Informations techniques

Que sont les courants vagabonds ?

Le courant électrique circule normalement dans un circuit de la source à la charge et retourne ensuite à la source. Lors de l’exploitation d’installations électriques, il est possible que du courant circule involontairement à travers des parties conductrices de bâtiments ou d’installations ou à travers le sol ; de tels courants non contrôlés sont appelés “courants vagabonds”.

Les courants vagabonds peuvent se présenter sous forme de courant continu, de courant alternatif ou d’une combinaison des deux. Ils peuvent entraîner de la corrosion. Des courants vagabonds importants peuvent engendrer des tensions (différences de potentiel) lorsqu’ils circulent sur des structures conductrices. Ces tensions peuvent être perçues par des êtres vivants.

Les courants vagabonds se produisent souvent en cas de concepts de mise à la terre inappropriés  ou d’installation défectueuse. Ainsi, les conducteurs d’équipotentialité (conducteurs de protection) en sont affectés lorsqu’ils sont reliés à plusieurs endroits à des parties de l’installation. Les anciennes installations exécutées selon le système TN-C-S y sont donc particulièrement sensibles.

Dans tous les cas, les courants qui circulent dans les conducteurs ne posent pas de problème en soi. Ils génèrent toutefois des chutes de tension (différences de potentiel) qui peuvent éventuellement être perçues par des êtres vivants. Les animaux ressentent ces différences de tension dès qu’elles sont supérieures à 1 volt.

Vous trouverez également de plus amples informations dans le document 2/2019 (Les courants vagabonds dans les exploitations d’élevage) de l’Inspection fédérale des installations à courant fort ESTI et ici.

Causes

Toutes les conduites métalliques d’arrivée d’eau en provenance d’un autre bâtiment doivent être introduites par des manchons isolants. Dans le cas contraire, des courants vagabonds peuvent se propager dans l’installation. Parallèlement, dans ces situations, il faut veiller à une mise à la terre suffisante des deux côtés.

Dans la plupart des réseaux électriques, une partie du courant distribué retourne à son point d’origine via le sol. Conformément à la loi de la moindre résistance, le courant emprunte alors le chemin le plus court possible. Il peut arriver que le courant passe par des endroits indésirables et provoque ainsi des courants vagabonds.

Des courants de défaut dû à des installations électriques défectueuses, à une mise à la terre inefficace, à des boîtes de dérivation non étanches, à des erreurs de câblage, à une isolation défectueuse ou à des appareils électriques défectueux peuvent se propager via les conduites d’eau et des éléments métalliques et causer, ainsi, des problèmes sous forme de courants vagabonds.

Un courant de défaut sur un réseau de distribution électrique dans le voisinage peut se propager et se présenter sous forme de courants vagabonds en raison d’isolateurs défectueux , d’un poste de transformation dans le voisinage ou d’une mise à la terre par une conduite d’eau.

Si le générateur de courant et la mise à la terre se trouvent à l’intérieur du bâtiment, il peut arriver que le retour de courant se fasse par le sol du bâtiment. Cela entraîne des courants de vagabonds problématiques.

Les conducteurs métalliques tels que les tuyaux, les fils, les grilles, les pieux , etc. subissent une induction due à la ligne à haute tension à proximité, même s’ils sont mis à la terre. Il en résulte une tension électrique et des courants vagabonds peuvent apparaître.

Dans un rayon de 30 à 50 m autour d’une ligne de chemin de fer, il peut y avoir des retours de courant, ce qui peut également entraîner des courants vagabonds.

Courants vagabonds : points d’attention en vue de la construction et de l’installation électrique

Système de mise à la terreTNC | TNC-S | TNS | TT Point central demise à la terre Liaison équipotentielle Mise à la terre TNC | Schema 3 Raccordements> Grille de mise à la terre> Liaisons des stands Raccordements> Parties conductrices pouvant être touchées MISE A TERRE Emplacement de ladistribution principale Convertisseurs de fréquence et entraînements régulés Appareils avec courant de défaut Canalisations défectueuses Construction etInstallation électrique

Rapports techniques

Le courant électrique ne circule que dans un circuit fermé. Celui-ci se compose d’une source de courant (comme une pile) et d’un consommateur (comme une ampoule) reliés entre eux par des fils électriques. Le courant circule du pôle positif de la pile à l’ampoule et revient au pôle négatif.

