrat de société et pour le droit de superficie s’agissant d’investissements collectifs dans des bâtiments :
- durée non fixée contractuellement, le projet n’ayant pas de terme explicite (p. ex. Sàrl avec possibilité de changement de gérance/membres et donc poursuite de la collaboration également en cas de départ/sortie des membres fondateurs) :
Organisation
Dans la plupart des cas, l’organisation et la répartition du travail entre associés d’une entreprise commune reposent sur un partage des responsabilités, un seul associé assumant toutefois la responsabilité stratégique globale. Le travail pratique quotidien dans les différents domaines d’activité est généralement effectué conjointement par l’ensemble des associés, afin de maintenir les compétences professionnelles de chacun et donc aussi la possibilité de se remplacer mutuellement.
Exemples d’organisation communautaire :
- pas de répartition, car la collaboration ne concerne pas toute l’entreprise. Les parties gèrent leur exploitation à leur compte
- organisation en domaines de compétences stratégiques, travail opérationnel effectué ensemble :
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Communauté d’assolement Bachmann-Schläpfer-Fritschi – Vidéo: Questions concernant la répartition des tâches et la planification stratégique au membre Ernst Bachmann
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Alberswiler Pionier Milch Betrieb
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Communauté partielle d’exploitation Erdfur
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- Division entre une partie stratégique (impliquant tous les membres de la communauté) et une partie opérationnelle (uniquement les chefs d’exploitation) :
- Répartition entre activités agricoles et activités non agricoles (p. ex. pension pour chevaux), menées séparément aux plans opérationnel et stratégique. Au sein des activités agricoles, les membres ont des charges de travail et des domaines de compétences différents :
- Répartition en différents domaines de tâches, mais sans décharge mutuelle en temps normal. Pendant la haute saison, on renonce aux vacances et on s’engage autant que possible dans l’entreprise :
- RRépartition du travail à l’étable entre les membres, plan des vacances et des jours libres établi sur plusieurs mois, voire sur toute l’année.
- Réglementation précise des déroulements du travail et des responsabilités pour la transformation/commercialisation professionnelles et le service clients (en particulier pour les services-traiteurs) :
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Baselbieter Bäuerinnen Apéro – Vidéo: Questions concernant le processus de réservation et les résponsabilités au sein de la SARL
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so-fein Bäuerinnen- und Landfrauenapéro
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Communication
La communication est particulièrement importante dans le cadre d’une collaboration interentreprises, car non seulement les partenaires travaillent ensemble, mais ils poursuivent aussi des objectifs stratégiques communs. Discuter ouvertement ensemble et clarifier rapidement les différends permet de prévenir des conflits majeurs et d’assurer ainsi la pérennité de la collaboration.
Exemples de différentes manières de gérer la communication :
- Séances régulières (p. ex. une fois par mois, par semaine, par année) pour décider de la planification et de l’orientation stratégique de l’entreprise commune, év. avec l’appui d’un conseiller/vulgarisateur qui aide à aborder les sujets/problèmes de manière neutre. Les décisions opérationnelles sont généralement prises par la personne responsable :
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Communuaté d’exploitation Suter-Schmid – Vidéo : Questions concernant la planification stratégique et opérationnelle aux membres de la communauté
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Alberswiler Pionier Milch Betrieb
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Communauté d’exploitation Synfarms
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Communauté partielle d’exploitation Ehrenbüel – Vidéo: Questions concernant la gestion de conflits au membre Thomas Bachmann
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- Discussions ponctuelles/en cas de besoin lorsqu’on se croise ou s’il y a des choses à clarifier. Cette forme de communication convient pour les collaborations de longue date et bien rodées :
- Séances périodiquement plus fréquentes pour préparer la haute saison et faire qu’elle se déroule au mieux :
Partage des profits
Le partage des coûts et des profits est un point capital qui doit être soigneusement réglé; il importe que toutes les parties se sentent traitées équitablement et appréciées. Ici aussi, il existe différentes manières de régler les aspects financiers de la collaboration en fonction des souhaits des associés.
Exemples de réglementations en matière de partage des coûts/bénéfices et de versement des salaires :
- Gestion de l’exploitation individuelle à son propre compte (notamment pour les CPE, les communautés d’assolement et d’autres formes de collaboration simples n’impliquant pas forcément le regroupement des exploitations en une seule entreprise) :
- Pas de décompte-horaire, le bénéfice est réparti à parts égales entre les partenaires :
- Paiement du salaires à la journée ou à l’heure, selon le travail effectué par les membres, répartition du bénéfice à parts égales entre les participant-e-s.
- Paiement du salaire en fonction de la quantité de lait, déductions pour l’achat de fourrages par vache (surtout dans le cas de communautés partielles d’exploitation en production laitière)
En cas de travaux en dehors de l’exploitation, il existe également diverses possibilités de régler les comptes au sein d’une communauté :
- Versement du salaire journalier gagné en dehors de l’exploitation dans la caisse commune
- Versement du salaire journalier dans la caisse commune lorsque des machines / ressources communes sont utilisées ; pour le travail exécuté indépendamment de la communauté, le salaire revient au membre concerné.
Dans les situations où des ajustements contractuels ou opérationnels du mode de fonctionnement sont indésirables ou inutiles, il peut être judicieux, notamment en cas de conflits, de faire appel à un professionnel ou à un médiateur pour trouver une solution appropriée. Dans certains cas et même sans qu’il y ait conflit, la dissolution de la communauté peut s’avérer la meilleure solution. On pourra clarifier avec l’aide d’un conseiller professionnel ce qui convient le mieux dans quelle situation.
