Généralités

La loi suisse sur la protection des animaux est un élément central pour la santé et l’hygiène.

La loi fédérale sur la protection des animaux vise à protéger le bien-être et la dignité de l’animal (LPA, art. 1). Une infraction grave à ces dispositions peut entraîner une interdiction de détenir ou d’élever des animaux, d’en faire le commerce ou d’exercer une activité professionnelle impliquant l’utilisation d’animaux. L’un de ses principes fondamentaux est le suivant : personne ne doit de façon injustifiée causer à des animaux des douleurs, des maux ou des dommages, les mettre dans un état d’anxiété ou porter atteinte à leur dignité d’une autre manière. La santé des animaux et la prévention des maladies constituent une tâche essentielle pour les détenteurs d’animaux de rente.

Version actuelle de la loi sur la protection des animaux : fedlex. Informations sur la réglementation : chapitre «Protection des animaux».

Ordonnance sur les médicaments vétérinaires (OMédV)

Objectifs de l’OMédV:

  • Utiliser correctement les médicaments vétérinaires et en particulier les antibiotiques (action ciblée).
  • Garantir des denrées alimentaires exemptes de résidus médicamenteux.
  • Garantir la qualité et l’efficacité des médicaments vétérinaires afin de préserver la santé animale.

Les médicaments vétérinaires (MédV) ne peuvent en principe être prescrits que s’ils sont autorisés par l’Institut suisse des produits thérapeutiques (Swissmedic). Les MédV sont classés en différentes catégories. Les MédV de la liste A et B, par ex. les antibiotiques, ne peuvent être remis au détenteur que sur prescription vétérinaire. Les MédV de catégorie C-E sont disponibles sans ordonnance.

Convention sur les médicaments vétérinaires (MédVét)

La convention MédVét entre le/la vétérinaire et le détenteur d’animaux de rente permet la remise de médicaments sur ordonnance (liste A et B) afin de disposer d’une réserve. Elle oblige le/la vétérinaire à vérifier l’état de santé des animaux et l’utilisation des médicaments par des visites régulières. Si le détenteur d’animaux s’engage à ce que les  MédV qui lui sont remis soient utilisés et stockés conformément aux instructions, le/la vétérinaire qui effectue une visite d’exploitation dans le cadre d’une convention MédVét doit, lors de chaque visite, vérifier et consigner par écrit les éléments suivants pour chaque espèce animale :

  1. Un contrôle de la santé des animaux ;
  2. Les problèmes de santé constatés depuis la dernière visite, ainsi que les traitements et les contrôles de suivi effectués ;
  3. Les indications de prophylaxie médicamenteuse et de thérapies depuis la dernière visite ;
  4. Les enregistrements ainsi que la remise de médicaments vétérinaires délivrés dans le cadre de la convention MédVét.

En outre, il doit vérifier au moins tous les deux ans l’utilisation correcte, notamment la qualité de l’anesthésie et la sécurité d’emploi, des médicaments visés à l’article 8, paragraphe 2, lorsque ceux-ci sont remis pour la castration des porcelets.

Tableau 1 : Dans le cadre de la convention MédVét, le vétérinaire doit effectuer un certain nombre de visites d’exploitation par an, en fonction de la catégorie de l’exploitation.

¹ Depuis la révision partielle de l’OMédV en 2016, les antibiotiques destinés à une utilisation prophylactique ne peuvent plus être remis à titre de stock.

Obligations de tenir un registre et de consigner

Certains médicaments vétérinaires doivent être réfrigérés (© Suisseporcs)

Certains médicaments vétérinaires doivent être réfrigérés (© Suisseporcs)

Aussi bien les vétérinaires que les détenteurs doivent tenir un registre, documenter le stockage, la remise et l’utilisation des MédV (chapitre 4 de l’ordonnance sur les médicaments vétérinaires). Cette ordonnance sert à la traçabilité et donc à la sécurité alimentaire et contribue de manière importante à la bonne utilisation des MédV et à la garantie de la santé animale. Les détenteurs doivent consigner les médicaments vétérinaires suivants :

  • Soumis à ordonnance ;
  • Pour lesquels un délai d’attente doit être respecté ;
  • Autorisés pour une autre indication (reconversion de médicaments autorisés) ;
  • Les médicaments utilisés selon les art. 6 et 12, sauf les médicaments visés à l’art. 13, al. 5, non soumis à l’autorisation de mise sur le marché ;
  • Importés nécessitent une autorisation spéciale de Swissmedic.

Les vétérinaires sont tenus de documenter l’entrée et la sortie des MédV. Les instructions d’utilisation et les mélanges de MédV dans les installations de l’exploitation font également partie de l’obligation de consigner, ces documents doivent être archivés pendant trois ans.

Pour plus de clarté et pour faciliter l’enregistrement, les MédV sont enregistrés dans un journal des traitements. Un inventaire des médicaments vétérinaires doit également être tenue pour tous les MédV stockés sur l’exploitation. Ces deux documents doivent être conservés pendant au moins 3 ans. Remarque : les détenteurs qui participent au programme de santé SuisSano peuvent enregistrer ces données dans le journal électronique des traitements (JET).

Check-lists et documents de contrôle OMédV élaborés par l’OFAG.

  • Modèle de convention MédVét,
  • Information sur la fréquence des visites d’exploitations,
  • Modèle de check-list pour la visite d’exploitation, remarques concernant la check-list,
  • Informations sur la mise en œuvre de l’ordonnance sur les médicaments vétérinaires.

Modification du droit en vigueur et dispositions transitoires : ordonnance sur les médicaments vétérinaires, au chapitre 6.

En bref – qui fait quoi ?

Que doit faire le détenteur ?

  • Obligation élargie de consigner et de tenir un registre (voir journal des traitements et inventaire des médicaments vétérinaires)
  • L’achat de MédV sur ordonnance (liste A et B) n’est possible que si une convention MédVét écrite est conclue avec le/la vétérinaire.
  • Stocker correctement les médicaments vétérinaires sur l’exploitation (par ex. réfrigérés si nécessaire) et les séparer des denrées alimentaires.
  • Respecter scrupuleusement les délais d’attente.
  • Remettre les MédV périmés au vétérinaire pour une élimination appropriée.
  • Archiver les documents pendant trois ans.

Que doit faire le vétérinaire ?

  • Pas de prescription ou de remise à titre de stocks des principes actifs antimicrobiens destinés à une utilisation prophylactique.
  • Pas de remise à titre de stocks des principes actifs dits critiques :
    – céphalosporines 3e et 4e génération,
    – macrolides,
    – fluoroquinolones.
  • Etiquetage du cabinet vétérinaire sur chaque MédV entamé et le remettre avec une instruction d’utilisation écrite.
  • L’étiquette et l’instruction d’utilisation doivent mentionner le dosage, le stockage, les délais d’attente et la date de libération ainsi que le nom du détenteur et du vétérinaire prescripteur. Les instructions d’utilisation précisent l’espèce animale et les problèmes de santé pour lesquels le médicament peut être utilisé.

Animaux malades et blessés

Un animal est malade lorsqu’il présente un état général perturbé et des symptômes spécifiques tels que boiterie, fièvre ou diarrhée. Les animaux malades ou blessés doivent être séparés du groupe et, si nécessaire, soignés. Un/une vétérinaire décidera si un traitement vaut la peine d’être entrepris et quelles sont les chances de guérison. Si un animal ne peut pas être guéri, il faut décider si l’abattage est possible ou si l’animal doit être tué et éliminé de manière appropriée.

Porcelets sur la paille (© Stephanie Renz)

Porcelets sur la paille (© Stephanie Renz)

En général:

  • Seuls les animaux aptes au transport peuvent être abattus.
  • L’abattoir doit être disposé à abattre l’animal malade (ce qui n’est souvent pas le cas).
  • S’il est évident que la viande sera impropre à la consommation, il ne vaut pas la peine de l’abattre.

Attention : dans les cantons qui gèrent des abattoirs d’urgence, les animaux malades doivent obligatoirement être abattus dans l’établissement le plus proche !

Souvent, les animaux malades ne sont pas transportables, ne peuvent pas être transportés en raison du risque de propagation de la maladie ou leur viande serait déclarée impropre à la consommation à l’abattoir. Dans ces cas, l’animal sera tué et éliminé. L’euthanasie par le/la vétérinaire est la meilleure solution dans ces cas. Si l’animal doit être examiné en laboratoire après sa mise à mort, il convient de consulter le/la vétérinaire sur la méthode de mise à mort, car certaines causes de maladie ne sont plus détectables après une euthanasie. Si la mise à mort doit être effectuée par des personnes de l’exploitation elle-même, consultez l’aide-mémoire SSP «Mise à mort professionnelle».

Aide à la décision : abattage ou mise à mort dans l’aide-mémoire SSP «Porcs malades et blessés».

Les aides à la décision concernant la transportabilité peuvent être consultées ici.