La quantité de courant qui part du pôle positif est égale à celle qui revient au pôle négatif. Pour que le courant circule, une tension est nécessaire.

Le circuit électrique peut être comparé à un chauffage central. L’eau chaude circule de la chaudière à travers le système de chauffage et revient à la chaudière. Pour que l’eau circule, une pompe de circulation est nécessaire.

Si deux points présentent un potentiel électrique différent, on peut mesurer une tension. Si ces deux points à potentiel électrique différent sont reliés par un conducteur, un courant circule. Prenons un exemple : Dans la salle de traite, il peut y avoir un potentiel électrique différent entre les éléments tubulaires métalliques situés devant et derrière les vaches. Dès qu’une vache (considérée comme conducteur) touche ces deux parties en même temps, elle est traversée par un courant (courant corporel) plus ou moins perceptible en fonction de sa résistance. Une vache présente une résistance d’environ 500 ohms. Si la tension mesurée est de 1 volt, un courant de 2 mA circule dans son corps. Les humains ressentent qu’un léger picotement avec un courant de cette intensité, les vaches, en revanche, sont plus sensibles à ces valeurs.

Le courant vagabond se propage dans toutes les parties conductrices et les éléments métalliques d’un bâtiment. Les endroits particulièrement sensibles sont énumérés ci-dessous :

  • Sols ou murs en béton armé
  • Charpente et autres structures métalliques
  • Eléments tubulaires :
    • Cornadis
    • Logettes
    • Structures métalliques de la salle de traite
    • Barrières métalliques
  • Conduites d’eau métalliques
  • Conduites en inox
  • les mises à la terre qui peuvent être défectueuses
  • Conducteurs de protection des installations électriques (chauffe-eau, mixeur à lisier, racleur, pont roulant, pompes)
  • Distributeurs automatiques de concentrés (DAC)
  • Salle de traite (compteur à lait, pulsateur, système de décrochage, portes automatiques, dispositif d’identification, etc.)
  • Paratonnerre
  • Tous les circuits métalliques fermés
  • Le sol de la salle de traite, de l’étable et à l’extérieur
    • Par exemple, les amortisseurs de vibrations doivent également être mis à la terre (exemple du système de traite automatique qui doit être placé sur un socle en béton séparé ou à l’intérieur avec un revêtement en polystyrène).
  • Commande par impulsions pour clôtures électriques

Situations avec des différences de potentiel

Différentes situations où des différences de potentiel peuvent apparaître :

  • Réseaux fortement chargés dans le conducteur PEN
  • Défauts et courants vagabonds dans le bâtiment
  • Mise à la terre du bâtiment agricole meilleure que celle du poste de transformation du réseau
  • Réseau à charge non symétrique. Asymétrie sur le conducteur PEN
  • Installations non appropriées de la liaison équipotentielle de protection
  • Les appareils tels que les onduleurs photovoltaïques ou les convertisseurs de fréquence des installations de traite avec une liaison équipotentielle de protection inappropriée.
  • Les champs électriques et magnétiques des lignes à haute tension qui, selon la tension, peuvent entraîner des tensions d’induction (16 kV à 380 kV – proximité 30-80 m)

Une installation de mise à la terre de fondation – qu’il s’agisse d’un bâtiment existant ou d’une nouvelle construction – est une condition de base pour la protection des personnes et des animaux contre les hautes tensions dangereuses ainsi que pour le fonctionnement sûr des systèmes électriques dans les bâtiments.
L’électrode de terre de fondation est installée sous forme d’anneau fermé dans les fondations des murs extérieurs du bâtiment.
Dans les grands bâtiments, il convient en outre d’insérer des liaisons transversales afin de respecter
une largeur de maille maximale de 20 x 20 m.
Pour que les tensions de contact et la résistance de contact à la terre soient aussi faibles que possible, il convient de respecter une largeur de maille de 15 x 15 m. (Inspection fédérale des installations à courant fort ESTI)