Vous trouverez ci-dessous des documents et adresses utiles concernant la gestion des conflits et la dissolution d’une communauté.
Lorsque des individus travaillent ensemble, des problèmes de toutes sortes peuvent se présenter: des accidents se produisent, des erreurs sont commises et des accords enfreints, des divergences de vues et des malentendus survien-nent, etc. Ces choses arrivent et ne doivent pas forcément inquiéter, mais il est capital de réagir correctement pour éviter qu’un incident mineur ne se solde au final par un dysfonctionnement coûteux, ou qu’une dispute au sujet de telle ou telle situation s’éternise.
Vous trouverez ci-dessous des ressources importantes sur la théorie du conflit, mais également des conseils pratiques pour résoudre les conflits graves dans votre coopération. Vous trouverez également ici des informations détaillées sur la résolution des conflits pour différentes formes de collaboration.
Site web Théorie du conflit
En cas de conflit majeur ou chronique, on pourra procéder comme suit en fonction du niveau d’escalade :
1. La confiance et la communication sont encore intactes au sein de la communauté:
Organiser une discussion entre personnes concernées. Prévoir suffisamment de temps dans un lieu où l’on n’est pas dérangé. Pendant la discussion, être particulièrement attentif à une culture de communication franche et loyale. Vérifier l’adéquation des mesures prises, le cas échéant, lors d’une période d’essai, analyser leurs effets et les adapter si nécessaire.
2. La confiance et la communication sont entamées, mais fonctionnent encore plus ou moins:
Organiser une discussion entre tous les associés pour régler le problème à l’interne si possible. Pendant la discussion, être particulièrement attentif à une culture de communication franche et loyale. Convenir à l’avance des objectifs de la réunion et consigner les résultats. Vérifier l’adéquation des mesures prises, le cas échéant, lors d’une période d’essai, analyser leurs effets et les adapter si nécessaire.
3. La confiance a souffert et une communication ouverte n’est plus assurée:
Solliciter un soutien professionnel (médiation, coaching, arbitrage) pour la résolution du conflit et obtenir pour cela l’accord explicite de tous les associés. Clarifier avec l’expert externe les objectifs de la consultation et convenir d’un calendrier et d’un budget. Participer de manière constructive au programme proposé par l’expert et s’employer avec sérieux à mettre en œuvre les mesures décidées.
4. La confiance est rompue et la communication ouverte ne fonctionne plus:
Examiner d’abord à l’aide d’un coach ou d’un médiateur si la communauté a encore une chance de survie. Si oui, procéder comme au point 3. Si non, ne pas hésiter à envisager la sortie d’un associé ou la dissolution de la communauté. Faire appel impérativement à un professionnel, car dans les deux cas de figure, une communication ouverte et franche est plus que jamais cruciale. Le plus souvent, il faut le soutien d’un modérateur/coach et d’un fiduciaire/conseiller d’entreprise. L’investissement en vaut la peine dans tous les cas. En effet, une fin chaotique et litigieuse qui s’éternise coûtera non seulement beaucoup plus cher, mais laissera aussi de profondes blessures.
En cas de dissolution, suivre le programme proposé par l’expert de manière constructive et mettre en œuvre diligemment et avec sérieux les mesures et les tâches qui ont été fixées. Si la dissolution est menée correctement et rapidement, les ex-associés pourront se remettre sur pied beaucoup plus rapidement et reconstruire leur avenir sans encombre.
Les documents suivants donnent des informations sur la résolution de conflits dans différentes formes de collaboration interentreprises :
- Regroupement de terres affermées (pdf)
- Regroupement de terres exploitées (pdf)
- Remaniement parcellaire contractuel (pdf)
- Amélioration foncière intégrale (pdf)
- Investissements collectifs dans des machines (pdf)
- Investissements collectifs dans des bâtiments (pdf)
- Communauté d’exploitation (pdf)
- Communauté partielle d’exploitation (pdf)
- Communauté de transformation et de commercialisation → analogue à une communauté (partielle) d’exploitation
Comment régler la sortie/le départ d’un partenaire ? Que se passe-t-il en cas de sortie pour cause d’invalidité ou de décès d’un membre? Comment, dans un tel cas, régler le partage de la succession? Vous trouverez les réponses à ces questions ainsi que d’autres informations importantes sur ce thème dans des documents détaillés pour les formes de collaboration suivantes :
- Communauté d’assolement (pdf)
- Regroupement de terres affermées (pdf)
- Regroupement de terres exploitées (pdf)
- Remaniement parcellaire contractuel (pdf)
- Amélioration foncière intégrale (pdf)
- Investissements collectifs dans des machines (pdf)
- Investissements collectifs dans des bâtiments (pdf)
- Communauté d’exploitation (pdf)
- Communauté partielle d’exploitation (pdf)
- Communauté de transformation et de commercialisation (pdf)
Faire appel à un tiers neutre et objectif est utile et permet généralement de trouver plus rapidement une solution optimale pour toutes les parties. Vous trouverez ci-dessous des services de conseil/vulgarisation qui peuvent vous aider pour des questions générales en lien avec la gestion de votre entreprise (construction, énergie, paiements directs, etc.), mais aussi pour la médiation de conflits et le coaching de discussions.
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