Généralités
La loi suisse sur la protection des animaux est un élément central pour la santé et l’hygiène.
La loi fédérale sur la protection des animaux vise à protéger le bien-être et la dignité de l’animal (LPA, art. 1). Une infraction grave à ces dispositions peut entraîner une interdiction de détenir ou d’élever des animaux, d’en faire le commerce ou d’exercer une activité professionnelle impliquant l’utilisation d’animaux. L’un de ses principes fondamentaux est le suivant : personne ne doit de façon injustifiée causer à des animaux des douleurs, des maux ou des dommages, les mettre dans un état d’anxiété ou porter atteinte à leur dignité d’une autre manière. La santé des animaux et la prévention des maladies constituent une tâche essentielle pour les détenteurs d’animaux de rente.
Version actuelle de la loi sur la protection des animaux : fedlex. Informations sur la réglementation : chapitre «Protection des animaux».
Ordonnance sur les médicaments vétérinaires (OMédV)
Objectifs de l’OMédV:
- Utiliser correctement les médicaments vétérinaires et en particulier les antibiotiques (action ciblée).
- Garantir des denrées alimentaires exemptes de résidus médicamenteux.
- Garantir la qualité et l’efficacité des médicaments vétérinaires afin de préserver la santé animale.
Les médicaments vétérinaires (MédV) ne peuvent en principe être prescrits que s’ils sont autorisés par l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic). Les MédV sont classés en différentes catégories. Les MédV de la liste A et B, par ex. les antibiotiques, ne peuvent être remis au détenteur que sur prescription vétérinaire. Les MédV de catégorie C-E sont disponibles sans ordonnance.
Convention sur les médicaments vétérinaires (MédVét)
La convention MédVét entre le/la vétérinaire et le détenteur d’animaux de rente permet la remise de médicaments sur ordonnance (liste A et B) afin de disposer d’une réserve. Elle oblige le/la vétérinaire à vérifier l’état de santé des animaux et l’utilisation des médicaments par des visites régulières. Si le détenteur d’animaux s’engage à ce que les MédV qui lui sont remis soient utilisés et stockés conformément aux instructions, le/la vétérinaire qui effectue une visite d’exploitation dans le cadre d’une convention MédVét doit, lors de chaque visite, vérifier et consigner par écrit les éléments suivants pour chaque espèce animale :
- Un contrôle de la santé des animaux ;
- Les problèmes de santé constatés depuis la dernière visite, ainsi que les traitements et les contrôles de suivi effectués ;
- Les indications de prophylaxie médicamenteuse et de thérapies depuis la dernière visite ;
- Les enregistrements ainsi que la remise de médicaments vétérinaires délivrés dans le cadre de la convention MédVét.
En outre, il doit vérifier au moins tous les deux ans l’utilisation correcte, notamment la qualité de l’anesthésie et la sécurité d’emploi, des médicaments visés à l’article 8, paragraphe 2, lorsque ceux-ci sont remis pour la castration des porcelets.
Tableau 1 : Dans le cadre de la convention MédVét, le vétérinaire doit effectuer un certain nombre de visites d’exploitation par an, en fonction de la catégorie de l’exploitation.
¹ Depuis la révision partielle de l’OMédV en 2016, les antibiotiques destinés à une utilisation prophylactique ne peuvent plus être remis à titre de stock.
Obligations de tenir un registre et de consigner

Certains médicaments vétérinaires doivent être réfrigérés (© Suisseporcs)
Aussi bien les vétérinaires que les détenteurs doivent tenir un registre, documenter le stockage, la remise et l’utilisation des MédV (chapitre 4 de l’ordonnance sur les médicaments vétérinaires). Cette ordonnance sert à la traçabilité et donc à la sécurité alimentaire et contribue de manière importante à la bonne utilisation des MédV et à la garantie de la santé animale. Les détenteurs doivent consigner les médicaments vétérinaires suivants :
- Soumis à ordonnance ;
- Pour lesquels un délai d’attente doit être respecté ;
- Autorisés pour une autre indication (reconversion de médicaments autorisés) ;
- Les médicaments utilisés selon les art. 6 et 12, sauf les médicaments visés à l’art. 13, al. 5, non soumis à l’autorisation de mise sur le marché ;
- Importés nécessitent une autorisation spéciale de Swissmedic.
Les vétérinaires sont tenus de documenter l’entrée et la sortie des MédV. Les instructions d’utilisation et les mélanges de MédV dans les installations de l’exploitation font également partie de l’obligation de consigner, ces documents doivent être archivés pendant trois ans.
Pour plus de clarté et pour faciliter l’enregistrement, les MédV sont enregistrés dans un journal des traitements. Un inventaire des médicaments vétérinaires doit également être tenue pour tous les MédV stockés sur l’exploitation. Ces deux documents doivent être conservés pendant au moins 3 ans. Remarque : les détenteurs qui participent au programme de santé SuisSano peuvent enregistrer ces données dans le journal électronique des traitements (JET).
Check-lists et documents de contrôle OMédV élaborés par l’OFAG.
- Modèle de convention MédVét,
- Information sur la fréquence des visites d’exploitations,
- Modèle de check-list pour la visite d’exploitation, remarques concernant la check-list,
- Informations sur la mise en œuvre de l’ordonnance sur les médicaments vétérinaires.
Modification du droit en vigueur et dispositions transitoires : ordonnance sur les médicaments vétérinaires, au chapitre 6.
En bref – qui fait quoi ?
Que doit faire le détenteur ?
- Obligation élargie de consigner et de tenir un registre (voir journal des traitements et inventaire des médicaments vétérinaires)
- L’achat de MédV sur ordonnance (liste A et B) n’est possible que si une convention MédVét écrite est conclue avec le/la vétérinaire.
- Stocker correctement les médicaments vétérinaires sur l’exploitation (par ex. réfrigérés si nécessaire) et les séparer des denrées alimentaires.
- Respecter scrupuleusement les délais d’attente.
- Remettre les MédV périmés au vétérinaire pour une élimination appropriée.
- Archiver les documents pendant trois ans.
Que doit faire le vétérinaire ?
- Pas de prescription ou de remise à titre de stocks des principes actifs antimicrobiens destinés à une utilisation prophylactique.
- Pas de remise à titre de stocks des principes actifs dits critiques :
– céphalosporines 3e et 4e génération,
– macrolides,
– fluoroquinolones.
- Etiquetage du cabinet vétérinaire sur chaque MédV entamé et le remettre avec une instruction d’utilisation écrite.
- L’étiquette et l’instruction d’utilisation doivent mentionner le dosage, le stockage, les délais d’attente et la date de libération ainsi que le nom du détenteur et du vétérinaire prescripteur. Les instructions d’utilisation précisent l’espèce animale et les problèmes de santé pour lesquels le médicament peut être utilisé.
Animaux malades et blessés
Un animal est malade lorsqu’il présente un état général perturbé et des symptômes spécifiques tels que boiterie, fièvre ou diarrhée. Les animaux malades ou blessés doivent être séparés du groupe et, si nécessaire, soignés. Un/une vétérinaire décidera si un traitement vaut la peine d’être entrepris et quelles sont les chances de guérison. Si un animal ne peut pas être guéri, il faut décider si l’abattage est possible ou si l’animal doit être tué et éliminé de manière appropriée.