Selon les directives de l’Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI), la norme sur les installations à basse tension (NIBT) contient les mesures à prendre pour éviter les courants vagabonds. Selon la norme l’article 7.05.4.1.5 de cette norme, la règle suivante s’applique : Dans les emplacements où se trouvent des animaux de rente, une liaison équipotentielle de protection supplémentaire doit relier entre elles toutes les masses et les éléments conducteurs étrangers susceptibles d’être touchés par les animaux de rente. Si existant, le grillage métallique posé dans le sol doit être intégré dans cette liaison de protection supplémentaire. Les éléments conducteurs étrangers dans ou sur le sol , par exemple le ferraillage en général ou les fers d’armement des fosses à purin au-dessous des caillebotis doivent également être intégrés dans cette liaison.

Boîte de liaison équipotentielle.

Installation d’éclateurs de séparation

Les onduleurs des installations solaires provoquent des courants de vagabonds qui peuvent se propager dans l’étable et l’aire de traite. Les grandes installations PV génèrent des courants vagabonds de quelques 100 mA.
Pour éviter que des courants ne circulent en tant que courants vagabonds dans des endroits sensibles, il est possible d’installer un éclateur de séparation certifié et approuvé par l’Inspection fédérale des installations à courant fort (ESTI) dans le conducteur de protection du câble d’alimentation de l’onduleur. En l’absence de défaut, cet éclateur évite la circulation de courants vagabonds. Par contre, dès qu’un défaut survient, l’éclateur devient conducteur et le courant s’écoule à la terre garantissant, ainsi, la protection des personnes et des choses.
Une barre d’équipotentialité doit être installée à proximité des onduleurs. La liaison équipotentielle de protection de l’onduleur y est raccordée. La barre d’équipotentialité est reliée à l’électrode de terre de fondation en dehors de la zone sensible ; la section du conducteur de terre doit être, selon la taille de l’installation, de 16 à 50 mm 2.
Les indications de l’ESTI doivent être respectées.
Si des éclateurs de séparation devaient être installés dans l’installation de protection contre la foudre, il convient de prendre préalablement contact avec l’assurance du bâtiment ou l’autorité de protection incendie.
Les éclateurs de séparation peuvent également être installés dans les lignes de communication, comme par exemple les lignes d’alimentation Swisscom et TV.

Installation de pièces isolantes (par ex. pour les conduites d’eau)

Les métaux conduisent très bien le courant électrique. Des courants vagabonds peuvent circuler par des conduites métalliques – comme les conduites d’eau, vacuum ou de lait.
Selon le type de montage, des connexions conductrices peuvent se former avec l’armature en fer des murs en béton, des plafonds, des sols, etc.
Les électrovannes montées dans des conduites métalliques et les chauffe-eau avec des conduites d’eau froide et chaude en métal doivent être reliés au conducteur de protection. Des boucles peuvent ainsi se former, ce qui peut entraîner un déplacement des courants vagabonds.
Les conduites métalliques d’eau, de chauffage à distance, etc. provenant de l’extérieur peuvent amener des courants vagabonds.
L’installation de manchons isolants dans les conduites métalliques permet d’interrompre le flux de ces courants.

Distribution secondaire séparée pour la laiterie

Dans la laiterie, la salle de traite et le robot de traite, on utilise beaucoup de métal. Ainsi, des courants vagabonds peuvent se propager dans la zone de traite.
Souvent, les distributions électriques pour toute la grange sont placées à proximité de la salle de traite. Il y a alors un risque que de nombreux courants vagabonds soient présents dans cette salle.
Une distribution secondaire séparée, à laquelle ne sont raccordés que les appareils et installations électriques appartenant à la laiterie, à la salle de traite ou au robot de traite, permet de réduire fortement les courants vagabonds dans cette zone.
De plus, il est très important de ne pas introduire des tuyaux conducteurs et liaisons métalliques venant de l’extérieur dans cette zone. Pour éviter cela, des manchons isolants doivent être installés sur l’introduction de la conduite
La liaison équipotentielle de protection doit être réalisée en forme d’étoile.

