Pourquoi augmenter la participation des femmes?

Beaucoup de littérature scientifique et de documentations existent et montrent combien il est important d’augmenter l’implication des femmes dans la vie publique. On sait maintenant que le fait de partager les responsabilités entre les femmes et les hommes n’est pas seulement une question d’égalité mais que la société et l’économie sont les premières à en bénéficier.

La mixité favorise l’équilibre du débat et l’égalité dans les décisions. Quand on travaille ensemble, il est bon de décider ensemble également.

Pourquoi le monde agricole doit s’en préoccuper?

Dans les nombreuses organisations professionnelles, la présence de femmes dans les instances décisionnelles est très faible voire inexistante dans certains cas. Cette question est encore peu thématisée et les avantages de la mixité ne sont pas véritablement identifiés (Source: Rapport final FARAH). Pourtant ce sont autant les organisations dans leur façon de fonctionner que les femmes elles-mêmes qui peuvent faire changer les choses.

L’égalité n’est pas uniquement de la responsabilité des femmes, c’est notre responsabilité à tous, aux hommes comme aux femmes.

Kofi Annan

L’importance du partenariat entre hommes et femmes est essentiel car rien n’empêche ou ne limite délibérément l’accès aux femmes à la prise de responsabilité. Les obstacles sont de nature plus subtile et relèvent notamment des freins au niveau des conceptions des rôles de chacun et de chacune (Source: Rapport final FARAH).

De nombreuses études montrent qu’il est important de mettre en place des mesures qui peuvent être provisoires, mais qui permettent d’inverser la tendance.

Augmenter la participation des femmes dans les organisations demande évidemment de leur faire une place. Si l’on ne trouve pas souvent de réels obstacles structurels ou fonctionnels à la présence faible des femmes dans les instances dirigeantes des organisations, il est cependant nécessaire de réfléchir aux raisons qui pourraient motiver une organisation à s’engager activement pour augmenter la présence des femmes dans ses instances dirigeantes.

Plus-value pour l’organisation:

  • Un fort potentiel d’innovation et de résolution de problèmes : les femmes jouent un rôle essentiel dans les exploitations agricoles familiales en menant de front de multiples tâches. Elles sont au carrefour des sphères familiales, productives, sociales ; par là-même, elles amènent d’autres préoccupations, d’autres visions, d’autres réseaux, en termes de qualité de vie, de viabilité et de pérennité des exploitations. Enrichir les stratégies des organisations agricoles avec cette diversité des points de vue permettrait de développer des stratégies, de nouvelles options et une meilleure compétitivité.
  • Une plus grande efficacité et productivité : la mixité et la diversité sont reconnues pour améliorer l’efficacité et la performance des entreprises.
  • Un plus grand potentiel de recrutement : les organisations agricoles connaissent des problèmes de recrutement et de relève, activer le « réservoir féminin » permettrait de répondre, au moins partiellement, à cet enjeu.
  • Une culture d’entreprise ouverte et orientée vers l’avenir : une organisation avec des femmes aux postes à responsabilité est un signe clair, tant à l’interne qu’envers l’externe, d’une organisation ouverte et orientée vers l’avenir.

Éléments pour faciliter l’engagement des femmes:

Des constations ont été faites à plusieurs niveaux et dans plusieurs pays concernant l’état des lieux de l’engagement féminin (voir la page: Références bibliographiques). Ces constations permettent de mieux appréhender des possibles mesures.

  • Sortir des stéréotypes notamment liés aux compétences qui  sont  l’un des obstacles importants à l’engagement des femmes. Il n’est pas nécessaire d’avoir un CFC en agriculture pour pouvoir comprendre et travailler sur les enjeux de la politique agricole.
  • Des hommes doivent être prêts à laisser leur place.
  • Une bonne répartition des tâches sur l’exploitation et auprès de la famille afin de permettre à la femme de s’éloigner de la maison.
  • Les organisations doivent mettre en place des règles claires et les  respecter. La multitude d’organisations et de délégations ne favorise pas la place des femmes car ce sont souvent les organisations locales qui proposent des candidats aux organisations nationales qui ont souvent des sièges réservés pour les représentants des branches etc. De plus c’est souvent l’exploitation qui est membre et donc le chef d’exploitation qui peut uniquement la représenter. La marge de manœuvres doit donc être clarifiée par les organisations.
  • Des organisations de paysannes existent. Elles rassemblent souvent des personnes formées et compétentes faisant partie d’un réseau existants. Les organisations peuvent s’appuyer sur ces réseaux pour trouver des femmes motivées à participer.

Plus-value pour les femmes:

  • S’enrichir personnellement par la rencontre des autres et les échanges.
  • Se sentir soutenue dans ses idées et ses valeurs au contact de personnes qui les partagent.
  • Gagner de la confiance en soi en acquérant des connaissances et de nouvelles compétences.

Contrepartie attendues de la part des femmes:

  • Accepter d’être visible, de se mettre en avant et de risquer la critique, notamment dans les médias.
  • Oser se lancer et se porter candidate de façon volontaire en se sentant légitime et en étant consciente des compétences qu’elles peuvent apporter.
  • Accepter de quitter l’exploitation et la maison de façon relativement régulière demande de lâcher prise sur certaines tâches.
  • Faire le pas de se former pour mieux appréhender son rôle de responsable.