Le service sanitaire porcin SSP

Une gestion moderne de la santé dans l’exploitation est indispensable pour maintenir le cheptel porcin en bonne santé. La production porcine dans un environnement contrôlé et sain évite à la fois l’introduction d’agents pathogènes et la maladie des animaux. Cet objectif est atteint grâce à un ensemble complet de règles (directives du SSP) et au conseil et à l’accompagnement des exploitations. Dans les exploitations SSP, selon le type d’exploitation et le statut, les maladies suivantes entraînent un changement de statut lorsqu’elles apparaissent : gale, poux, pRA (rhinite atrophique), dysenterie et clostridium perfringens type C.

Les principales maladies des porcs en bref

Diarrhée à E. Coli

Porcelet allaitant souffrant d'une forte diarrhée aqueuse (© Clinique universitaire de Berne)

Porcelet allaitant souffrant d’une forte diarrhée liquide (© Clinique universitaire de Berne)

La diarrhée à E. coli est causée par des souches d’Escherichia coli produisant des entérotoxines, qui sont les agents pathogènes responsables de la diarrhée les plus fréquents dans le cheptel porcin suisse. Les abreuvoirs, les mangeoires et les surfaces souillées, ainsi que les box de mise bas, les nids de porcelets et les équipements mal nettoyés, sont autant de sources potentielles d’infection par lesquelles les porcelets ingèrent l’agent pathogène par voie orale. E. coli est le plus souvent présent au cours de la première semaine de vie et des deux semaines après le sevrage. Une diarrhée liquide accompagnée d’une déshydratation extrême et yeux enfoncés, d’une perte de poids, d’un affaiblissement et d’une somnolence sont les signes cliniques de la diarrhée à E. coli et peuvent entraîner la mort. Afin de pouvoir distinguer avec certitude la maladie d’autres diarrhées, il convient de procéder à des examens de laboratoire sous forme de prélèvements de fèces et de dissections d’animaux malades avant tout traitement. Un traitement antibiotique après consultation du/de la vétérinaire (diagnostique de détection de l’agent pathogène) et une offre abondante d’eau combinée à une solution d’électrolytes et de glucose sont impératifs. Mesures prophylactiques : méthode « tout dedans – tout dehors », lavage et désinfection pour obtenir un environnement pauvre en germes, éviter le stress, respecter l’ordre des soins (entrer en dernier dans le box d’infirmerie), contrôler la qualité de l’eau, assurer l’approvisionnement en colostrum et éviter les courants d’air et le refroidissement des porcelets.

Pour plus d’informations, consulter l’aide-mémoire SSP «Coli – Diarrhée et maladie œdémateuse après le sevrage» et les directives SSP 3.09.

Maladie de l’œdème (ou entérotoxémie à E. Coli)

Formation d'un œdème suite à une infection par E. coli (© Uniklink Bern)

Formation d’un œdème suite à une infection par E. coli (© Uniklink Bern)

La maladie de l’œdème touche les porcelets sevrés et apparaît généralement quelques jours après le sevrage. Dans de rares cas, les animaux plus âgés sont également touchés. Escherichia coli fait partie de la flore normale du gros intestin, mais peut devenir dangereuse pour la santé de l’animal en cas de prolifération des souches pathogènes avec facteur d’adhérence F18. Les sources d’E. Coli avec facteur d’adhérence F18 libèrent des shigatoxines, qui une fois résorbées provoquent des lésions des vaisseaux sanguins. Ainsi, du liquide peut envahir les tissus environnants (= formation d’œdème). Les enflures (œdèmes) apparaissent généralement au niveau des paupières et sur le nez. La tonalité des cris est modifiée (œdème des cordes vocales). Si de l’eau s’accumule dans les poumons, cela provoque des difficultés respiratoires. La fonction limitée des vaisseaux sanguins affecte le tissu nerveux central. En cas de lésions de la moelle épinière, les paralysies sont typiques. Si le tissu cérébral est également touché, les mouvements forcés et les problèmes de coordination (démarche chancelante, spasmes) sont évidents.

Les animaux atteints peuvent être traités avec des antibiotiques. Cependant, la maladie est souvent trop avancée et les tissus nerveux touchés ne peuvent pas se régénérer.

Pour prévenir, il convient d’éviter tout stress, comme les changements d’aliments, les opérations, les vaccinations ou le transport autour de la date de sevrage. La truie doit être sevrée, tandis que les porcelets restent dans le box de mise bas pendant quelques jours. Une alimentation trop riche en énergie et en protéines doit être évitée. Dans les élevages problématiques, il convient de vacciner ou de miser sur des lignées de truies et de verrats génétiquement résistantes.

Pour plus d’informations, veuillez consulter la directive SSP 3.08.

Clostridiose des porcelets sous la mère

Diarrhée sanglante chez le porcelet allaitant (© Clinique universitaire de Berne)

Diarrhée sanglante chez le porcelet à la mamelle (© Clinique universitaire de Berne)

La clostridiose est causée par Clostridium perfringens du type C (bactérie). Transmission : les porcelets à la mamelle ingèrent le germe après la mise bas par la bouche. Cela se produit lors du premier allaitement par des mamelles souillées de particules de fèces ou directement par l’ingestion de fèces de la truie. Symptômes : les porcelets meurent sans symptômes visibles ou présentent peu avant leur mort une diarrhée hémorragique et/ou un anus souillé de fèces rougeâtres. Parfois une coloration bleuâtre de la peau est visible. Un traitement antibiotique approprié, une hydratation suffisante associée à un apport supplémentaire en électrolytes et la vaccination des truies constituent des mesures à prendre en cas d’épidémie aiguë. Comme les spores de C. perfringens (type C) peuvent survivre dans l’environnement pendant des décennies, la vaccination des animaux de l’exploitation et l’achat d’animaux vaccinés, en plus de l’optimisation de la biosécurité, constituent la mesure la plus efficace contre une épidémie.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «La clostridiose des porcelets sous la mère».

Iléite

Une diarrhée sanglante peut être le signe d'une iléite (© Clinique universitaire de Berne)

Une diarrhée sanglante peut être le signe d’une iléite (© Clinique universitaire de Berne)

L’agent pathogène Lawsonia intracellularis provoque chez les porcelets sevrés plus âgés, les porcs d’engraissement et les porcs de remonte des poussées de la maladie dite « iléite » sous forme aiguë, chronique ou subclinique. Une diarrhée pendant plusieurs jours accompagnée d’un manque d’appétit sont les signes d’une évolution bénigne. Chez les porcs d’engraissement plus âgés et les cochettes, la forme aiguë se manifeste souvent par des morts subites. Une diarrhée de couleur thé noir avec traces de sang (frais ou coagulé), ainsi que des morts subites en sont les symptômes. La forme chronique, en revanche, survient pendant toute la phase d’élevage et d’engraissement, avec une diarrhée, un écart de croissance important et des symptômes cliniques persistant pendant plusieurs semaines. La forme subclinique, quant à elle, apparaît tout au long de la reproduction, de l’élevage et de l’engraissement et entraîne des performances d’élevage et d’engraissement insuffisantes ainsi qu’un écart de croissance entre les lots d’engraissement. Une stratégie de traitement antibiotique adaptée à l’exploitation est une mesure nécessaire pour lutter contre cette maladie. En outre, la vaccination par voie orale des porcelets et des conditions d’élevage sans stress constituent des mesures préventives importantes.

Pour de plus amples informations, veuillez consulter la directive SSP 3.05.

Dysenterie et diarrhée à spirochètes

Diarrhée dysentérique chez les porcs d'engraissement (© Clinique universitaire de Berne)

Diarrhée dysentérique (appelée dysenterie) chez les porcs d’engraissement (© Clinique universitaire de Berne)

La dysenterie et la diarrhée à spirochètes sont des maladies diarrhéiques causées par une infection par différentes espèces de Brachyspira. La transmission des Brachyspira se fait par l’ingestion des fèces d’animaux infectés. Les souris, les rats, mais aussi les chiens, les chats, les oiseaux et les mouches peuvent être vecteurs. Les symptômes d’une infection par Brachyspira hyodysenteriae (dysenterie) sont une diarrhée aiguë ou chronique, souvent accompagnée de sang et de mucus, des flancs creux, un mauvais accroissement journalier et des morts subites. Une infection par Brachyspira pilosicoli (diarrhée spirochétale) présente des symptômes similaires, mais la maladie est moins grave. L’ingestion n’est pratiquement pas réduite, le sang et le mucus ne sont que rarement observés dans les selles diarrhéiques collantes, brillantes, grises à brunes, et les cas mortels sont rares. La diarrhée à spirochètes peut se propager par des animaux infectés, mais ceux-ci ne présentent pas de symptômes visibles. En cas d’apparition des symptômes, il faut prélever des échantillons de fèces et les analyser, puis administrer un traitement antibiotique approprié (différent selon qu’il s’agit d’une infection à hyodysentiae ou à B. pilosicoli). À titre préventif, il est indispensable de lutter systématiquement contre les rongeurs nuisibles et les mouches et de respecter des règles d’hygiène strictes. Vous trouverez des informations sur l’assainissement dans les directives du SSP.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Brachyspires – Diarrhée» et la directive SSP 3.13.