La problématique des courants vagabonds devrait être intégrée dans la planification d’un nouveau bâtiment d’élevage. Il faut notamment tenir compte des points suivants :

  • Réalisation d’un concept de mise à la terre (dérivation sur le point central de mise à la terre).
  • Réalisation correcte de la liaison équipotentielle.
  • Parafoudres / paratonnerre
  • Insertion de manchons isolants sur les conduites métalliques venant de l’extérieur.
  • Suppression des boucles de courant dans la salle de traite.
  • Exécution des installations électriques par des spécialistes.

Faire expertiser le plan du bâtiment

Des courants vagabonds peuvent également pénétrer dans l’étable par le biais d’installations solaires sauf si la mise à la terre est correcte. Si vous n’êtes pas sûr, contactez un expert.

Légende:

1.  Panneaux solaires, générateur solaire
2.  Coffret de raccordement du générateur ou du groupe
3.  Liaison équipotentielle du générateur solaire
4.  Dispositifs de capture du systéme LPS
11.  Récepteur ; autres installation BT dans le Bâtiment
12.  Coffret de raccordement
13.  Onduleur
14.  Barre principale de mise à la terre
15.  Electrode de terre de fondation / électrode de terre bouclée ou piquet de terre
T1.  SPD Type 1
T2.  SPD Type 2
T1 + T2.- SPD Type 1+2- En alternative, il est possible d’utiliser des parafoudres monobloc en cas de longueurs de canalisationions autorisées

Disposition SPD

1.                      AC         nécessaire *
2.                     AC        nécessaire **
3.                     DC        nécessaire **
4.                     DC        nécessaire *

* Mise en œuvre bien accessible en cas de jonction, dans l’idéal
**Il est possible d’utiliser également une combinaison de parafoundres de type 1 + 2 aux points (1) e (4) à la place d’un parafoundre de type 2 aux points 2 et 3 si les longueurs de canalisations autorisées

Vous trouverez dans la liste de contrôle suivante les points qui doivent être pris en compte dans le cadre de la planification, de l’exécution et de la réception des installations photovoltaïques.

Voltmeter mit Messadapter

Voltmètre avec adaptateur de mesure

Les spécialistes utilisent les appareils suivants pour effectuer différentes mesures dans les étables :

  • Ampèremètre à pince pour mesurer les courants électriques
  • Voltmètre pour mesurer la tension
  • Telluromètre pour déterminer la conductivité du sol
  • Teslamètre (gaussmètre, magnétomètre) pour la mesure des champs électromagnétiques
  • Appareil de mesure à basse impédance pour mesurer la tension électrique de contact (la résistance interne doit avoir une valeur de 500 à 1000 ohms)

Pour effectuer des mesures précises, il convient de contacter un(e) spécialiste.

Courants vagabonds et liens avec les symptômes de l’animal

Difficultés lors de la traite Modification du comportement au repos Augmentation du nombre de cellules/Mammites Modification du comportement d'alimentation, de rumination ou d'abreuvement Problèmes de fertilité Animal Indicateurs : à partir de quand faut-il envisager que les courants vagabonds soient à l’origine des problèmes du troupeau ? Changement dans le management du troupeau Vaches acycliques Baisse de la production laitière Santé Comportement Autres causes- environnement inhabituel- Contact- Bruit et modification de la lumière- Comportement des employés lors de la traite- Réglages de la machine à traire

Rapports techniques

Décrochage des faisceaux trayeurs par les vaches – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

Le fait que les vaches essaient de décrocher des faisceaux trayeurs est souvent évoqué dans le cadre des courants vagabonds. Ce phénomène peut se produire lorsque la mamelle d’une vache, qui fait office de conducteur, entre en contact avec des matériaux métalliques tels que le bras du robot de traite ou le gobelet trayeur. L’équipement de la salle de traite lui-même peut également présenter un potentiel électrique différent (voir section “Comment apparaissent les courants vagabonds”). Dans de nombreux cas, les courants vagabonds pendant la traite sont associés à une grande agitation des animaux, à des piétinements, à une augmentation des défécations dans la salle de traite, à une traite longue ou incomplète et à une entrée hésitante dans la salle de traite. Des études ont toutefois montré que la machine à traire elle-même, en raison de ses valeurs de résistance élevées, constitue une voie très improbable pour la circulation d’un courant problématique.