Porcelets sur la paille (© Stephanie Renz)
En général:
- Seuls les animaux aptes au transport peuvent être abattus.
- L’abattoir doit être disposé à abattre l’animal malade (ce qui n’est souvent pas le cas).
- S’il est évident que la viande sera impropre à la consommation, il ne vaut pas la peine de l’abattre.
Attention : dans les cantons qui gèrent des abattoirs d’urgence, les animaux malades doivent obligatoirement être abattus dans l’établissement le plus proche !
Souvent, les animaux malades ne sont pas transportables, ne peuvent pas être transportés en raison du risque de propagation de la maladie ou leur viande serait déclarée impropre à la consommation à l’abattoir. Dans ces cas, l’animal sera tué et éliminé. L’euthanasie par le/la vétérinaire est la meilleure solution dans ces cas. Si l’animal doit être examiné en laboratoire après sa mise à mort, il convient de consulter le/la vétérinaire sur la méthode de mise à mort, car certaines causes de maladie ne sont plus détectables après une euthanasie. Si la mise à mort doit être effectuée par des personnes de l’exploitation elle-même, consultez l’aide-mémoire SSP «Mise à mort professionnelle».
Aide à la décision : abattage ou mise à mort dans l’aide-mémoire SSP «Porcs malades et blessés».
Les aides à la décision concernant la transportabilité peuvent être consultées ici.
Le service sanitaire porcin SSP
Une gestion moderne de la santé dans l’exploitation est indispensable pour maintenir le cheptel porcin en bonne santé. La production porcine dans un environnement contrôlé et sain évite à la fois l’introduction d’agents pathogènes et la maladie des animaux. Cet objectif est atteint grâce à un ensemble complet de règles (directives du SSP) et au conseil et à l’accompagnement des exploitations. Dans les exploitations SSP, selon le type d’exploitation et le statut, les maladies suivantes entraînent un changement de statut lorsqu’elles apparaissent : gale, poux, pRA (rhinite atrophique), dysenterie et clostridium perfringens type C.
Les principales maladies des porcs en bref
Troubles de l’appareil locomoteur
Généralités

Escarres de Carpi chez un jeune porcelet (© Clinique universitaire de Berne)
Les troubles de la locomotion et les boiteries entraînent souvent des pertes économiques sur l’exploitation. Il existe un grand nombre de causes infectieuses et non infectieuses pouvant entraîner des anomalies de l’appareil locomoteur et survenir à différents âges. Un diagnostic ciblé et la mise en œuvre de mesures spécifiques permettent toutefois d’y remédier avec succès. Au niveau des articulations, différents agents pathogènes peuvent provoquer, par ex., des inflammations articulaires, des écoulement articulaires ou la maladie de Glässer. De plus, au niveau des onglons, des maladies peuvent être provoquées soit par des agents pathogènes (par ex. le panaris) soit par des erreurs de gestion (sols des étables, alimentation, etc.) et entraîner des rougeurs, des gonflements, des boiteries et une démarche raide. Un résumé détaillé des troubles de l’appareil locomoteur, de leurs causes, de leurs symptômes, des possibilités de traitement et des mesures préventives peut être consulté auprès du SSP.
Santé des onglons

Des onglons trop longs nuisent au bien-être des porcs et ne doivent pas être ignorés (© Clinique universitaire de Berne)
La santé des onglons contribue de manière significative au bien-être et aux performances des porcs, c’est pourquoi elle doit faire l’objet d’une attention particulière. Elle est influencée par de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci figurent notamment les facteurs liés à la construction des porcheries, à la gestion, au soin des onglons, à l’alimentation et à la génétique. Les blessures les plus courantes des onglons sont les contusions, les blessures de la paroi de l’onglon, les fissures de la corne, les défauts de la ligne blanche, les excroissances au niveau de la sole ou l’arrachement de l’onglon postérieur. La manière d’optimiser les différents facteurs d’influence et d’agir ainsi sur la rentabilité et le bien-être des animaux a été rassemblée dans l’aide-mémoire SSP «Santé des onglons des truies d’élevage», en collaboration avec la HAFL, la Faculté Vetsuisse de l’Université de Zurich et SUISAG.
Ulcères de l’épaule

De longues périodes de repos ou une mauvaise condition physique peuvent contribuer à l’apparition d’ulcères aux épaules (© Clinique universitaire de Berne)
Les ulcères aux épaules peuvent apparaître plus fréquemment, notamment pendant les longues périodes de repos pendant la période d’allaitement. Ils sont favorisés par certaines caractéristiques anatomiques (os de l’épaule saillant). Des facteurs tels qu’un os de l’épaule particulièrement proéminent (tibia), une mauvaise condition physique (couche adipeuse insuffisante au niveau de l’omoplate chez les truies fortement allaitées), une position couchée prolongée due à des maladies des onglons et la nature de la surface de couchage peuvent contribuer à l’apparition de points de pression. Ces points de pression peuvent servir de porte d’entrée à des agents pathogènes, qui peuvent à leur tour entraîner la formation d’abcès et d’ulcères purulents. Vous trouverez de plus amples informations sur les ulcères de l’épaule ainsi que les mesures préventives et les possibilités de traitement dans la fiche technique SSP « Ulcères de l’épaule chez la truie » (zone de connexion SSP).
Parasites
Coccidiose

Coccidiose chez le porcelet sevré (© Clinique universitaire de Berne)
La coccidiose est une infection causée par le parasite Isospora suis, qui se manifeste exclusivement chez les porcelets allaités et sevrés par une diarrhée jaunâtre, pâteuse et malodorante. Les porcelets se développent plus lentement et dépérissent en raison de la destruction des villosités intestinales par les parasites qui se multiplient dans les cellules intestinales. En plus d’un traitement avec des médicaments efficaces contre les coccidies, qui peut contribuer à atténuer l’évolution de la maladie, une boisson électrolytique peut aider à compenser la perte de liquide. Les coccidies sont tenaces et même un nettoyage et une désinfection minutieux n’excluent pas une nouvelle transmission. Néanmoins, cela permet de réduire considérablement la pression pathogène. Une désinfection avec des produits spécialement efficaces contre les coccidies, en respectant l’ordre de traitement (d’abord les portées saines, puis les portées malades), peut réduire à la fois la pression pathogène et la multiplication du parasite dans les cellules intestinales.
Pour plus d’informations, consultez la directive SSP 3.07.
Infection par les vers