Salmonellose

Cyanose à l'oreille d'un porcelet, signe d'une infection à salmonelles (© Clinique universitaire de Berne)

Cyanose à l’oreille d’un porcelet, signe d’une infection à salmonelles (© Clinique universitaire de Berne)

Les salmonelles sont des agents pathogènes typiques responsables de diarrhées qui peuvent être transmis au cheptel par des fèces infectées, des aliments ou de l’eau contaminés, des rongeurs nuisibles, des oiseaux et des animaux domestiques. Une forte fièvre, des fèces nauséabondes et aqueuses de couleur foncée, voire des cas aigus accompagnés d’apathie et de cyanose au niveau des oreilles, de la pointe de la queue et des membres sont des signes importants d’une infection à salmonelles. Tous les groupes d’âge peuvent être touchés, des porcelets sevrés aux porcs d’engraissement et aux truies allaitantes. Cependant, les infections asymptomatiques et latentes sont les plus fréquentes. Elles jouent un rôle important, notamment en termes de protection des consommateurs, car elles peuvent entraîner une contamination à l’abattoir et présenter un danger en raison de leur transmissibilité à l’homme. Dans les cas aigus, l’administration d’antibiotiques après réalisation d’un test de résistance constitue une mesure appropriée pour le traitement. Des mesures d’hygiène telles que la méthode « tout dedans – tout dehors », la lutte contre les parasites et l’hygiène des aliments pour animaux sont indispensables pour réduire efficacement la pression pathogène.

Epidermite exsudative (Staphylococcus hyicus)

Porcelet présentant de forts signes de suie de porcelet sur tout le corps (© Uniklinik Bern)

Porcelets présentant des signes importants d’épidermite exsudative sur tout le corps (© Clinique universitaire de Berne)

La gale dite de la poix est due à une infection par Staphylococcus hyicus. Elle se manifeste principalement dans un groupe de porcelets allaitants ou fraîchement sevrés par de légères rougeurs cutanées initiales qui se transforment en inflammations cutanées brunâtres et suintantes. Une surface de peau de couleur foncée et un pelage collé sont des symptômes typiques. Les porcelets peuvent mourir en quelques jours en raison d’un manque d’absorption du lait et d’une insuffisance rénale. L’agent pathogène est détectable sur la flore cutanée dans de nombreux troupeaux sains et peut se propager lorsque ces animaux porteurs sont introduits dans des troupeaux libres non immunisés. La transmission est favorisée par des lésions cutanées, une forte densité d’occupation et une température et une humidité ambiantes élevées. Un traitement antibiotique de toute la portée et une offre de bols d’abreuvement supplémentaires pour les porcelets sevrés sont des mesures de traitement importantes de la suie des porcelets. En outre, outre un nettoyage et une désinfection stricts des poulaillers de mise bas, une vaccination maternelle spécifique au poulailler pendant la gestation constitue une mesure de prophylaxie.

Méningite à streptocoques

Les streptocoques sont détectables dans presque tous les élevages porcins. Cependant, en cas d’augmentation de la pression bactérienne et de diminution des défenses immunitaires, des maladies contagieuses pour l’homme peuvent également se déclarer, en particulier dans l’élevage des porcelets. Les premiers symptômes peuvent être un épuisement, un refus de s’alimenter, une augmentation de la température corporelle et une boiterie, ainsi que des morts subites. Ces problèmes sont généralement dus à des infections par Streptococcus suis. On suppose que les porcelets sont souvent infectés dès la naissance. Après avoir franchi la barrière hémato-encéphalique, l’agent pathogène provoque une méningite qui entraîne des troubles du système nerveux central (étourdissements, démarche désordonnée, tremblements et convulsions). De plus, des inflammations articulaires, des maladies respiratoires et des avortements sont fréquents. Les porcelets morts sont souvent retrouvés couchés sur le côté, la tête penchée vers l’arrière, avant le décès. Le traitement doit être administré le plus tôt possible à l’aide d’antibiotiques. Une procédure stricte de nettoyage et de désinfection est indispensable. Parmi les autres mesures préventives, il convient de mentionner la désinfection du nombril chez les nouveau-nés, le traitement des plaies après la castration, la prévention des blessures et la vaccination des truies allaitantes dans chaque étable.

Actinomycose ou mastite granulomateuse

Granolum prononcé sur la mamelle d'une truie (© Clinique universitaire de Berne)

Actinomycose prononcée sur la mamelle d’une truie (© Clinique universitaire de Berne)

L’actinomycose, également appelée mastite granulomateuse chronique, est une maladie infectieuse qui touche les mamelles des truies allaitantes. Le nom actinomycose est issu de l’ancienne hypothèse que la bactérie Actinomyces est à l’origine des modifications. Les indices typiques sont des modifications cutanées nodulaires individuelles ou multiples (granulomes) sur les mamelles postérieures. La production laitière des mamelles touchées diminue fortement. Le pus qui s’écoule est très contagieux. Contrairement aux mammites aiguës, les truies touchées ne présentent pas de douleur à la palpation des mamelles, de fièvre ou de troubles généraux. Le mode de transmission exact des agents pathogènes n’est pas encore entièrement élucidé. Les voies de contamination possibles sont la pénétration de bactéries par des microlésions au niveau des mamelles et par la flore buccale des porcelets pendant l’allaitement. Il n’existe aucun traitement. Les truies atteintes doivent être isolées et abattues dans les plus brefs délais afin d’éviter la contamination d’autres animaux. Il s’agit là de la mesure préventive la plus importante. D’autres mesures préventives consistent à garantir des conditions d’hygiène optimales, à éviter les lésions cutanées ou les microlésions causées par exemple par de la paille contenant des barbes, et à assurer une bonne défense immunitaire des animaux.

Pour plus d’informations, consultez la fiche technique SSP «actynomyces».

Maladie de Glässer

L’agent pathogène bactérien Glaesserella parasuis (anciennement Haemophilus parasuis, HPS) colonise principalement les voies respiratoires supérieures des porcs, mais peut également, dans des conditions défavorables, infecter l’ensemble de l’organisme, provoquant une maladie systémique grave. La maladie est transmissible d’un porc à l’autre et survient principalement chez les porcelets sevrés et avant leur mise en engraissement, en relation avec des situations de stress et de fatigue (« maladie du transport »). Inflammation des membranes internes, fièvre, perte d’appétit, articulations enflées, respiration superficielle et légèrement accélérée, toux sèche, immobilisation et, selon le sérotype, le taux de mortalité peut atteindre 10%. La maladie est traitée par une antibiothérapie précoce de l’ensemble du groupe et par des médicaments anti-inflammatoires.

Plus d’informations dans la directive SSP 3.10 ou cliquez ici.

Pneumonie enzootique du porc (PE)

L’EP est classée comme épizootie à combattre et le cheptel suisse est reconnu indemne, à l’exception de quelques infections isolées par an, grâce à un assainissement à l’échelle nationale. La maladie se caractérise par des modifications pulmonaires et une toux sèche et chronique qui peut être provoquée par le transport des animaux. L’agent pathogène (Mycoplasma hyopneumoniae) attaque et ouvre l’épithélium cilié des voies respiratoires, qui est responsable de l’autonettoyage des poumons, facilitant ainsi l’accès à d’autres agents pathogènes. Une infection bactérienne secondaire peut entraîner une augmentation de la température corporelle. L’agent pathogène se transmet principalement d’un porc à l’autre (infection aérogène). Une transmission extrêmement efficace par voie aérienne peut entraîner des infections récurrentes dans les régions à forte densité porcine, rendant ainsi inutiles les tentatives d’assainissement individuelles. Les sangliers constituent une autre source d’infection.

Rouget

Jeune porc présentant une rougeur de la peau et des lésions cutanées typiques (© Clinique universitaire de Berne)

Jeune porc présentant une rougeur de la peau et des lésions cutanées typiques (© Clinique universitaire de Berne)

Le rouget est une maladie infectieuse causée par la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae, qui peut se transmettre d’un animal à l’autre, mais aussi de l’animal à l’homme. Maladie infectieuse du porc, généralement sporadique, de forme aiguë conduisant à des symptômes variés. Les formes aiguës comprennent la septicémie (infection du sang), le rouget cutané, qui se manifeste par des plaques rouges caractéristiques, et la mort des fœtus. Les formes chroniques comprennent les manifestations suivantes : rouget articulaire, valvulaire et, plus rarement, nécroses cutanées. L’agent pathogène est excrété dans les fèces, l’urine et la salive, est présent partout, très résistant et reste infectieux pendant plusieurs mois, c’est pourquoi un nettoyage et une désinfection minutieux constituent une mesure très importante. En outre, il est recommandé de vacciner correctement les truies et les verrats et d’acheter des animaux vaccinés.

Pour plus d’informations, consulter le site de l’OSAV sur le rouget du porc.