Autres causes de décrochage des faisceaux trayeurs – quelles autres causes peuvent exister ?

Comme décrit précédemment, l’agitation des animaux et le décrochage des faisceaux trayeurs peuvent plutôt être déclenchés par d’autres facteurs. Il s’agit par exemple d’un environnement inhabituel, du contact, du bruit et des changements de lumière pendant la traite, du comportement des employés lors de la traite et des réglages de la machine à traire. La routine de traite et le comportement du trayeur avec les vaches ont un impact important sur le décrochage des faisceaux trayeurs (signes de vache). De même, en ce qui concerne la dépose des faisceaux trayeurs, il convient de vérifier régulièrement le bon fonctionnement, le positionnement et le réglage du vide du faisceau trayeur (pour contacter Bamos, cliquez ici…..). Le vide devrait atteindre des valeurs comprises entre 35 et 40 k Pa dans le tuyau à lait court, lorsque le débit de lait est plein, afin de traire rapidement tout en ménageant la mamelle.

Mammites – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

De nombreuses fonctions dans le corps se déroulent lors de réactions biochimiques par le biais de liaisons non covalentes. Cela signifie qu’il n’y a pas de liaisons chimiques au sens propre du terme, mais que des molécules se fixent en raison des charges positives et négatives qui sont dirigées vers l’extérieur à certains endroits de la molécule. La forme des molécules joue ici un rôle important (conformation stérique ou tridimensionnelle). De telles formations non covalentes existent par exemple entre l’antigène et l’anticorps, c’est-à-dire entre un agent pathogène et un corps de défense, ou lors de la liaison de l’oxygène dans le sang avec le colorant rouge du sang, l’hémoglobine. Si des champs électriques occasionnent la circulation de courants vagabonds dans le corps, ils peuvent perturber la formation des liaisons non covalentes au niveau du système immunitaire, ce qui entraîne une augmentation des mammites.

Autres causes de mammites – quelles peuvent être les autres causes ?

Les courants vagabonds sont rarement la première cause de mammites, c’est pourquoi il faut toujours clarifier au préalable si d’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme par exemple :

  • Nettoyage de la mamelle,
  • défauts techniques (pulsation efficace, stimulation suffisante, stabilité du vide),
  • alimentation adaptée à la production laitière,
  • environnement (stress, hygiène de l’étable),
  • blessures (prévention, traitements),
  • processus de traite (déroulement),
  • ordre de traite (vaches saines, malades, traitées),
  • état des trayons,
  • détection d’agents pathogènes et bien d’autres facteurs encore.

Problèmes de fertilité – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

Comme nous l’avons déjà mentionné dans la section sur les mammites, les courants vagabonds peuvent modifier les défenses immunitaires de telle sorte que les infections peuvent se multiplier. Ce mécanisme peut également s’appliquer aux inflammations de l’utérus (métrites). Il convient toutefois de noter qu’aucune étude n’a pu établir un lien réel et directement causal entre les infections utérines et l’exposition aux courants vagabonds. Les courants vagabonds comme cause directe de problèmes de fertilité sont extrêmement rares.

Autres raisons des problèmes de fertilité – quelles autres causes peuvent exister ?

En cas de problèmes de fertilité, il faut d’abord analyser précisément dans quel domaine se situe le problème. Les vaches ne viennent-elles pas en chaleur, sont-elles régulièrement en chaleur mais pas gestantes, ou est-ce qu’on observe une augmentation des avortements ou des mort-nés ?

Si l’on connaît le domaine qui pose problème, il y a différentes causes et facteurs de risque à clarifier. Les plus importants sont :

  • L’hygiène lors du vêlage,
  • la présence accrue de fièvre de lait,
  • l’approvisionnement en énergie pendant la phase de démarrage,
  • les problèmes de boiterie ou les problèmes de détention en cas de chaleurs discrètes,
  • l’observation des chaleurs,
  • y compris le fonctionnement des systèmes d’aide à la détection, etc.

Si les vaches sont régulièrement exposées à des courants vagabonds au niveau des abreuvoirs ou de l’aire d’alimentation, une diminution de l’ingestion de nourriture et/ou d’eau peut se produire. Celle-ci peut entraîner un manque d’énergie et, par conséquent, des problèmes de fertilité.

