Protection des animaux

Le bien-être animal vise à garantir les besoins fondamentaux des porcs. Afin de pouvoir exploiter pleinement leur potentiel génétique, ils doivent pouvoir satisfaire leurs besoins fondamentaux.

La santé des porcs ne doit pas être affectée par le système de détention.

Besoins des porcs

Les porcs sont des animaux sociaux et diurnes et, comme tous les animaux (de rente), ils ont des besoins spécifiques à leur espèce en matière d’environnement. Afin d’exploiter pleinement leur potentiel de performance, ils doivent pouvoir satisfaire leurs besoins fondamentaux. A cet effet, la qualité de l’air, le climat de la porcherie, la lumière et l’espace disponible doivent dont être adaptés aux porcs.

Alors que certaines exigences vis-à-vis de leur environnement évoluent avec l’âge, d’autres restent constantes. Ainsi, quel que soit leur âge, les porcs aiment manger ensemble. Il faut donc prévoir suffisamment de place à l’auge, surtout en cas d’alimentation ad libitum. L’accès à la fibre brute (cellulose brute) est également important pour tous les porcs. Étant donné que la sensation de satiété des porcs ne dépend pas uniquement de l’allongement et du remplissage de l’appareil digestif, mais également de signaux chimiques et hormonaux, les porcs doivent avoir accès à des fibres brutes telles que le foin ou la paille. Cet apport en fibres brutes contribue aussi directement à l’occupation des animaux et est préférable au lieu de ronger les structures de leur box. Pour boire, les porcs préfèrent des abreuvoirs ouverts à des sucettes d’abreuvement.

Les porcs grattent naturellement pour dormir en groupe (© Suisseporcs)

Les porcs ont un besoin naturel de dormir en groupe (© Suisseporcs)

Les porcs ont des besoins différents selon leur stade de vie. Ainsi, le nid de porcelets doit être recouvert d’une litière suffisante. Ils n’ont pas encore assez d’énergie pour réguler leur température corporelle de manière autonome. De plus, leurs réserves en fer sont également rapidement épuisées, ce qui explique pourquoi ils ont besoin d’une source externe de fer. La transition brutale vers le sevrage peut mieux se passer si les porcelets allaités sont nourris très tôt et s’ils reçoivent encore le même aliment de démarrage pendant quelques jours après le sevrage. Ils sont alors soumis à de nombreux changements pendant cette période et, en raison du stress qui en résulte, ils sont plus sensibles aux maladies infectieuses. Les groupes de porcelets sevrés ne devraient pas compter plus de 20 individus, même si le système d’affouragement automatique le permet. Les petits porcelets sevrés sont plus stressés dans les groupes plus grands, ce qui peut entraîner des différences de croissance entre porcelets. Les porcs d’engraissement et les animaux de renouvellement sont également soumis à un niveau de stress plus élevé en raison du transport et du regroupement, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies. Ce stress peut être atténué par un regroupement limité et des systèmes d’alimentation et d’abreuvement similaires. Il est également recommandé d’utiliser une alimentation biphase, divisée en pré-engraissement (ou croissance) et finition, afin de mieux garantir l’approvisionnement en phosphore. Cela permet de prévenir la faiblesse des pattes (cas de boiteries d’origine non infectieuse) sans influencer négativement le bilan de fumure.

Les truies doivent disposer de matériel pour construire leur nid et d’un espace suffisant pour mettre bas librement. Les truies gestantes doivent disposer d’un box structuré afin pour pouvoir s’éviter et éviter tout contact visuel. Les verrats sont généralement élevés seuls. Leur box doit également être équipé de matériel d’occupation.

Plus d’informations sur les besoins des porcs ici.

Règlementation

Il est de la responsabilité du détenteur de veiller à la bonne santé, de connaître leurs besoins et d’agir conformément à la législation. Les exigences légales pour la détention des porcs sont disponibles sur les liens suivants :

  • Loi fédérale sur la protection des animaux (LPA).
  • Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn).
  • Ordonnance de l’OSAV sur la détention des animaux de rente et des animaux domestiques (O animaux de rente et domestiques).
  • Ordonnance du DFI sur les formations à la détention d’animaux et à la manière de les traiter (OFPAn).