Actinobacillus Pleuropneumonie (APP)

L'APP peut rapidement entraîner la mort, en particulier chez les jeunes animaux (© Clinique universitaire de Berne)

L’APP peut rapidement entraîner la mort, en particulier chez les jeunes animaux (© Clinique universitaire de Berne)

L’APP est une maladie connue chez les porcelets et les porcs à l’engrais, dont l’évolution peut être suraiguë, aiguë, chronique ou asymptomatique. L’agent pathogène Actinobacillus pleuropneumoniae produit des toxines qui détruisent le tissu pulmonaire. Selon la souche, l’évolution peut être subclinique, chronique, aiguë ou suraiguë. La forme suraiguë se caractérise par une détresse respiratoire sévère et des morts en quelques heures. On observe parfois une forte fièvre (jusqu’à 42 °C), des vomissements, une apathie et, dans certains cas, un écoulement nasal mousseux et sanguinolent. Les formes aiguës se manifestent par une accélération de la respiration accompagnée de toux, de fièvre, d’un refus de s’alimenter et d’une apathie. Sans traitement, les animaux meurent généralement en quelques jours. Dans la forme chronique, les signes de la maladie sont difficiles à détecter. On observe une légère fièvre, une toux sporadique après un effort ou un retard de croissance. Les animaux infectés asymptomatiques sont simplement porteurs de l’agent pathogène. La maladie se transmet principalement par des animaux infectés. En Suisse, les troupeaux sont en grande partie exempts d’actinobacillose grâce à un assainissement à l’échelle nationale.

Plus informations: actinobacillose sur le site de l’OSAV.

Peste porcine africaine (PPA)

Porcs morts suspectés d'être atteints de peste porcine africaine (© Clinique universitaire de Berne)

Porcs morts suspectés d’être atteints de peste porcine africaine (© Clinique universitaire de Berne)

La peste porcine africaine (PPA) fait actuellement l’objet d’une attention particulière, car le risque d’introduction en Suisse reste élevé. Il s’agit d’une maladie animale hautement contagieuse, incurable et à déclaration obligatoire, pour laquelle tout cas suspect doit être immédiatement signalé au vétérinaire d’exploitation. Le contact avec des sangliers, des équipements et des véhicules contaminés, mais aussi des restes alimentaires ou du sang contenant le virus (diarrhée sanglante) constituent les principaux vecteurs de transmission du virus. Au stade aigu, la maladie se manifeste par une forte fièvre et une anémie hémolytique. Les animaux atteints présentent des troubles moteurs, une apathie, un manque d’appétit et des taches rouges-violettes sur la peau. Des morts soudaines et la mort d’un groupe après deux à trois semaines sont des signes typiques. Dans la forme chronique, en revanche, le tableau clinique est moins clair. Toux, diarrhée, perte d’appétit, mais aussi constipation, avortements et mort-nés peuvent survenir. Les mesures de protection visant à empêcher l’introduction du virus constituent les principales mesures prophylactiques. Il s’agit notamment de s’abstenir strictement de nourrir les animaux avec des déchets alimentaires, d’éviter tout contact avec les sangliers et de mettre en place un sas d’hygiène. À l’aide d’un outil en ligne développé par la Suisag et l’université de Vechta, appelé « Risiko-Ampel » (feu de signalisation risque), il est possible d’évaluer la situation de chaque exploitation en matière de biosécurité au regard des risques d’introduction de la peste porcine africaine.

Plus d’informations sur la situation actuelle sur OSAV.

Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP)

Porc avec respiration par la bouche (© Clinique universitaire de Berne)

Porc respirant par la bouche (© Clinique universitaire de Berne)

Le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) est une maladie virale qui touche principalement les voies respiratoires. Elle peut également entraîner des troubles de la fertilité, ce qui augmente le taux de retour en chaleur. Des modifications inflammatoires des vaisseaux placentaires peuvent également entraîner des avortements tardifs. Les symptômes affectant le système respiratoire des porcelets sont un retard de croissance, une conjonctivite, de la fièvre, des éternuements, de la toux, des difficultés respiratoires et, par conséquent, une baisse des performances d’engraissement pouvant aller jusqu’à un dépérissement et la mort. Les porcs d’engraissement présentent des symptômes similaires, mais moins prononcés. Le virus se transmet principalement de porc à porc, par des aiguilles d’injection contaminées ou par le sperme de verrats. Il n’existe aucun traitement. La Suisse est actuellement officiellement indemne de cette infection virale à déclaration obligatoire – les cas suspects doivent être immédiatement signalés au vétérinaire du troupeau.

Plus d’informations sur la situation actuelle sur OSAV.

Maladie d’Aujeszky

L’infection par le virus Suid Herpesvirus 1, inoffensive pour l’homme, se transmet par voie aérogène. Elle touche le tissu nerveux central et les voies respiratoires supérieures. Plus le porc est jeune, plus l’évolution de la maladie est grave. Les porcelets à la mamelle présentent une forte fièvre, vomissements, des troubles du système nerveux central tels que tremblements musculaires. La mortalité peut atteindre 100% dans cette tranche d’âge. Chez les porcs à l’engrais, la maladie se manifeste plutôt par des symptômes d’infections bactériennes secondaires, telles que des infections respiratoires avec écoulement nasal accru et toux, associées à de la fièvre, tandis que les truies gestantes peuvent avorter. La maladie d’Aujeszky est une épizootie à déclaration obligatoire qui fait l’objet de contrôles aléatoires. La Suisse est actuellement indemne de cette infection par le virus à l’herpès.

Grippe du porc à influenza A

Une infection par le virus Influenza A entraîne de graves troubles respiratoires. Selon la souche, elle peut également être transmise à l’homme. L’évolution de la maladie est similaire à celle d’une grippe classique. Une toux douloureuse, des difficultés respiratoires (relâchement du diaphragme en position assise) et de la fièvre sont des symptômes qui disparaissent généralement après environ une semaine. L’infection se propage rapidement à l’ensemble du cheptel, le refus de s’alimenter et l’apathie étant également des symptômes typiques. Chez les truies allaitantes, la température corporelle élevée peut entraîner des avortements et des troubles de la fertilité. De plus, des formes graves avec infections secondaires après la grippe ne sont pas rares. Dans ces cas, un traitement avec des médicaments analgésiques, anti-inflammatoires et antipyrétiques peut contribuer à soulager rapidement les symptômes.

Circovirose (maladie PCV2)

Ganglions lymphatiques inguinaux hypertrophiés chez un porcelet atteint de PCVD (© Clinique universitaire de Berne)

Ganglions lymphatiques inguinaux hypertrophiés chez un porcelet atteint de PCVD (© Clinique universitaire de Berne)

Le circovirus porcin Type 2 (PCVD, PCV2) est un virus très mutant qui ne provoque pas de symptômes clairs. Il s’agit plutôt d’une maladie multifactorielle qui n’apparaît qu’en présence de facteurs tels que le stress, un système immunitaire affaibli, d’autres agents pathogènes, une mauvaise hygiène ou une gestion déficiente, et qui peut entraîner des symptômes très variés. Ainsi, le syndrome de dépérissement multisystémique post-sevrage (postweaning multisystemic wasting syndrom – PMWS), une forme extrême du PCVD, se caractérise par une augmentation du nombre de porcelets chétifs et pâles et un taux de mortalité élevé après le sevrage. On observe également des maladies respiratoires, des ganglions lymphatiques enflés et des diarrhées. Chez les truies, des troubles de la fertilité, des momies et des mort-nés peuvent indiquer une PCVD. Une autre forme est le syndrome dit porcine Dermatitis and Nephropathy Syndrom (PDNS). Dans ce cas, des modifications cutanées peuvent apparaître, principalement au niveau des membres postérieurs, sous forme de nécroses cutanées (coloration rouge-bleuâtre à noire). Les pneumonies nécrosantes porcines (PNP) sont des pneumonies incurables qui peuvent également être causées par la PCVD. Outre la prévention de l’achat d’animaux infectés et des mesures d’hygiène strictes, la mesure la plus efficace pour prévenir la circovirose est la vaccination des truies et des porcelets.

Parvovirose (Parvovirus porcin, PPV)

Une infection par le parvovirus peut entraîner des avortements (© Clinique universitaire de Berne)

Une infection par le parvovirus peut entraîner des avortements (© Clinique universitaire de Berne)

La parvovirose est l’une des principales causes de troubles de la reproduction chez les porcs. Les voies de transmission de la parvovirose sont les animaux infectés, les fèces, l’urine, le sperme et les rongeurs nuisibles. Le virus peut survivre longtemps dans le bâtiment d’élevage, ce dont il faut tenir compte lors de l’assainissement. Le tableau clinique typique se traduit par des embryons morts ou momifiés à différents stades de développement. La plupart du temps, les symptômes de la maladie apparaissent de manière plutôt insidieuse. On parle également de syndrome SMEDI :

S Stillbirth (mort-né)
M Mummification (momification)
E Embryonic (embryonnaire)
D Death (mortalité)
I Infertility (infertilité)

Un traitement n’est pas possible. Cependant, la vaccination préventive des truies et des cochettes s’est révélée être une stratégie de prévention éprouvée.

Troubles de l’appareil locomoteur

Généralités

Escarres de Carpi chez un jeune porcelet (© Clinique universitaire de Berne)

Escarres de Carpi chez un jeune porcelet (© Clinique universitaire de Berne)

Les troubles de la locomotion et les boiteries entraînent souvent des pertes économiques sur l’exploitation. Il existe un grand nombre de causes infectieuses et non infectieuses pouvant entraîner des anomalies de l’appareil locomoteur et survenir à différents âges. Un diagnostic ciblé et la mise en œuvre de mesures spécifiques permettent toutefois d’y remédier avec succès. Au niveau des articulations, différents agents pathogènes peuvent provoquer, par ex., des inflammations articulaires, des écoulement articulaires ou la maladie de Glässer. De plus, au niveau des onglons, des maladies peuvent être provoquées soit par des agents pathogènes (par ex. le panaris) soit par des erreurs de gestion (sols des étables, alimentation, etc.) et entraîner des rougeurs, des gonflements, des boiteries et une démarche raide. Un résumé détaillé des troubles de l’appareil locomoteur, de leurs causes, de leurs symptômes, des possibilités de traitement et des mesures préventives peut être consulté auprès du SSP.