Modification de l’abreuvement – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

L’apparition de courants vagabonds à l’abreuvoir entraîne une diminution de la quantité  d’eau bue, qui peut se traduire par une baisse de la production laitière. Dans ce cas, il est possible que le courant vagabond pénètre dans le bâtiment par la conduite d’alimentation en eau et atteigne ainsi l’abreuvoir. Les animaux évitent les abreuvoirs concernés et, s’il y en a, fréquentent davantage les abreuvoirs non problématiques, car le courant les traverse en raison de la moindre résistance dans la vache. En raison de la diminution de l’eau bue, les animaux concernés présentent des fèces avec une consistance plus ferme et, dans la plupart des cas, une consommation d’aliments plus faible.

Autres raisons d’une modification de l’abreuvement – quelles autres causes peuvent exister ?

Différents facteurs peuvent avoir une influence sur l’ingestion d’eau et entraîner une réduction de la quantité d’eau bue. Ainsi, une mauvaise qualité de l’eau, une mauvaise hygiène des abreuvoirs et des canalisations, un faible débit ou un nombre insuffisant d’abreuvoirs peuvent avoir un effet négatif sur l’ingestion d’eau.
Le nombre et le positionnement des abreuvoirs sont très importants. Ainsi, les abreuvoirs devraient être disponibles en quantité suffisante et ne pas être construits en cul-de-sac en vue de la hiérarchie au sein du troupeau.
Les courants vagabonds sont rares en cas de diminution de l’ingestion d’eau par rapport
aux autres causes décrites. C’est pourquoi les causes énumérées devraient être considérées et exclues en priorité par des mesures, une amélioration de l’hygiène et des analyses de l’eau.

Modification de l’ingestion d’aliments – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

Si des courants vagabonds apparaissent au cornadis ou dans les systèmes de distribution des concentrés, il est fait état d’une diminution de l’ingestion d’aliments dans le bâtiment et d’une augmentation de l’ingestion d’aliments au pâturage. Cela s’explique par le fait que les animaux évitent le cornadis ou le système de distribution des concentrés et n’ont donc pas accès à la nourriture. Si les courants vagabonds n’apparaissent que dans une certaine section du cornadis/du système de distribution des concentrés, il est possible que les animaux refusent de manger dans ces sections (p. ex. les 10 premières places d’alimentation du côté gauche) malgré la présence de nourriture. De plus, les courants vagabonds au niveau du système de distribution des concentrés sont souvent associés à des animaux agités.

Autres raisons d’une modification du comportement alimentaire – quelles autres causes peuvent exister ?

Par rapport à d’autres causes, les courants vagabonds ne sont que rarement à l’origine d’une diminution de la consommation d’aliments. Les causes suivantes peuvent plutôt être à l’origine d’une diminution de la consommation d’aliments et devraient donc être considérées en priorité :

  • Teneur en matière sèche de la ration (trop humide/sec -> exception : ration à base de fourrage sec)
  • Une teneur élevée en cendres brutes ou une autre forme de contamination de la ration
  • Teneur déséquilibrée en minéraux
  • Manque d’appétence de la ration
  • Echauffement de la ration sur la table d’alimentation
  • Mauvais mélange de la ration
  • Changement dans la composition de la ration
  • La ration n’est pas repoussée assez fréquemment
  • Il n’y a pas assez fréquemment de ration fraîche proposée aux vaches
  • Consommation d’eau trop faible (voir modification de l’abreuvement)
  • Les vaches sont perturbées par le racleur lorsqu’elles mangent
  • Pas assez de places au cornadis (compétition pour l‘accès à la ration)
  • Ration trop riche en énergie -> problèmes métaboliques et donc diminution de l’ingestion d’aliments comme mesure de protection
  • Facteurs de perturbation au cornadis (par ex. bruits aigus)
  • Cornadis monté de manière inappropriée (par ex. trop haut, points de pression)
  • Le cornadis ne convient pas aux animaux à cornes
  • Blessures des animaux (même passées, p. ex. lorsqu’une vache est restée coincée)
  • Peu de possibilités de fuite pour les animaux de rang inférieur

Réduction de la production laitière – quel rôle peuvent jouer les courants vagabonds ?