Loi sur la protection des animaux

« La présente loi vise à protéger la dignité et le bien-être des animaux ».
Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)

Les équipements d’étable et les systèmes de stabulation fabriqués en série pour la détention de bovins, moutons, chèvres, porcs, lapins et volailles ne peuvent être commercialisés en Suisse que s’ils ont été autorisés par l’OSAV. Cette mesure vise à prévenir les dommages et les maladies liés à la détention.

Ordonnances

Ordonnance sur la protection des animaux

L’ordonnance sur la protection des animaux se fonde sur la loi sur la protection des animaux et régit le traitement des animaux vertébrés, leur détention et leur utilisation ainsi que les interventions.

Le chapitre 2, section 3, énumère les pratiques interdites sur tous les animaux :

L’article 18 énumère les pratiques interdites sur les porcs :

  • Leur couper la queue.
  • Cisailler les dents des porcelets.
  • Poser des boucles nasales, des agrafes et des fils de fer dans le groin des porcs.

La section 3 du chapitre 3 contient des exigences générales concernant, entre autres, la détention, l’occupation, l’alimentation et les sols et surfaces de repos des porcheries.

Les systèmes de stabulation nécessitent en général une autorisation. L’ordonnance sur la protection des animaux régit notamment l’obligation d’obtenir une autorisation et la procédure d’octroi à la section 12, chapitre 3.

Le chapitre 7 traite des aspects relatifs au transport des animaux.

La section 1 du chapitre 8 énumère notamment l’obligation d’étourdir les animaux et les méthodes d’étourdissement admises.

Toutes les exigences minimales pour la détention d’animaux (stabulations et équipement) sont indiquées dans le tableau 3 de l’annexe 1.

Ordonnance sur la détention des animaux de rente et des animaux domestiques

Le chapitre 4 de l’ordonnance de l’OSAV donne les indications sur :

  • Alimentation
  • Occupation
  • Aires de repos
  • Box de mise bas
  • Protection contre le froid et le chaud
  • Ponçage de la pointe des dents

Consulter les fiches thématiques et notices grand public sur les porcs (site de l’OSAV).

Ordonnance du DFI sur les formations à la détention d’animaux et à la manière de les traiter (Ordonnance sur les formations en matière de protection des animaux, OFPAn)

Elle réglemente précisément les formations requises pour détenir des animaux, les transporter, effectuer des expériences, etc. Outre l’ordonnance sur les formations en matière de protection des animaux, l’article 194 de l’ordonnance sur la protection des animaux précise quelle formation agricole est reconnue au sens de l’ordonnance.

Manuel de contrôle – Protection des animaux – Porcs: directives techniques

Le manuel de contrôle contient les directives techniques relatives à la mise en œuvre de la protection des animaux chez les porcs. Il se fonde sur la loi et l’ordonnance sur la protection des animaux ainsi que sur l’ordonnance sur la détention des animaux de rente et des animaux domestiques.

Il contient des points de contrôle sur les exigences minimales à remplir par le détenteur en matière d’éclairage, d’approvisionnement en eau, des explications sur la classification des manquements lors d’un contrôle et des tableaux sur les dimensions minimales à respecter.

Le manuel de contrôle contient également des liens vers des fiches thématiques ainsi que vers les textes juridiques correspondants.

Information spécifique sur la protection des animaux OSAV

L’OSAV met à disposition diverses fiches thématiques sur son site. Les fiches sur les porcs abordent différentes maladies, leur détention, ainsi que des sujets généraux comme le transport des animaux ou l’élimination des sous-produits animaux, ainsi que la base juridique.

Pratiques interdites sur les porcs

Les pratiques les plus diverses sur les porcs, ainsi que sur d’autres animaux, sont interdites. Une liste de ces derniers est disponible dans l’ordonnance sur le bien-être des animaux.

De manière générale, il est notamment interdit:

  • De mettre à mort des animaux de manière cruelle.
  • De mettre à mort des animaux par jeu ou par méchanceté, notamment en organisant des tirs aux animaux apprivoisés ou captifs.
  • D’utiliser des systèmes de clôtures donnant des décharges électriques au moyen d’un récepteur fixé sur le corps de l’animal.

En outre, il est interdit chez les porcs :

  • Leur couper la queue.
  • Cisailler les dents des porcelets.
  • Poser des boucles nasales, des agrafes et des fils de fer dans le groin des porcs.