Infestation manifeste par l’ascaris du porc (© Clinique universitaire de Berne)
L’ascaris du porc (Ascaris suum) présente généralement une évolution asymptomatique. Il peut entraîner des pertes économiques en raison d’un retard de croissance dû à l’altération de la santé des animaux et à la présence de vers dans le foie après l’abattage. Un pelage long et hirsute et une diminution du gain moyen quotidien ou de l’indice de consommation peuvent être des signes d’une infestation par des vers. Les vers, qui mesurent environ 15 à 30 cm de long, peuvent être détectés sur le sol de l’étable ou dans les fèces des animaux infestés (de tous âges) après un traitement vermifuge. L’infection se produit par ingestion orale d’œufs de vers provenant de l’environnement de la porcherie, de porc à porc ou lors de l’allaitement des porcelets par la truie. Après avoir migré de l’intestin vers le foie, les poumons et l’œsophage, puis vers le tractus gastro-intestinal, les vers pondent à nouveau des œufs qui sont éliminés avec les fèces et peuvent rester infectieux jusqu’à dix ans en dehors de l’organisme du porc. Les antiparasitaires constituent un traitement efficace. À titre préventif, il convient également de veiller à une hygiène irréprochable (désinfection avec des mousses nettoyantes spéciales) et, si nécessaire, d’administrer un traitement vermifuge prophylactique. Les truies doivent en outre être lavées avant leur transfert dans une nouvelle porcherie.
Pour plus d’informations, consultez l’aide-mémoire SSP «Vermifugation».
Gale

Porc présentant des lésions cutanées typiques de la gale (© Clinique universitaire de Berne)
La gale est une infestation des porcs par l’acarien Sarcoptes scabiei var. suis. Celui-ci creuse des galeries dans la peau de l’animal infesté et y dépose ses œufs, ce qui provoque des irritations et des inflammations de la peau ainsi que la formation de cicatrices. Les symptômes typiques de la gale sont des lésions cutanées ponctuelles, des démangeaisons, un dépôt brun foncé dans les oreilles et derrière celles-ci. Des zones cutanées squameuse, épaissies comme des morceaux, apparaissent également au niveau des épaules et du cou. La gale peut, en raison de son évolution subclinique, entraîner une forte baisse des performances et des pertes économiques. L’affaiblissement du système immunitaire favorise l’apparition d’autres maladies. Les truies atteintes de gale sont en outre plus agitées en raison des démangeaisons, ce qui peut entraîner des pertes par écrasement et nuire au développement des porcelets. L’agitation chez les porcs peut également conduire au cannibalisme. La gale est souvent traitée avec des médicaments vétérinaires à laver, à pulvériser ou à verser. Lors du traitement, il est important que la peau des animaux soit propre pour que les produits puissent agir. Pour la prévention, seuls les porcs provenant d’exploitations indemnes de gale doivent être achetés.
Pour plus d’informations, consultez la directive SSP 3.01.
Pou du porc

Pou du porc visible dans les poils (© Clinique universitaire de Berne)
L’infestation par le pou de porc (Haematopius suis) est aujourd’hui extrêmement rare. La transmission du pou se fait d’un porc à l’autre, car il ne survit pas longtemps sans hôte. Les poux peuvent être détectés à l’œil nu sur la peau des porcs. Les troupeaux touchés sont souvent agités car les porcs souffrent de démangeaisons. Le traitement est similaire à celui d’une infestation par les aoûtats. Consulter votre vétérinaire.
Maladies factorielles et autres maladies
Syndrome de dysgalactie post-partum (SDPP)

Le SDPP peut provoquer un écoulement purulent chez la truie (© Clinique universitaire de Berne)
Le syndrome de dysgalactie postpartum (SDPP), aussi appelé mammite, métrite, agalactie (MMA), est un syndrome de manque de lait chez la truie mère après la mise bas. Une inflammation des mamelles et de l’utérus entraîne un manque de lait. Cette diminution de la production laitière de la truie augmente la mortalité des porcelets, ce qui entraîne des pertes financières. Le SDPP est donc la maladie la plus importante chez les truies après la mise bas. Les symptômes du SDPP sont un état général détérioré, une perte d’appétit, une absence de défécation et de la fièvre. Les mamelles sont chaudes, rouges et dures. La truie s’allonge dessus pour les refroidir et empêche les porcelets de téter, ce qui les rend agités. Des écoulements utérins purulents apparaissent également. Pour le traitement, il convient de consulter le vétérinaire. Le SDPP est une maladie multifactorielle. Les causes se trouvent dans l’alimentation et la gestion avant et après le sevrage. Pour plus d’informations sur les causes et la prévention du SDPP, consultez la fiche technique SSP « Syndrome de dysgalactie postpartum chez les truies ».
Rhinite atrophique progressive (pRA)

Malformations de l’arête nasale suite à une infection par des pasteurelles (© Clinique universitaire de Berne)
La rhinite atrophique progressive est une maladie infectieuse bactérienne caractérisée par la production de toxines par des pasteurelles (Pasteurella multocida). Les bactéries sont transmises par l’air et introduites dans les troupeaux par des achats. Au stade initial, la pRA ressemble à une rhinite, avec une augmentation de l’écoulement nasal, des éternuements ou des reniflements. D’autres symptômes n’apparaissent que plusieurs semaines après l’infection, avec une intensité variable : des renflements ou des plis cutanés sur l’arête nasale, une mâchoire supérieure raccourcie, un nez déformé ou des saignements de nez qui peuvent entraîner une anémie. Cela peut entraîner l’obstruction du canal lacrymo-nasal, ce qui explique la présence de traces de sécrétions noires souvent visibles sous les yeux. Alors que les porcs adultes restent souvent asymptomatiques après une infection, la formation osseuse dans le nez des animaux en croissance est perturbée, ce qui peut entraîner les malformations mentionnées. Les porcs présentant des altérations nasales importantes ont souvent un retard de croissance, car la fonction de filtration du nez est réduite, ce qui les rend plus sensibles à la pneumonie. La rhinite atrophique progressive est une maladie multifactorielle. La maladie peut être présente dans le troupeau sans aucun symptôme, et divers facteurs tels que les gaz nocifs, les niveaux élevés de poussière dans les couloirs ou d’autres maladies infectieuses peuvent alors déclencher une épidémie. Il n’est pas possible d’identifier les animaux porteurs. La maladie ne peut être confirmée qu’après une épidémie aiguë, au moyen de prélèvements nasaux. Le traitement se fait à l’aide d’antibiotiques. Les modifications du tissu osseux sont irréversibles.
Syndrome hémorragique intestinal (SHI)