Santé des onglons

Des onglons trop longs nuisent au bien-être des porcs et ne doivent pas être ignorés (© Clinique universitaire de Berne)

Des onglons trop longs nuisent au bien-être des porcs et ne doivent pas être ignorés (© Clinique universitaire de Berne)

La santé des onglons contribue de manière significative au bien-être et aux performances des porcs, c’est pourquoi elle doit faire l’objet d’une attention particulière. Elle est influencée par de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci figurent notamment les facteurs liés à la construction des porcheries, à la gestion, au soin des onglons, à l’alimentation et à la génétique. Les blessures les plus courantes des onglons sont les contusions, les blessures de la paroi de l’onglon, les fissures de la corne, les défauts de la ligne blanche, les excroissances au niveau de la sole ou l’arrachement de l’onglon postérieur. La manière d’optimiser les différents facteurs d’influence et d’agir ainsi sur la rentabilité et le bien-être des animaux a été rassemblée dans l’aide-mémoire SSP «Santé des onglons des truies d’élevage», en collaboration avec la HAFL, la Faculté Vetsuisse de l’Université de Zurich et SUISAG.

Ulcères de l’épaule

Les longues périodes d'immobilisation ou les mauvaises conditions physiques peuvent contribuer aux ulcères de l'épaule (© Clinique universitaire de Berne)

De longues périodes de repos ou une mauvaise condition physique peuvent contribuer à l’apparition d’ulcères aux épaules (© Clinique universitaire de Berne)

Les ulcères aux épaules peuvent apparaître plus fréquemment, notamment pendant les longues périodes de repos pendant la période d’allaitement. Ils sont favorisés par certaines caractéristiques anatomiques (os de l’épaule saillant). Des facteurs tels qu’un os de l’épaule particulièrement proéminent (tibia), une mauvaise condition physique (couche adipeuse insuffisante au niveau de l’omoplate chez les truies fortement allaitées), une position couchée prolongée due à des maladies des onglons et la nature de la surface de couchage peuvent contribuer à l’apparition de points de pression. Ces points de pression peuvent servir de porte d’entrée à des agents pathogènes, qui peuvent à leur tour entraîner la formation d’abcès et d’ulcères purulents. Vous trouverez de plus amples informations sur les ulcères de l’épaule ainsi que les mesures préventives et les possibilités de traitement dans la fiche technique SSP « Ulcères de l’épaule chez la truie » (zone de connexion SSP).

Parasites

Coccidiose

Coccidiose chez le porcelet sevré (© Clinique universitaire de Berne)

Coccidiose chez le porcelet sevré (© Clinique universitaire de Berne)

La coccidiose est une infection causée par le parasite Isospora suis, qui se manifeste exclusivement chez les porcelets allaités et sevrés par une diarrhée jaunâtre, pâteuse et malodorante. Les porcelets se développent plus lentement et dépérissent en raison de la destruction des villosités intestinales par les parasites qui se multiplient dans les cellules intestinales. En plus d’un traitement avec des médicaments efficaces contre les coccidies, qui peut contribuer à atténuer l’évolution de la maladie, une boisson électrolytique peut aider à compenser la perte de liquide. Les coccidies sont tenaces et même un nettoyage et une désinfection minutieux n’excluent pas une nouvelle transmission. Néanmoins, cela permet de réduire considérablement la pression pathogène. Une désinfection avec des produits spécialement efficaces contre les coccidies, en respectant l’ordre de traitement (d’abord les portées saines, puis les portées malades), peut réduire à la fois la pression pathogène et la multiplication du parasite dans les cellules intestinales.

Pour plus d’informations, consultez la directive SSP 3.07.

Infection par les vers

Infestation manifeste par le typhus du porc (© Clinique universitaire de Berne)

Infestation manifeste par l’ascaris du porc (© Clinique universitaire de Berne)

L’ascaris du porc (Ascaris suum) présente généralement une évolution asymptomatique. Il peut entraîner des pertes économiques en raison d’un retard de croissance dû à l’altération de la santé des animaux et à la présence de vers dans le foie après l’abattage. Un pelage long et hirsute et une diminution du gain moyen quotidien ou de l’indice de consommation peuvent être des signes d’une infestation par des vers. Les vers, qui mesurent environ 15 à 30 cm de long, peuvent être détectés sur le sol de l’étable ou dans les fèces des animaux infestés (de tous âges) après un traitement vermifuge. L’infection se produit par ingestion orale d’œufs de vers provenant de l’environnement de la porcherie, de porc à porc ou lors de l’allaitement des porcelets par la truie. Après avoir migré de l’intestin vers le foie, les poumons et l’œsophage, puis vers le tractus gastro-intestinal, les vers pondent à nouveau des œufs qui sont éliminés avec les fèces et peuvent rester infectieux jusqu’à dix ans en dehors de l’organisme du porc. Les antiparasitaires constituent un traitement efficace. À titre préventif, il convient également de veiller à une hygiène irréprochable (désinfection avec des mousses nettoyantes spéciales) et, si nécessaire, d’administrer un traitement vermifuge prophylactique. Les truies doivent en outre être lavées avant leur transfert dans une nouvelle porcherie.

Pour plus d’informations, consultez l’aide-mémoire SSP «Vermifugation».

Gale

Porc présentant des lésions cutanées typiques de la gale (© Clinique universitaire de Berne)

Porc présentant des lésions cutanées typiques de la gale (© Clinique universitaire de Berne)

La gale est une infestation des porcs par l’acarien Sarcoptes scabiei var. suis. Celui-ci creuse des galeries dans la peau de l’animal infesté et y dépose ses œufs, ce qui provoque des irritations et des inflammations de la peau ainsi que la formation de cicatrices. Les symptômes typiques de la gale sont des lésions cutanées ponctuelles, des démangeaisons, un dépôt brun foncé dans les oreilles et derrière celles-ci. Des zones cutanées squameuse, épaissies comme des morceaux, apparaissent également au niveau des épaules et du cou. La gale peut, en raison de son évolution subclinique, entraîner une forte baisse des performances et des pertes économiques. L’affaiblissement du système immunitaire favorise l’apparition d’autres maladies. Les truies atteintes de gale sont en outre plus agitées en raison des démangeaisons, ce qui peut entraîner des pertes par écrasement et nuire au développement des porcelets. L’agitation chez les porcs peut également conduire au cannibalisme. La gale est souvent traitée avec des médicaments vétérinaires à laver, à pulvériser ou à verser. Lors du traitement, il est important que la peau des animaux soit propre pour que les produits puissent agir. Pour la prévention, seuls les porcs provenant d’exploitations indemnes de gale doivent être achetés.

Pour plus d’informations, consultez la directive SSP 3.01.

Pou du porc

Une souris de cochon entre les poils du cochon (© Clinique universitaire de Berne)

Pou du porc visible dans les poils (© Clinique universitaire de Berne)

L’infestation par le pou de porc (Haematopius suis) est aujourd’hui extrêmement rare. La transmission du pou se fait d’un porc à l’autre, car il ne survit pas longtemps sans hôte. Les poux peuvent être détectés à l’œil nu sur la peau des porcs. Les troupeaux touchés sont souvent agités car les porcs souffrent de démangeaisons. Le traitement est similaire à celui d’une infestation par les aoûtats. Consulter votre vétérinaire.

Maladies factorielles et autres maladies

Syndrome de dysgalactie post-partum (SDPP)

La PPDS peut provoquer un écoulement purulent chez la truie (© Clinique universitaire de Berne)

Le SDPP peut provoquer un écoulement purulent chez la truie  (© Clinique universitaire de Berne)

Le syndrome de dysgalactie postpartum (SDPP), aussi appelé mammite, métrite, agalactie (MMA), est un syndrome de manque de lait chez la truie mère après la mise bas. Une inflammation des mamelles et de l’utérus entraîne un manque de lait. Cette diminution de la production laitière de la truie augmente la mortalité des porcelets, ce qui entraîne des pertes financières. Le SDPP est donc la maladie la plus importante chez les truies après la mise bas. Les symptômes du SDPP sont un état général détérioré, une perte d’appétit, une absence de défécation et de la fièvre. Les mamelles sont chaudes, rouges et dures. La truie s’allonge dessus pour les refroidir et empêche les porcelets de téter, ce qui les rend agités. Des écoulements utérins purulents apparaissent également. Pour le traitement, il convient de consulter le vétérinaire. Le SDPP est une maladie multifactorielle. Les causes se trouvent dans l’alimentation et la gestion avant et après le sevrage. Pour plus d’informations sur les causes et la prévention du SDPP, consultez la fiche technique SSP « Syndrome de dysgalactie postpartum chez les truies ».