La castration des porcelets n’est autorisée que si elle est effectuée sous anesthésie. Les détenteurs d’animaux peuvent castrer eux-mêmes leurs porcelets sous anesthésie jusqu’à l’âge de deux semaines s’ils ont au préalable obtenu une attestation de compétences. Pour en savoir plus, consultez la lettre d’information technique : « Prescriptions légales relatives à la castration précoce des porcelets mâles par leur détenteur. »

Le SSP ne recommande pas le partage entre élevages d’appareil de narcose par inhalation pour la castration des porcelets. Pour des informations plus détaillées.

Informations supplémentaires sur les interventions douloureuses chez les porcs.

Transport d’animaux

Un transport d’animaux doit toujours être effectué avec ménagement et sans retards inutiles. Des précautions particulières doivent être prises pour les animaux malades ou blessés afin qu’ils ne subissent aucune blessure pendant le trajet. Consulter l’ordonnance sur la protection des animaux.

Un transport est toujours précédé d’une décision quant à son aptitude au transport. Document pour vous aider à prendre cette décision, sous la rubrique   “Transport”.

Le SSP impose des exigences supplémentaires pour le transport des animaux SSP. Directives de transport SSP : “1.9 Prescriptions pour le transport des porcs SSP“.

Afin de garantir une bonne hygiène et donc un faible risque de propagation d’agents pathogènes, le véhicule doit être nettoyé en conséquence. Consulter le SSP ou le chaptire Hygiène et santé.

Cannibalisme

Le matériel d'occupation, comme les paniers de foin ou les chaînes, peut aider à réduire le cannibalisme (© Suisseporcs).

Le matériel d’occupation (par ex. un râtelier de paille ou de foin, du bois mobile suspendu, chaînes, bois mobile suspendu), peut aider à réduire le cannibalisme (© Suisseporcs).

Le cannibalisme chez les porcs est un trouble du comportement qui se caractérise par des blessures infligées par les animaux entre eux. Il en résulte une baisse des performances, une augmentation de la consommation de médicaments vétérinaires et des déductions à l’abattoir. Le cannibalisme est donc préjudiciable à une exploitation, tant sur le plan économique que sur celui du bien-être animal.

Le cannibalisme est souvent une réaction des porcs à une perturbation de leur bien-être. Les causes de l’inconfort chez les porcs sont diverses et souvent multifactorielles, ce qui rend souvent difficile l’identification des causes.

Le cannibalisme se manifeste sous différentes formes : morsures à la queue, morsures aux oreilles, morsures aux flancs ou abcès. En cas d’apparition de cannibalisme, il faut agir immédiatement afin d’éviter d’autres blessures. S’il s’agit d’un cas isolé, l’animal qui mord doit être retiré de la porcherie. Si l’animal qui mord ne peut être identifié ou s’il s’agit de plusieurs animaux, les animaux concernés doivent être transférés vers le box d’’infirmerie. Les animaux blessés doivent être traités avec des antibiotiques. De plus, des distractions doivent être mises à disposition dans les box concernés. Si le cannibalisme se produit fréquemment, il est possible de faire appel au conseiller du SSP pour une analyse approfondie. Vous trouverez de plus amples informations sur le cannibalisme chez les porcs sur le site du SSP.

L’Institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) a élaboré des tutoriels vidéo passionnants sur le thème du cannibalisme chez les porcs, qui donnent un bon aperçu de la situation : (choisir la traduction automatique pour le sous-titrage en français) :

  1. Morsure de queue – Causes et prévention
  2. Les signaux des porcs : agitation et morsure de queue

Mise à mort correcte des porcs

Dans les élevages on procède régulièrement à la mise à mort d’animaux. Il s’agit souvent d’individus très jeunes, chétifs, malades ou blessés, qui sont mis à mort dans le but d’abréger leurs souffrances. Les dispositions légales relatives à la mise à mort, à l’obligation d’étourdissement et aux dérogations, ainsi qu’une liste des méthodes d’étourdissement admises, figurent dans l’ordonnance sur la protection des animaux.

L’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) a été complétée avec des dispositions sur la mise à mort des animaux, lesquelles sont entrées en vigueur le 1er mars 2018. L’OSAV publie à cette occasion une série de fiches thématiques sur le sujet pour plusieurs espèces animales: fiche thématique 16.3 sur la mise à mort correcte des porcs.