Des torsions intestinales soudaines peuvent rapidement entraîner la mort (© Clinique universitaire de Berne)
Le syndrome hémorragique intestinal (SHI), ou ballonnements intestinaux/torsion intestinale, est la cause la plus fréquente de pertes subites sans symptômes préalables en particulier chez les porcs à l’engrais. En cas de SHI, l’intestin tourne soit autour de sa suspension dans la cavité abdominale, soit des anses individuelles tournent sur elles-mêmes. Ainsi, le drainage sanguin est entravé, car les veines ont été tournées. En même temps, les artères à parois épaisses continuent à apporter du sang. Le sang stagne dans les veines et la paroi des veines devient perméable, le sang passe dans la lumière intestinale. Les animaux meurent d’une insuffisance cardiovasculaire aiguë due à une perte importante de sang. En raison de son évolution rapide, aucun traitement n’est possible. Il n’est pas rare de voir la muqueuse rectale sortir de l’anus des animaux morts. Toutefois, pour un diagnostic clair, une autopsie doit être effectuée par un/une vétérinaire expérimenté. Les causes de la maladie sont multifactorielles. Elle est favorisée par certains aspects liés à l’alimentation (par ex. la teneur en fibres brutes ou le degré de mouture), à l’hygiène (hygiène et stockage des aliments), à la génétique et à la gestion (techniques d’alimentation, stabilisation des sous-produits).
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Syndrome Intestinal Hémorragique – SHI».
Maladie de Teschen
La maladie de Teschen est une maladie virale qui affecte le système nerveux central. Elle peut présenter plusieurs formes d’évolution. Les souches très virulentes du Teschovirus provoquent la forme grave et la maladie de Teschen proprement dite, tandis que les souches moins virulentes du virus provoquent les symptômes de la forme bénigne de la maladie de Talfan. Le virus se propage par les fèces et l’urine, de sorte que les principales voies de transmission sont l’environnement contaminé par les fèces, la nourriture et l’eau. Les symptômes des deux maladies n’apparaissent qu’après une longue période d’incubation de 10 à 35 jours. Au début, les symptômes de la maladie de Teschen sont une forte fièvre, un manque d’appétit, une mauvaise coordination et une faiblesse des membres postérieures. Plus tard, des tremblements et des crampes musculaires jusqu’à la paralysie des membres postérieurs et l’impossibilité de se lever apparaissent. La maladie peut survenir en 3 à 4 jours. La maladie touche les porcs de tous âges, mais les évolutions sont particulièrement graves chez les porcelets. Chez les truies mères, la maladie de Teschen est associée à des mises bas de porcelets mort-nés et des troubles de la fertilité. La maladie de Talfan est la forme bénigne. Elle survient principalement chez les porcelets à la mamelle et au sevrage. Les symptômes sont la fièvre, une faiblesse des membres postérieures (position de chien assis) et des troubles de la motricité d’origine neurologique. En Suisse, la maladie de Teschen n’a jamais été officiellement déclarée. La maladie est difficile à détecter, car il n’est souvent plus possible de détecter le virus au moment où les symptômes apparaissent. Les sangliers peuvent également être infectés par le teschovirus.
Plus d’informations sur «Information professionnelle OSAV maladie de Teschen».
Hernie ombilicale
Une coupe incorrecte du nombril, des manipulations trop importantes ou une hygiène insuffisante des box entraînent des inflammations du tissu conjonctif, qui peuvent ensuite se transformer en hernies ombilicales. Les mycotoxines présentes dans l’alimentation des truies favorisent également les hernies ombilicales. Pour prévenir les hernies ombilicales, il est important de couper correctement le cordon ombilical à l’aide d’une pince à castration (et non d’un scalpel). Le nombril doit être manipulé le moins possible et traité avec un spray à l’iode ou une poudre hygiénique. Bien que l’hérédité des hernies ombilicales soit faible, leur apparition doit être signalée et les frères et sœurs germains ne doivent pas être utilisés pour la reproduction. Les animaux atteints d’une hernie ombilicale doivent être isolés et abattus rapidement s’ils sont harcelés par leurs congénères ou si la taille de l’hernie présente un risque de blessure. Il n’est pas toujours facile d’évaluer l’aptitude au transport d’un animal atteint d’une hernie ombilicale. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans la fiche technique du SSP sur les « hernies ombilicales ».
Zoonoses
Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmissibles de l’animal à l’homme et inversement. Les deux voies d’infection sont importantes pour les éleveurs de porcs. Les zoonoses les plus importantes chez les porcs sont la grippe (influenza), le rouget, la salmonellose et le Streptococcus suis. Certaines zoonoses, comme la salmonellose, sont soumis à déclaration obligatoire. Le fait qu’une zoonose soit soumis à déclaration obligatoire ne dépend pas nécessairement de la gravité de la maladie chez l’homme ou l’animal. Ainsi, une infection par Streptococcus suis est dangereuse tant pour les porcs que pour l’homme, mais n’est toutefois pas soumis à déclaration obligatoire. Il est donc important, en cas de maladie infectieuse du personnel de la porcherie, d’informer immédiatement le médecin traitant du contact étroit avec les porcs. Il est également important de se protéger correctement lors du contact avec les animaux, en fonction de l’agent pathogène et de son mode de transmission.
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Zoonoses».
Mycotoxicose
Les mycotoxines sont des toxines produites par des moisissures. Alors qu’environ 200 moisissures différentes sont connues, seules 25 des 400 mycotoxines probablement existantes sont détectables. Même en petites quantités dans l’alimentation, les mycotoxines peuvent provoquer une intoxication (mycotoxicose) chez l’homme et l’animal. Les mycotoxines peuvent également être absorbées par la paille moisie dans les porcheries. Si le champignon produisant la toxine est un champignon du genre Fusarium, l’intoxication provoquée est également appelée fusariose. L’intoxication par l’ergot de seigle est causée par le groupe de mycotoxines appelé alcaloïdes de l’ergot. D’autres groupes de mycotoxines sont les zéaralénones ou les trichothécènes. Les symptômes spécifiques dus à l’effet hormonal des mycotoxines peuvent notamment être une agitation fréquente, une pseudo-gestation, la mort d’embryons, une mauvaise qualité du sperme ou une augmentation des prolapsus rectaux. D’autres symptômes non spécifiques sont la diarrhée, le MMA, les vomissements, les morts subites ou de faibles performances d’élevage. Pour diagnostiquer une mycotoxicose, il convient de faire examiner les animaux malades par un vétérinaire afin d’exclure toute maladie infectieuse. En cas de suspicion de mycotoxicose, des échantillons d’aliments doivent être prélevés et analysés. Le seul traitement efficace contre une mycotoxicose aiguë est l’arrêt immédiat de la distribution des aliments contaminés.
Attention : certains aide-mémoires du SSP ne sont consultables que par abonnement. Veuillez nous contacter si vous avez besoin d’un aide-mémoire spécifique et que vous n’y avez pas accès.
Programmes de santé
Pour maintenir le cheptel porcin en bonne santé, il est indispensable de mettre en place une gestion de la santé dans l’exploitation. Le Service sanitaire porcin de SUISAG (SSP) propose à cet effet aux exploitations de participer au programme de santé SuisSano et d’obtenir ainsi un statut SSP reconnu et protégé au niveau national, dont l’un des objectifs est de garantir la santé du troupeau. Les exploitations participantes ou les cercles d’éleveurs (ring) sont régulièrement visités par le conseiller SUISAG-SSP ou par des vétérinaires mandatés par SUISAG-SSP. En plus des visites de conseil, des visites spéciales sont possibles en cas de problèmes aigus.
Comment une exploitation peut-elle participer au programme de santé SuisSano ?
- Une visite d’admission par SUISAG-SSP a lieu au début.
- Ensuite, l’exploitation enregistre tous les traitements des animaux dans le journal électronique des traitements (JET)
Les élevages enregistrent leurs données de performance électroniquement à l’aide du planificateur de truies ou de l’outil en ligne Journal repro de SUISAG.