Une diminution de la production laitière du troupeau est souvent signalée en cas de courants vagabonds. La diminution de la production laitière du troupeau est un symptôme secondaire. Selon l’endroit où les courants vagabonds apparaissent, la réduction de la production peut avoir différentes causes.

Ainsi, l’apparition de courants vagabonds au cornadis et aux abreuvoirs peut réduire l’ingestion d’aliments et d’eau, ce qui se traduit à son tour par une diminution de la production.
L’apparition de courants vagabonds dans les logettes affecte le comportement de rumination. Les animaux évitent généralement les logettes concernées et présentent une activité de rumination réduite, ce qui diminue également la décomposition mécanique du fourrage par la rumination. Dans les logettes concernées, on observe que les animaux ruminent davantage en position debout.
Si des courants vagabonds apparaissent dans la salle de traite, les animaux sont souvent très agités avant et pendant la traite et évitent la salle de traite. Le stress qui en résulte empêche la mamelle d’être traite et les animaux retiennent leur lait. En même temps, il peut arriver que les faisceaux trayeurs se décrochent plus souvent, ce qui rend la traite difficile.

Autres raisons d’une baisse de la production laitière – quelles peuvent être les autres causes ?

La baisse de la production laitière est influencée par une grande variété de facteurs et constitue un bon indicateur d’un changement dans l’environnement des animaux. Les changements brusques de la production laitière de l’ensemble du troupeau sont souvent dus à des modifications de l’alimentation (fourrage et eau), à des événements infectieux et à des modifications du troupeau, de l’environnement et de la technique. Les courants vagabonds sont rarement la première cause d’une baisse de la production laitière. C’est pourquoi il faut toujours vérifier immédiatement si d’autres causes peuvent entrer en ligne de compte. Les points suivants doivent être considérés en priorité en cas de baisse de la production laitière. Il est important de voir si la baisse de la production laitière et l’un des points suivants correspondent à la même période ou à une période légèrement décalée :

Alimentation

  • la ration est-elle suffisamment humide (sauf pour les rations à base de fourrage sec) ?
  • la ration couvre-t-elle les besoins des animaux dans tous les domaines ?
  • la ration favorise-t-elle la rumination ?
  • les animaux mangent-ils suffisamment ou y a-t-il davantage de restes à la crèche ?
  • l’eau d’abreuvement est-elle de bonne qualité (eau potable) ?
  • l’eau est-elle disponible en quantité suffisante ?
  • L’apport en minéraux et oligo-éléments est-il adapté aux vaches et à leur production laitière ?

Voir aussi le rapport technique “Variation de la consommation de nourriture”, “Variation de la consommation d’eau”.

Événements infectieux

  • y a-t-il une infestation parasitaire dans le troupeau ?
  • y a-t-il une infection virale dans le troupeau ?
  • existe-t-il une infection bactérienne dans le troupeau ?
  • les problèmes d’onglons sont-ils plus fréquents ?

Environment

  • une hygiène suffisante des animaux, de l’alimentation, de la traite et de l’étable est-elle mise en œuvre ?
  • y a-t-il eu des changements plus importants de température et d’humidité dans l’étable ?
  • l’étable a-t-elle été réaménagée, ce qui a stressé les animaux ou a nécessité une réadaptation ?
  • Un grand nombre d’animaux ont-ils été intégrés dans le troupeau ou séparés ?
  • les animaux se tètent-ils mutuellement ?

Technique – Infrastructure

  • existe-t-il un vide suffisant au niveau de l’installation de traite ?
  • y a-t-il une pulsation efficace au niveau de l’installation de traite ?
  • L’installation de traite est-elle entretenue régulièrement ?
  • Les aliments sont-ils bien mélangés ou les couteaux de la mélangeuse sont-ils aiguisés ?
  • Le cornadis est-il adapté aux besoins des animaux ?
  • Les installations de l’étable (logettes, barres de nuque, etc.) sont-elles adaptées à la taille des animaux ?

Outre ces points, il convient d’analyser plus en détail tous les changements intervenus dans et autour de l’étable depuis l’apparition de la baisse de production laitière.

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