Rhinite atrophique progressive (pRA)

Malformations de l'arête nasale suite à une infection par des pasteurelles (© Clinique universitaire de Berne)

Malformations de l’arête nasale suite à une infection par des pasteurelles (© Clinique universitaire de Berne)

La rhinite atrophique progressive est une maladie infectieuse bactérienne caractérisée par la production de toxines par des pasteurelles (Pasteurella multocida). Les bactéries sont transmises par l’air et introduites dans les troupeaux par des achats. Au stade initial, la pRA ressemble à une rhinite, avec une augmentation de l’écoulement nasal, des éternuements ou des reniflements. D’autres symptômes n’apparaissent que plusieurs semaines après l’infection, avec une intensité variable : des renflements ou des plis cutanés sur l’arête nasale, une mâchoire supérieure raccourcie, un nez déformé ou des saignements de nez qui peuvent entraîner une anémie. Cela peut entraîner l’obstruction du canal lacrymo-nasal, ce qui explique la présence de traces de sécrétions noires souvent visibles sous les yeux. Alors que les porcs adultes restent souvent asymptomatiques après une infection, la formation osseuse dans le nez des animaux en croissance est perturbée, ce qui peut entraîner les malformations mentionnées. Les porcs présentant des altérations nasales importantes ont souvent un retard de croissance, car la fonction de filtration du nez est réduite, ce qui les rend plus sensibles à la pneumonie. La rhinite atrophique progressive est une maladie multifactorielle. La maladie peut être présente dans le troupeau sans aucun symptôme, et divers facteurs tels que les gaz nocifs, les niveaux élevés de poussière dans les couloirs ou d’autres maladies infectieuses peuvent alors déclencher une épidémie. Il n’est pas possible d’identifier les animaux porteurs. La maladie ne peut être confirmée qu’après une épidémie aiguë, au moyen de prélèvements nasaux. Le traitement se fait à l’aide d’antibiotiques. Les modifications du tissu osseux sont irréversibles.

Syndrome hémorragique intestinal (SHI)

Les torsions intestinales soudaines peuvent rapidement entraîner la mort (© Clinique universitaire de Berne)

Des torsions intestinales soudaines peuvent rapidement entraîner la mort (© Clinique universitaire de Berne)

Le syndrome hémorragique intestinal (SHI), ou ballonnements intestinaux/torsion intestinale, est la cause la plus fréquente de pertes subites sans symptômes préalables en particulier chez les porcs à l’engrais. En cas de SHI, l’intestin tourne soit autour de sa suspension dans la cavité abdominale, soit des anses individuelles tournent sur elles-mêmes. Ainsi, le drainage sanguin est entravé, car les veines ont été tournées. En même temps, les artères à parois épaisses continuent à apporter du sang. Le sang stagne dans les veines et la paroi des veines devient perméable, le sang passe dans la lumière intestinale. Les animaux meurent d’une insuffisance cardiovasculaire aiguë due à une perte importante de sang. En raison de son évolution rapide, aucun traitement n’est possible. Il n’est pas rare de voir la muqueuse rectale sortir de l’anus des animaux morts. Toutefois, pour un diagnostic clair, une autopsie doit être effectuée par un/une vétérinaire expérimenté. Les causes de la maladie sont multifactorielles. Elle est favorisée par certains aspects liés à l’alimentation (par ex. la teneur en fibres brutes ou le degré de mouture), à l’hygiène (hygiène et stockage des aliments), à la génétique et à la gestion (techniques d’alimentation, stabilisation des sous-produits).

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Syndrome Intestinal Hémorragique – SHI».

Maladie de Teschen

La maladie de Teschen est une maladie virale qui affecte le système nerveux central. Elle peut présenter plusieurs formes d’évolution. Les souches très virulentes du Teschovirus provoquent la forme grave et la maladie de Teschen proprement dite, tandis que les souches moins virulentes du virus provoquent les symptômes de la forme bénigne de la maladie de Talfan. Le virus se propage par les fèces et l’urine, de sorte que les principales voies de transmission sont l’environnement contaminé par les fèces, la nourriture et l’eau. Les symptômes des deux maladies n’apparaissent qu’après une longue période d’incubation de 10 à 35 jours. Au début, les symptômes de la maladie de Teschen sont une forte fièvre, un manque d’appétit, une mauvaise coordination et une faiblesse des membres postérieures. Plus tard, des tremblements et des crampes musculaires jusqu’à la paralysie des membres postérieurs et l’impossibilité de se lever apparaissent. La maladie peut survenir en 3 à 4 jours. La maladie touche les porcs de tous âges, mais les évolutions sont particulièrement graves chez les porcelets. Chez les truies mères, la maladie de Teschen est associée à des mises bas de porcelets mort-nés et des troubles de la fertilité. La maladie de Talfan est la forme bénigne. Elle survient principalement chez les porcelets à la mamelle et au sevrage. Les symptômes sont la fièvre, une faiblesse des membres postérieures (position de chien assis) et des troubles de la motricité d’origine neurologique. En Suisse, la maladie de Teschen n’a jamais été officiellement déclarée. La maladie est difficile à détecter, car il n’est souvent plus possible de détecter le virus au moment où les symptômes apparaissent. Les sangliers peuvent également être infectés par le teschovirus.

Plus d’informations sur «Information professionnelle OSAV maladie de Teschen».

Hernie ombilicale

Une coupe incorrecte du nombril, des manipulations trop importantes ou une hygiène insuffisante des box entraînent des inflammations du tissu conjonctif, qui peuvent ensuite se transformer en hernies ombilicales. Les mycotoxines présentes dans l’alimentation des truies favorisent également les hernies ombilicales. Pour prévenir les hernies ombilicales, il est important de couper correctement le cordon ombilical à l’aide d’une pince à castration (et non d’un scalpel). Le nombril doit être manipulé le moins possible et traité avec un spray à l’iode ou une poudre hygiénique. Bien que l’hérédité des hernies ombilicales soit faible, leur apparition doit être signalée et les frères et sœurs germains ne doivent pas être utilisés pour la reproduction. Les animaux atteints d’une hernie ombilicale doivent être isolés et abattus rapidement s’ils sont harcelés par leurs congénères ou si la taille de l’hernie présente un risque de blessure. Il n’est pas toujours facile d’évaluer l’aptitude au transport d’un animal atteint d’une hernie ombilicale. Vous trouverez de plus amples informations à ce sujet dans la fiche technique du SSP sur les « hernies ombilicales ».

Zoonoses

Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmissibles de l’animal à l’homme et inversement. Les deux voies d’infection sont importantes pour les éleveurs de porcs. Les zoonoses les plus importantes chez les porcs sont la grippe (influenza), le rouget, la salmonellose et le Streptococcus suis. Certaines zoonoses, comme la salmonellose, sont soumis à déclaration obligatoire. Le fait qu’une zoonose soit soumis à déclaration obligatoire ne dépend pas nécessairement de la gravité de la maladie chez l’homme ou l’animal. Ainsi, une infection par Streptococcus suis est dangereuse tant pour les porcs que pour l’homme, mais n’est toutefois pas soumis à déclaration obligatoire. Il est donc important, en cas de maladie infectieuse du personnel de la porcherie, d’informer immédiatement le médecin traitant du contact étroit avec les porcs. Il est également important de se protéger correctement lors du contact avec les animaux, en fonction de l’agent pathogène et de son mode de transmission.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Zoonoses».

Mycotoxicose

Les mycotoxines sont des toxines produites par des moisissures. Alors qu’environ 200 moisissures différentes sont connues, seules 25 des 400 mycotoxines probablement existantes sont détectables. Même en petites quantités dans l’alimentation, les mycotoxines peuvent provoquer une intoxication (mycotoxicose) chez l’homme et l’animal. Les mycotoxines peuvent également être absorbées par la paille moisie dans les porcheries. Si le champignon produisant la toxine est un champignon du genre Fusarium, l’intoxication provoquée est également appelée fusariose. L’intoxication par l’ergot de seigle est causée par le groupe de mycotoxines appelé alcaloïdes de l’ergot. D’autres groupes de mycotoxines sont les zéaralénones ou les trichothécènes. Les symptômes spécifiques dus à l’effet hormonal des mycotoxines peuvent notamment être une agitation fréquente, une pseudo-gestation, la mort d’embryons, une mauvaise qualité du sperme ou une augmentation des prolapsus rectaux. D’autres symptômes non spécifiques sont la diarrhée, le MMA, les vomissements, les morts subites ou de faibles performances d’élevage. Pour diagnostiquer une mycotoxicose, il convient de faire examiner les animaux malades par un vétérinaire afin d’exclure toute maladie infectieuse. En cas de suspicion de mycotoxicose, des échantillons d’aliments doivent être prélevés et analysés. Le seul traitement efficace contre une mycotoxicose aiguë est l’arrêt immédiat de la distribution des aliments contaminés.

Reiner, G. (2015). Porc malade-stock malade. UTB.

Harlizius, H., Henning-Pauka, I. (2014). Atlas couleur des maladies porcines. Éditions Ulmer Eugen.