Le nouveau programme de santé SuisSano du SSP combine les directives des programmes de santé Porcs Plus avec les directives de l’ancien programme de base du SSP. La directive 1.1 (Programme de santé SuisSano) régit tous les aspects et processus, de l’admission à l’exclusion, en passant par les droits et obligations du/des détenteurs d’animaux. Les exploitations SSP sont informées des directives et des fiches techniques actuelles par le biais de l’organe de communication officiel de Suisseporcs et via le site Internet/la newsletter.
Toutes les informations concernant le programme de santé SuisSano, y compris les tutoriels et les aperçus des tarifs, peuvent être consultées sur le site Internet du SSP.
Une série de directives définit certains cadres :
Vaccination

Les porcelets sont vaccinés pour les protéger des maladies (© Suisseporcs)
Les vaccins sont des mesures préventives visant à protéger les porcs contre des maladies spécifiques, mais ils ne remplaceront jamais une bonne hygiène et une bonne gestion. Les vaccins doivent être mentionnés dans le journal des traitements et ne peuvent être prescrits et délivrés que par un/une vétérinaire. Seuls les animaux en bonne santé doivent être vaccinés, car le système immunitaire des animaux malades et stressés (sevrage, changement d’alimentation, juste avant la naissance) est déjà très sollicité et ne produit donc pas assez d’anticorps après une vaccination. Après une vaccination, il faut compter deux semaines pour que l’immunité soit établie. En cas de vaccination maternelle, les porcelets allaitants absorbent le vaccin via le colostrum. La quantité de colostrum ingérée après la naissance est déterminante pour une immunisation optimale. Les vaccins doivent impérativement être stockés et utilisés conformément à la notice d’emploi, faute de quoi le vaccin peut notamment être inactivé.
Les exploitations SSP sont soumises à des obligations de vaccination spécifiques en fonction du statut de l’exploitation, que l’on peut trouver dans la directive SSP 2.4. Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Vaccination».
Potentiel des plantes médicinales (phytothérapie)

L’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) a des propriétés antiinflammatoires et immunostimulantes ( © Mike Goad)
Outre les vaccinations, l’utilisation concomitante de plantes médicinales peut être utile pour renforcer le système immunitaire des jeunes animaux. L’administration prophylactique de différentes préparations phytothérapeutiques peut notamment renforcer le système immunitaire des porcelets et ainsi les protéger contre les maladies et réduire l’utilisation d’antibiotiques dans les porcheries. De plus, elles peuvent accompagner le traitement vétérinaire et favoriser la guérison des animaux. Par ex. des mesures simples telles que l’humidification de la nourriture et la distribution de petites quantités plusieurs fois par jour, combinées à l’administration d’une tisane à base de camomille, de thym et de poudre d’écorce de chêne, peuvent aider à la guérison d’une diarrhée légère chez les porcelets fraîchement sevrés, ce qui permet de réduire l’utilisation d’antibiotiques.
Pour en savoir plus sur le potentiel des plantes médicinales et les précautions à prendre lors de leur utilisation, consultez l’aide-mémoire du FiBL «Fortifier les veaux et les porcelets grâce aux plantes médicinales ».
Prélèvement et envoi d’échantillons à analyser
Afin de diagnostiquer des maladies soumis à déclaration obligatoire, des problèmes au sein du cheptel, la cause du décès d’animaux individuels ou de vérifier l’efficacité de médicaments, il peut s’avérer utile de prélever des échantillons dans l’exploitation et de les faire analyser dans un laboratoire. Les échantillons peuvent être prélevés sur l’animal (organes, fèces, sang, sécrétions) ou dans la porcherie (aliments, eau, paille). Afin d’éviter toute contamination ou altération des échantillons, ceux-ci doivent impérativement être prélevés et conservés de manière appropriée. La procédure varie en fonction du type d’échantillon et de la maladie suspectée. Le prélèvement doit donc toujours être effectué en concertation avec le vétérinaire et, le cas échéant, avec le conseiller SSP.
Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Prélèvement d’échantillons» et «Envoi de matériel d’analyse». Vous y trouverez également le formulaire d’accompagnement pour les échantillons d’ADN.
Hygiène et biosécurité
Comment les infections peuvent-elles se développer et se transmettre ?
Les vecteurs biologiques comme facteurs de risque pour la transmission d’agents pathogènes
Mouches
Les mouches ne perturbent pas seulement les porcs, ce qui réduit leur performance (cannibalisme, écrasement des porcelets, diminution de l’ingestion), mais peuvent également être vecteurs de divers agents pathogènes. La majeure partie de la population de mouches se compose de jeunes individus, c’est pourquoi tous les stades de développement doivent être combattus simultanément pour réduire efficacement le nombre de mouches.
Plus d’informations dans la directive SSP «2.2 Lutte contre les mouches».
Oiseaux
Les bâtiments d’élevage et le stockage des aliments offrent aux oiseaux des conditions idéales pour nicher et se nourrir. Les oiseaux salissent et souillent l’aliment et les installations. Leurs fientes peuvent propager des agents pathogènes. Contrairement aux rongeurs nuisibles, ils ne peuvent pas être éliminés. Pour plus d’informations sur la lutte contre les oiseaux, veuillez-vous adresser au garde-faune compétent. Pendant la période de reproduction, les oiseaux et leurs nids ne doivent pas être éliminés. Les porcheries et les stocks d’aliments doivent donc être protégés de manière préventive contre l’intrusion des oiseaux.
Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Mesures contre l’intrusion d’oiseaux».
Rongeurs nuisibles
Les rongeurs nuisibles sont souvent porteurs de nombreux agents pathogènes qu’ils peuvent transmettre aussi bien aux porcs qu’aux hommes. Ils mangent l’aliment des porcs et la contaminent avec leurs déjections. Souvent, l’électronique est également rongée, ce qui entraîne des pannes des installations et même un risque d’incendie. Les rongeurs nuisibles doivent être combattus en permanence à l’aide d’appâts.
Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Lutte contre les rongeurs nuisibles». Ce formulaire peut être utilisé pour documenter et contrôler les appâts.
Animaux de compagnie
Les animaux tels que les chiens et les chats n’ont pas leur place dans une porcherie. En se déplaçant librement dans l’exploitation, ils peuvent introduire des agents pathogènes dans le cheptel porcin, y compris des sangliers.
Sangliers
Les sangliers sont des cousins du cochon domestique, omnivores et très répandus en Suisse. Ils sont sensibles aux mêmes maladies que le porc domestique et peuvent donc lui transmettre des agents pathogènes. C’est pourquoi il est recommandé de clôturer les enclos dans les zones à forte population de sangliers. Dès que des sangliers sont observés à proximité de l’exploitation, le service de la faune doit en être informé. Si, après avoir vu des sangliers ou si ceux-ci pénètrent sur le site de l’exploitation, une toux ou des symptômes de maladie inexpliqués apparaissent dans le cheptel porcin domestique, le SSP doit être informé.
Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Protection contre les sangliers».
L’homme comme facteur de risque
Les êtres humains sont également vecteurs d’agents pathogènes importants pour l’élevage porcin, certaines maladies porcines étant des zoonoses qui peuvent également être dangereuses pour l’homme. Les personnes étrangères à l’exploitation doivent être équipées de vêtements de travail propres ou de combinaisons jetables lorsqu’elles visitent les porcheries afin d’éviter l’introduction de germes. Les exploitations SSP sont soumises à des directives supplémentaires concernant l’ordre des visites entre exploitations SSP. Elles sont en outre tenues de consigner toutes les visites dans un registre. Les nouveaux collaborateurs doivent être formés avec soin et informés des mesures d’hygiène en vigueur dans l’exploitation.
Pour plus d’informations, consultez l’aide-mémoire SSP «Introduction de nouveaux collaborateurs dans la porcherie», la directive « «2.01 Sas d’hygiène» et la directive « «1.10 Visites d’exploitation».
Transport et véhicules
Les transports représentent toujours un risque de propagation des maladies infectieuses. Les animaux sont stressés pendant le transport, ce qui entraîne une augmentation de l’excrétion d’agents pathogènes par les fèces et l’urine. Si le véhicule n’est pas correctement nettoyé après le transport, ces agents pathogènes peuvent persister longtemps dans le véhicule et infecter d’autres animaux. Le non-respect des règles d’hygiène peut causer des dommages considérables aux exploitations, en particulier lors du transport des animaux d’élevage.
Les exploitations SSP sont soumises à la directive supplémentaire «1.09 Dispositions relatives au transport des porcs» concernant le transport des animaux.
Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Nettoyage et désinfection des véhicules» et les directives “ «RTPP – répartition du travail dans la production de porcelets».
De porc à porc
Sur l’exploitation
Afin d’éviter la propagation d’une maladie contagieuse parmi les animaux d’un même troupeau, les animaux malades doivent être séparés du groupe et traités séparément de celui-ci. Pour empêcher la propagation des germes entre les groupes au sein de l’exploitation, la méthode «tout dedans – tout dehors» doit être respectée lors des mouvements d’animaux.
Achat d’animaux
L’achat d’animaux provenant d’autres exploitations comporte toujours le risque d’introduction d’agents pathogènes. Après des achats, par ex. de jeunes truies, les animaux doivent d’abord passer par une phase d’isolement de 2 semaines après leur arrivée dans l’exploitation avant d’être intégrés dans le troupeau. Cela vaut également pour les animaux provenant du même cercle RTPP.
Exposition d’animaux
Les expositions présentent un risque accru de transmission de maladies en raison du grand nombre d’animaux et de personnes présents et des contacts étroits. Les humains peuvent transmettre diverses zoonoses par l’air (rhinite atrophique progressive, grippe, etc.) ou par les chaussures et les vêtements (brachyspires, gale, salmonelles, etc.). Les autres porcs et les autres animaux présentent également un risque accru de transmission. La biosécurité lors des expositions animales relève de la compétence de l’office vétérinaire cantonal.
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Exposition d’animaux».
Instruments, appareils et autres
Utilisation entre exploitations d’instruments et d’appareils
Le SSP recommande d’acquérir son propre appareil de narcose par inhalation. Pour les exploitations A-R, l’utilisation entre élevages d’appareils de narcose par inhalation avec vaporisateurs est interdite. Dans les cercles RTPP (ring), l’appareil peut être utilisé entre élevages, mais il doit être nettoyé et désinfecté après chaque utilisation. Dans la mesure du possible, il convient d’utiliser du matériel à usage unique (scalpel, aiguilles d’injection).
Pour plus d’informations, voir la directive «2.06 Utilisation des appareils de narcose par inhalation entre plusieurs élevages».
Utilisation du lisier en commun
Presque tous les agents pathogènes affectant les porcs peuvent se retrouver dans le lisier. En cas d’utilisation de lisier entre exploitations, il faut donc éviter de stocker du lisier extérieur à l’exploitation dans les fosses à lisier des bâtiments d’élevage occupés. En effet, en cas de dommages chez l’acheteur, le fournisseur de lisier peut être tenu pour responsable.
Le lisier a un effet dit auto-hygiénique, de sorte qu’après un mois, 90% des agents pathogènes éventuellement présents sont éliminés. La dilution avec de l’eau et le rayonnement UV lors de l’épandage réduisent encore le nombre d’agents pathogènes.
Exemple de contrat d’achat sous «Utilisation du lisier en commun».
Mesures d’hygiène
Sas d’hygiène et zone d’entrée
Les salles et sas d’hygiène servent à minimiser le risque de propagation d’agents pathogènes par l’homme et l’animal. Les exigences relatives à la zone d’entrée et au sas d’hygiène sont fixées en fonction de la taille du cheptel et du statut du service sanitaire porcin (SSP), la responsabilité de leur mise en œuvre incombant au détenteur, au chef d’exploitation et au personnel de la porcherie.
En règle générale, les visiteurs doivent s’inscrire dans un registre afin de garantir la traçabilité des germes étrangers. Des installations pour se laver les mains et nettoyer les bottes doivent également être disponibles. Afin d’empêcher toute intrusion non autorisée dans l’étable, des panneaux d’information doivent être apposés de manière bien visible à l’entrée de l’étable.
Plus d’informations dans la « Directive 2.1 Sas d’entrée / zone d’accès ».
Produits désinfectants
Pour la porcherie, on distingue les désinfectants pour les mains, les désinfectants pour instruments, les désinfectants pour les installations d’alimentation, les désinfectants pour les conduites d’eau et les désinfectants pour les surfaces de l’étable, des véhicules et des équipements. Dans ce dernier cas, il convient de prêter une attention particulière à l’efficacité souhaitée contre les agents pathogènes, car tous les désinfectants ne peuvent pas être utilisés pour lutter contre tous les agents pathogènes.
En règle générale, les désinfectants doivent être utilisés conformément aux instructions du fabricant. Il est recommandé d’utiliser 0,4 l de solution prête à l’emploi par m2 de surface.
Plus d’informations dans la fiche technique SSP « Désinfectants ».
Nettoyage et désinfection des véhicules
Dans les situations stressantes, comme lors d’un transport, l’excrétion d’agents pathogènes est plus importante. Cela augmente considérablement le risque de contamination, en particulier si le véhicule n’est pas nettoyé correctement ou si le moyen de transport n’est pas étanche. Les transporteurs et les chauffeurs ont donc une grande responsabilité envers leurs clients.
Avant de nettoyer le véhicule à l’eau, il doit être balayé. Les étapes d’un nettoyage humide optimal comprennent le trempage (ou l’utilisation d’un nettoyant moussant), le nettoyage à haute pression et le séchage. Il convient ensuite de désinfecter. Toutes les étapes doivent être effectuées de l’intérieur vers l’extérieur. Le nettoyage d’un véhicule implique obligatoirement le nettoyage et la désinfection des ustensiles transportés, tels que les pelles, les balais, les bottes et les caisses à bottes. L’efficacité diminue en fonction du désinfectant utilisé si le temps d’action est trop court (< 1 heure) ou si la température est inférieure à 10 °C, c’est pourquoi la concentration doit être ajustée.
Plus d’informations dans la fiche technique SSP «Nettoyage et désinfection des véhicules».
Mesures de nettoyage et de désinfection dans les porcheries