Attention : certains aide-mémoires du SSP ne sont consultables que par abonnement. Veuillez nous contacter si vous avez besoin d’un aide-mémoire spécifique et que vous n’y avez pas accès.

Programmes de santé

Pour maintenir le cheptel porcin en bonne santé, il est indispensable de mettre en place une gestion de la santé dans l’exploitation. Le Service sanitaire porcin de SUISAG (SSP) propose à cet effet aux exploitations de participer au programme de santé SuisSano et d’obtenir ainsi un statut SSP reconnu et protégé au niveau national, dont l’un des objectifs est de garantir la santé du troupeau. Les exploitations participantes ou les cercles d’éleveurs (ring) sont régulièrement visités par le conseiller SUISAG-SSP ou par des vétérinaires mandatés par SUISAG-SSP. En plus des visites de conseil, des visites spéciales sont possibles en cas de problèmes aigus.

Comment une exploitation peut-elle participer au programme de santé SuisSano ?

Les élevages enregistrent leurs données de performance électroniquement à l’aide du planificateur de truies ou de l’outil en ligne Journal repro de SUISAG.

suisag - programme de santé suissano

Le nouveau programme de santé SuisSano du SSP combine les directives des programmes de santé Porcs Plus avec les directives de l’ancien programme de base du SSP. La directive 1.1 (Programme de santé SuisSano) régit tous les aspects et processus, de l’admission à l’exclusion, en passant par les droits et obligations du/des détenteurs d’animaux. Les exploitations SSP sont informées des directives et des fiches techniques actuelles par le biais de l’organe de communication officiel de Suisseporcs et via le site Internet/la newsletter.

Toutes les informations concernant le programme de santé SuisSano, y compris les tutoriels et les aperçus des tarifs, peuvent être consultées sur le site Internet du SSP.

Une série de directives définit certains cadres :

Vaccination

Les porcelets sont vaccinés pour les protéger des maladies (© Suisseporcs)

Les porcelets sont vaccinés pour les protéger des maladies (© Suisseporcs)

Les vaccins sont des mesures préventives visant à protéger les porcs contre des maladies spécifiques, mais ils ne remplaceront jamais une bonne hygiène et une bonne gestion. Les vaccins doivent être mentionnés dans le journal des traitements et ne peuvent être prescrits et délivrés que par un/une vétérinaire. Seuls les animaux en bonne santé doivent être vaccinés, car le système immunitaire des animaux malades et stressés (sevrage, changement d’alimentation, juste avant la naissance) est déjà très sollicité et ne produit donc pas assez d’anticorps après une vaccination. Après une vaccination, il faut compter deux semaines pour que l’immunité soit établie. En cas de vaccination maternelle, les porcelets allaitants absorbent le vaccin via le colostrum. La quantité de colostrum ingérée après la naissance est déterminante pour une immunisation optimale. Les vaccins doivent impérativement être stockés et utilisés conformément à la notice d’emploi, faute de quoi le vaccin peut notamment être inactivé.

Les exploitations SSP sont soumises à des obligations de vaccination spécifiques en fonction du statut de l’exploitation, que l’on peut trouver dans la directive SSP 2.4. Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Vaccination».

Potentiel des plantes médicinales (phytothérapie)

L'échinacée pourpre (Echinacea purpurea) a des propriétés anti-inflammatoires et immunostimulantes ( © Mike Goad)

L’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) a des propriétés antiinflammatoires et immunostimulantes ( © Mike Goad)

Outre les vaccinations, l’utilisation concomitante de plantes médicinales peut être utile pour renforcer le système immunitaire des jeunes animaux. L’administration prophylactique de différentes préparations phytothérapeutiques peut notamment renforcer le système immunitaire des porcelets et ainsi les protéger contre les maladies et réduire l’utilisation d’antibiotiques dans les porcheries. De plus, elles peuvent accompagner le traitement vétérinaire et favoriser la guérison des animaux. Par ex. des mesures simples telles que l’humidification de la nourriture et la distribution de petites quantités plusieurs fois par jour, combinées à l’administration d’une tisane à base de camomille, de thym et de poudre d’écorce de chêne, peuvent aider à la guérison d’une diarrhée légère chez les porcelets fraîchement sevrés, ce qui permet de réduire l’utilisation d’antibiotiques.

Pour en savoir plus sur le potentiel des plantes médicinales et les précautions à prendre lors de leur utilisation, consultez l’aide-mémoire du FiBL «Fortifier les veaux et les porcelets grâce aux plantes médicinales ».

Prélèvement et envoi d’échantillons à analyser

Afin de diagnostiquer des maladies soumis à déclaration obligatoire, des problèmes au sein du cheptel, la cause du décès d’animaux individuels ou de vérifier l’efficacité de médicaments, il peut s’avérer utile de prélever des échantillons dans l’exploitation et de les faire analyser dans un laboratoire. Les échantillons peuvent être prélevés sur l’animal (organes, fèces, sang, sécrétions) ou dans la porcherie (aliments, eau, paille). Afin d’éviter toute contamination ou altération des échantillons, ceux-ci doivent impérativement être prélevés et conservés de manière appropriée. La procédure varie en fonction du type d’échantillon et de la maladie suspectée. Le prélèvement doit donc toujours être effectué en concertation avec le vétérinaire et, le cas échéant, avec le conseiller SSP.

Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Prélèvement d’échantillons» et «Envoi de matériel d’analyse». Vous y trouverez également le formulaire d’accompagnement pour les échantillons d’ADN.

Hygiène et biosécurité

Comment les infections peuvent-elles se développer et se transmettre ?

Les vecteurs biologiques comme facteurs de risque pour la transmission d’agents pathogènes

Mouches

Les mouches ne perturbent pas seulement les porcs, ce qui réduit leur performance (cannibalisme, écrasement des porcelets, diminution de l’ingestion), mais peuvent également être vecteurs de divers agents pathogènes. La majeure partie de la population de mouches se compose de jeunes individus, c’est pourquoi tous les stades de développement doivent être combattus simultanément pour réduire efficacement le nombre de mouches.

Plus d’informations dans la directive SSP «2.2 Lutte contre les mouches».

Oiseaux

Les bâtiments d’élevage et le stockage des aliments offrent aux oiseaux des conditions idéales pour nicher et se nourrir. Les oiseaux salissent et souillent l’aliment et les installations. Leurs fientes peuvent propager des agents pathogènes. Contrairement aux rongeurs nuisibles, ils ne peuvent pas être éliminés. Pour plus d’informations sur la lutte contre les oiseaux, veuillez-vous adresser au garde-faune compétent. Pendant la période de reproduction, les oiseaux et leurs nids ne doivent pas être éliminés. Les porcheries et les stocks d’aliments doivent donc être protégés de manière préventive contre l’intrusion des oiseaux.

Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Mesures contre l’intrusion d’oiseaux».

Rongeurs nuisibles

Les rongeurs nuisibles sont souvent porteurs de nombreux agents pathogènes qu’ils peuvent transmettre aussi bien aux porcs qu’aux hommes. Ils mangent l’aliment des porcs et la contaminent avec leurs déjections. Souvent, l’électronique est également rongée, ce qui entraîne des pannes des installations et même un risque d’incendie. Les rongeurs nuisibles doivent être combattus en permanence à l’aide d’appâts.

Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Lutte contre les rongeurs nuisibles». Ce formulaire peut être utilisé pour documenter et contrôler les appâts.

Animaux de compagnie

Les animaux tels que les chiens et les chats n’ont pas leur place dans une porcherie. En se déplaçant librement dans l’exploitation, ils peuvent introduire des agents pathogènes dans le cheptel porcin, y compris des sangliers.

Sangliers

Les sangliers sont des cousins du cochon domestique, omnivores et très répandus en Suisse. Ils sont sensibles aux mêmes maladies que le porc domestique et peuvent donc lui transmettre des agents pathogènes. C’est pourquoi il est recommandé de clôturer les enclos dans les zones à forte population de sangliers. Dès que des sangliers sont observés à proximité de l’exploitation, le service de la faune doit en être informé. Si, après avoir vu des sangliers ou si ceux-ci pénètrent sur le site de l’exploitation, une toux ou des symptômes de maladie inexpliqués apparaissent dans le cheptel porcin domestique, le SSP doit être informé.

Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Protection contre les sangliers».

L’homme comme facteur de risque

Les êtres humains sont également vecteurs d’agents pathogènes importants pour l’élevage porcin, certaines maladies porcines étant des zoonoses qui peuvent également être dangereuses pour l’homme. Les personnes étrangères à l’exploitation doivent être équipées de vêtements de travail propres ou de combinaisons jetables lorsqu’elles visitent les porcheries afin d’éviter l’introduction de germes. Les exploitations SSP sont soumises à des directives supplémentaires concernant l’ordre des visites entre exploitations SSP. Elles sont en outre tenues de consigner toutes les visites dans un registre. Les nouveaux collaborateurs doivent être formés avec soin et informés des mesures d’hygiène en vigueur dans l’exploitation.

Pour plus d’informations, consultez l’aide-mémoire SSP «Introduction de nouveaux collaborateurs dans la porcherie», la directive « «2.01 Sas d’hygiène» et la directive « «1.10 Visites d’exploitation».