Désinfection de la porcherie avant l’arrivée de nouveaux animaux (© Suisag)
Le nettoyage et la désinfection corrects de la porcherie empêchent la transmission d’agents pathogènes entre les différents lots d’animaux. Il convient de veiller à une procédure correcte comprenant la préparation, le nettoyage grossier et la désinfection. Les erreurs de désinfection peuvent être évitées en nettoyant soigneusement au préalable, en réparant les fissures et les fentes dans lesquelles les agents pathogènes peuvent s’accumuler et en évitant la dilution du désinfectant grâce à un bon séchage. Pour l’utilisation de désinfectants à basse température, il convient soit de chauffer, soit d’augmenter la concentration, soit de prolonger le temps d’exposition.
Certains désinfectants sont nocifs pour l’homme. Protégez-vous donc avec des lunettes de protection, des vêtements de protection et des gants lorsque vous travaillez. Attention : certains désinfectants pour étables ne sont pas autorisés dans les exploitations Bio Suisse (voir ordonnance Bio).
Lors du transfert d’animaux reproducteurs, il est recommandé de les laver avec une mousse pour animaux afin d’éviter la propagation d’œufs de vers.
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP « Nettoyage dans les porcheries ».
Alimentation et eau
L’approvisionnement en eau propre et en aliments irréprochables est essentiel et doit donc être garanti en permanence et contrôlé régulièrement. Les jeunes animaux réagissent particulièrement vite à une baisse de la qualité de l’eau ou à des aliments contaminés. Les micro-organismes présents dans les biofilms peuvent produire des toxines qui se retrouvent dans l’eau de boisson des animaux. La contamination des aliments par des mycotoxines ou d’autres agents pathogènes peut également nuire à la santé des animaux. Des prélèvements réguliers permettent de détecter les problèmes de qualité et de prendre des mesures.
Hygiène lors de l’affouragement
Une bonne hygiène lors de l’affouragement se manifeste par une bonne appétence, digestibilité et bien-être des animaux. Pour garantir la qualité de l’alimentation, et donc la santé des animaux et la réussite économique de l’exploitation, il est impératif de respecter une hygiène alimentaire correcte «de la récolte à l’auge ». Cela signifie qu’il ne faut pas seulement tenir compte de l’hygiène des aliments pour animaux eux-mêmes ou de l’installation d’alimentation, mais aussi de l’hygiène de tous les processus et parties de l’installation en amont et en aval, comme le stock des fourrages et aliments ou le système d’alimentation.
Une hygiène alimentaire insuffisante, une conservation, un stockage ou un traitement inapproprié peuvent entraîner, entre autres, des changements d’odeur, de couleur, de consistance ou de goût, mais aussi la formation de gaz, une prolifération visible, la formation de toxines ou une modification du pH. Ces modifications peuvent être causées, par ex. par des impuretés (terre, sable, glume, excréments de rongeurs, etc.), des parasites, des micro-organismes ou d’autres toxines et peuvent être en partie déterminées par un contrôle sensoriel des aliments (palpation, observation, goût, odeur). En outre, il est recommandé de procéder à des analyses en laboratoire (microbiologiques et microscopiques) afin d’obtenir des informations plus précises. L’évaluation de la qualité microbiologique et hygiénique des aliments pour animaux s’appuie sur des valeurs limites permettant de classer la contamination par des bactéries, des moisissures et des levures.
Des mesures culturales et agronomiques ciblées (travail du sol, choix des variétés, fertilisation, etc.) peuvent contribuer à améliorer l’hygiène des aliments avant même leur stockage. Parallèlement, la fermentation des aliments peut améliorer leur conservation et augmenter leur valorisation et leur digestibilité. Pour ce faire, on ajoute à l’alimentation soit des bactéries lactiques hétérofermentaires, soit des acides organiques tels que l’acide propionique. Il est important de ne pas fermenter une nouvelle fois des aliments déjà fermentés (p. ex. ensilage de maïs grain). Les additifs suivants ont fait leurs preuves pour une fermentation contrôlée :
2 % d’acide lactique dans la matière fraîche
Rapport acide lactique/acide acétique >8:1
Dans les exploitations à problèmes avec des systèmes d’alimentation liquide, il est recommandé d’ajouter constamment de 0,1 à 0,3 % d’acide de conservation pour stabiliser le pH (idéalement : 4,0 à 4,5). Le petit-lait doit être stabilisée de manière appropriée dès la livraison (par ex. avec des acides organiques ou du peroxyde d’hydrogène).
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Concept d’hygiène pour installations d’affouragement liquide» ou DLG-464.
Hygiène de l’eau

Les abreuvoirs et les tétines doivent être contrôlés régulièrement (© Suisseporcs)
L’influence de l’eau en tant que principal aliment est souvent sous-estimé. Pour ne pas affecter la santé des animaux et la qualité des produits animaux, la qualité de l’eau doit être irréprochable et disponible sans restriction pour les animaux. De nombreuses maladies sont directement influencées par la qualité de l’eau. Si l’eau utilisée pour les animaux provient directement du réseau d’eau local, la qualité de l’eau potable devrait être garantie et peut donc être utilisée sans problème. Pour garantir une bonne qualité à long terme, il est néanmoins conseillé de contrôler régulièrement la qualité (composition chimique, microbiologie) de l’eau en analysant l’eau. L’eau doit être exempte d’agents pathogènes (par ex. salmonelles, campylobactéries ou E. coli).
La qualité de l’eau peut être considérablement affectée par des micro-organismes ou des dépôts de minéraux. Les surfaces fragiles (tuyaux en plastique) peuvent introduire des germes dans le système d’eau et provoquer des dépôts ainsi que des biofilms. Les biofilms, une couche de mucus dans laquelle sont intégrés les micro-organismes les plus divers (bactéries, algues, champignons, etc.), se forment entre autres en raison de l’entrée d’oxygène. Une réduction de la vitesse d’écoulement due à une teneur élevée en calcaire dans l’eau, à la rouille ou à des surfaces poreuses facilite le dépôt de micro-organismes. Les variations de pression entraînent l’élimination d’une partie du biofilm et son ingestion par les animaux lorsqu’ils boivent. Les biofilms peuvent avoir un impact négatif sur le goût de l’eau d’abreuvement, ce qui peut conduire les animaux à consommer moins d’eau ou à ingérer des agents pathogènes. Ceux-ci peuvent affecter non seulement la santé des animaux, mais aussi leur fertilité. Avant toute nouvelle occupation, il convient donc de rincer les conduites d’eau afin d’éliminer les bactéries accumulées.
Tableau 2 : valeurs de référence pour l’évaluation bactériologique de l’eau (d’après BMELV 2007)
En fonction de la qualité de l’eau, des déminéralisations sont nécessaires et l’utilisation d’installations d’hygiénisation est conseillée. Un traitement chimique à l’aide d’acides peut également servir de mesure prophylactique.
Plus d’informations ici, aide-mémoire SSP «Approvisionnement en eau chez les porcs» ou aide-mémoire DLG-464.
Traitement des cadavres
Les carcasses et organes tels que les porcelets écrasés, les animaux abattus ou les morts-nés doivent impérativement être conservés et éliminés de manière appropriée afin d’éviter la propagation de maladies et d’épidémies. Il s’agit de retirer les carcasses des porcheries le plus rapidement possible. Cela peut se faire à l’aide d’un seau étanche ou d’un chariot à cadavres. Les deux doivent être nettoyés et désinfectés après utilisation. Les cadavres doivent être conservés à l’écart de la porcherie dans un réfrigérateur à cadavres, jamais ouvert, jusqu’à leur enlèvement.
Les cadavres et organes d’un poids inférieur ou égal à 200 kg doivent être éliminés dans le centre régional de collecte des cadavres d’animaux. Des mesures d’hygiène telles que le port de gants, le changement de vêtements et la désinfection des bottes après la visite d’un site de cadavres d’animaux sont indispensables. Pour les cadavres de plus de 200 kg, il faut appeler le service de ramassage des gros animaux. Les cadavres d’animaux ou les organes ne doivent jamais être jetés sur le tas de fumier.
Les causes de mortalité inconnues doivent être signalées au SSP ou au vétérinaire afin d’obtenir des indications sur d’éventuels problèmes de troupeau.
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Gestion du matériel de cadavre».
Parcours et pâturage

Si les pâturages sont correctement sécurisés, le bien-être des porcs peut être amélioré en les laissant en liberté (© Agridea)
Les maladies peuvent être introduites dans un troupeau par le biais des aires d’exercice et surtout des pâturages. Les agents pathogènes peuvent être introduits dans le cheptel par contact direct ou indirect avec l’homme, les chiens, les chats, les souris, les rongeurs, les oiseaux et les sangliers. Il y a donc plusieurs éléments à prendre en compte pour une aire d’exercice et un pâturage en toute sécurité :
Les rongeurs devraient être combattus sur l’exploitation et l’accès à la porcherie devrait être interdit aux chiens et aux chats. La porcherie doit également être protégé de l’intrusion d’oiseaux. Des panneaux d’interdiction de nourrir les porcs devraient être installés.
Pour assurer le bien-être général des porcs dans les parcs et les pâturages, il faut leur fournir suffisamment d’ombre et d’abris. Les animaux devraient avoir accès aux auges et aux abreuvoirs à tout moment. Les conduites d’eau doivent être protégées du gel en hiver et les animaux doivent être régulièrement vermifugés.
Si des symptômes de maladie peu clairs, de la toux ou des avortements apparaissent dans le troupeau, le/la vétérinaire ou la SSP doivent être informés et la vente d’animaux doit être arrêtée.
Protection contre les sangliers et « Comment construire une clôture » ?

Les porcs en liberté doivent être séparés des sangliers de manière sûre. Un grillage supplémentaire doit être installé autour de l’ensemble de la zone (© Agridea)
Les porcs en liberté doivent être séparés des sangliers de manière sûre. Un grillage supplémentaire doit être installé autour de l’ensemble de la zone (© Agridea)
Pour protéger les porcs domestiques des sangliers, il convient de construire une clôture appropriée. Celui-ci doit être situé à 1 mètre de l’enclos afin d’éviter tout contact direct entre le sanglier et le porc domestique. Un grillage de 1,5 m de haut, des mailles de petite taille et un câble métallique ou électrique à environ 10 cm de hauteur permettent de dissuader efficacement les sangliers et les marcassins de passer sous la clôture. Les clôtures électriques classiques ne sont pas recommandées, car les sangliers ont tendance à fuir vers l’avant plutôt que de reculer. Le tas de fumier, le dépôt de paille et le silo doivent également être clôturés, car les sangliers sont attirés par les restes d’étable et de nourriture.
Dès que des sangliers sont observés à proximité de l’exploitation, le service de la chasse doit en être informé. Si, après avoir vu des sangliers ou si ceux-ci pénètrent sur le site de l’exploitation, une toux ou des symptômes de maladie inexpliqués apparaissent dans la harde de porcs domestiques, le SSP doit être informé.
Il est recommandé aux éleveurs de porcs de ne pas chasser eux-mêmes les sangliers, car ils peuvent ainsi agir comme vecteurs d’agents pathogènes. Si vous allez tout de même à la chasse, les vêtements et les bottes de chasse doivent être strictement séparés des vêtements de travail.
Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP « Comment construire une clôture ?»