Transport et véhicules

Les transports représentent toujours un risque de propagation des maladies infectieuses. Les animaux sont stressés pendant le transport, ce qui entraîne une augmentation de l’excrétion d’agents pathogènes par les fèces et l’urine. Si le véhicule n’est pas correctement nettoyé après le transport, ces agents pathogènes peuvent persister longtemps dans le véhicule et infecter d’autres animaux. Le non-respect des règles d’hygiène peut causer des dommages considérables aux exploitations, en particulier lors du transport des animaux d’élevage.

Les exploitations SSP sont soumises à la directive supplémentaire «1.09 Dispositions relatives au transport des porcs» concernant le transport des animaux.

Pour plus d’informations, consultez également l’aide-mémoire SSP «Nettoyage et désinfection des véhicules» et les directives “ «RTPP – répartition du travail dans la production de porcelets».

De porc à porc

Sur l’exploitation

Afin d’éviter la propagation d’une maladie contagieuse parmi les animaux d’un même troupeau, les animaux malades doivent être séparés du groupe et traités séparément de celui-ci. Pour empêcher la propagation des germes entre les groupes au sein de l’exploitation, la méthode «tout dedans – tout dehors» doit être respectée lors des mouvements d’animaux.

Achat d’animaux

L’achat d’animaux provenant d’autres exploitations comporte toujours le risque d’introduction d’agents pathogènes. Après des achats, par ex. de jeunes truies, les animaux doivent d’abord passer par une phase d’isolement de 2 semaines après leur arrivée dans l’exploitation avant d’être intégrés dans le troupeau. Cela vaut également pour les animaux provenant du même cercle RTPP.

Exposition d’animaux

Les expositions présentent un risque accru de transmission de maladies en raison du grand nombre d’animaux et de personnes présents et des contacts étroits. Les humains peuvent transmettre diverses zoonoses par l’air (rhinite atrophique progressive, grippe, etc.) ou par les chaussures et les vêtements (brachyspires, gale, salmonelles, etc.). Les autres porcs et les autres animaux présentent également un risque accru de transmission. La biosécurité lors des expositions animales relève de la compétence de l’office vétérinaire cantonal.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Exposition d’animaux».

Instruments, appareils et autres

Utilisation entre exploitations d’instruments et d’appareils

Le SSP recommande d’acquérir son propre appareil de narcose par inhalation. Pour les exploitations A-R, l’utilisation entre élevages d’appareils de narcose par inhalation avec vaporisateurs est interdite. Dans les cercles RTPP (ring), l’appareil peut être utilisé entre élevages, mais il doit être nettoyé et désinfecté après chaque utilisation. Dans la mesure du possible, il convient d’utiliser du matériel à usage unique (scalpel, aiguilles d’injection).

Pour plus d’informations, voir la directive «2.06 Utilisation des appareils de narcose par inhalation entre plusieurs élevages».

Utilisation du lisier en commun

Presque tous les agents pathogènes affectant les porcs peuvent se retrouver dans le lisier. En cas d’utilisation de lisier entre exploitations, il faut donc éviter de stocker du lisier extérieur à l’exploitation dans les fosses à lisier des bâtiments d’élevage occupés. En effet, en cas de dommages chez l’acheteur, le fournisseur de lisier peut être tenu pour responsable.

Le lisier a un effet dit auto-hygiénique, de sorte qu’après un mois, 90% des agents pathogènes éventuellement présents sont éliminés. La dilution avec de l’eau et le rayonnement UV lors de l’épandage réduisent encore le nombre d’agents pathogènes.

Exemple de contrat d’achat sous «Utilisation du lisier en commun».

Mesures d’hygiène

Sas d’hygiène et zone d’entrée

Les salles et sas d’hygiène servent à minimiser le risque de propagation d’agents pathogènes par l’homme et l’animal. Les exigences relatives à la zone d’entrée et au sas d’hygiène sont fixées en fonction de la taille du cheptel et du statut du service sanitaire porcin (SSP), la responsabilité de leur mise en œuvre incombant au détenteur, au chef d’exploitation et au personnel de la porcherie.

En règle générale, les visiteurs doivent s’inscrire dans un registre afin de garantir la traçabilité des germes étrangers. Des installations pour se laver les mains et nettoyer les bottes doivent également être disponibles. Afin d’empêcher toute intrusion non autorisée dans l’étable, des panneaux d’information doivent être apposés de manière bien visible à l’entrée de l’étable.

Plus d’informations dans la « Directive 2.1 Sas d’entrée / zone d’accès ».

Produits désinfectants

Pour la porcherie, on distingue les désinfectants pour les mains, les désinfectants pour instruments, les désinfectants pour les installations d’alimentation, les désinfectants pour les conduites d’eau et les désinfectants pour les surfaces de l’étable, des véhicules et des équipements. Dans ce dernier cas, il convient de prêter une attention particulière à l’efficacité souhaitée contre les agents pathogènes, car tous les désinfectants ne peuvent pas être utilisés pour lutter contre tous les agents pathogènes.

En règle générale, les désinfectants doivent être utilisés conformément aux instructions du fabricant. Il est recommandé d’utiliser 0,4 l de solution prête à l’emploi par m2 de surface.

Plus d’informations dans la fiche technique SSP « Désinfectants ».

Nettoyage et désinfection des véhicules

Dans les situations stressantes, comme lors d’un transport, l’excrétion d’agents pathogènes est plus importante. Cela augmente considérablement le risque de contamination, en particulier si le véhicule n’est pas nettoyé correctement ou si le moyen de transport n’est pas étanche. Les transporteurs et les chauffeurs ont donc une grande responsabilité envers leurs clients.

Avant de nettoyer le véhicule à l’eau, il doit être balayé. Les étapes d’un nettoyage humide optimal comprennent le trempage (ou l’utilisation d’un nettoyant moussant), le nettoyage à haute pression et le séchage. Il convient ensuite de désinfecter. Toutes les étapes doivent être effectuées de l’intérieur vers l’extérieur. Le nettoyage d’un véhicule implique obligatoirement le nettoyage et la désinfection des ustensiles transportés, tels que les pelles, les balais, les bottes et les caisses à bottes. L’efficacité diminue en fonction du désinfectant utilisé si le temps d’action est trop court (< 1 heure) ou si la température est inférieure à 10 °C, c’est pourquoi la concentration doit être ajustée.

Plus d’informations dans la fiche technique SSP «Nettoyage et désinfection des véhicules».

Mesures de nettoyage et de désinfection dans les porcheries

Désinfection de la porcherie avant l'arrivée de nouveaux animaux (© Suisag)

Désinfection de la porcherie avant l’arrivée de nouveaux animaux (© Suisag)

Le nettoyage et la désinfection corrects de la porcherie empêchent la transmission d’agents pathogènes entre les différents lots d’animaux. Il convient de veiller à une procédure correcte comprenant la préparation, le nettoyage grossier et la désinfection. Les erreurs de désinfection peuvent être évitées en nettoyant soigneusement au préalable, en réparant les fissures et les fentes dans lesquelles les agents pathogènes peuvent s’accumuler et en évitant la dilution du désinfectant grâce à un bon séchage. Pour l’utilisation de désinfectants à basse température, il convient soit de chauffer, soit d’augmenter la concentration, soit de prolonger le temps d’exposition.

Certains désinfectants sont nocifs pour l’homme. Protégez-vous donc avec des lunettes de protection, des vêtements de protection et des gants lorsque vous travaillez. Attention : certains désinfectants pour étables ne sont pas autorisés dans les exploitations Bio Suisse (voir ordonnance Bio).

Lors du transfert d’animaux reproducteurs, il est recommandé de les laver avec une mousse pour animaux afin d’éviter la propagation d’œufs de vers.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP  « Nettoyage dans les porcheries ».

Alimentation et eau

L’approvisionnement en eau propre et en aliments irréprochables est essentiel et doit donc être garanti en permanence et contrôlé régulièrement. Les jeunes animaux réagissent particulièrement vite à une baisse de la qualité de l’eau ou à des aliments contaminés. Les micro-organismes présents dans les biofilms peuvent produire des toxines qui se retrouvent dans l’eau de boisson des animaux. La contamination des aliments par des mycotoxines ou d’autres agents pathogènes peut également nuire à la santé des animaux. Des prélèvements réguliers permettent de détecter les problèmes de qualité et de prendre des mesures.

Hygiène lors de l’affouragement

Une bonne hygiène lors de l’affouragement se manifeste par une bonne appétence, digestibilité et bien-être des animaux. Pour garantir la qualité de l’alimentation, et donc la santé des animaux et la réussite économique de l’exploitation, il est impératif de respecter une hygiène alimentaire correcte «de la récolte à l’auge ». Cela signifie qu’il ne faut pas seulement tenir compte de l’hygiène des aliments pour animaux eux-mêmes ou de l’installation d’alimentation, mais aussi de l’hygiène de tous les processus et parties de l’installation en amont et en aval, comme le stock des fourrages et aliments ou le système d’alimentation.

Une hygiène alimentaire insuffisante, une conservation, un stockage ou un traitement inapproprié peuvent entraîner, entre autres, des changements d’odeur, de couleur, de consistance ou de goût, mais aussi la formation de gaz, une prolifération visible, la formation de toxines ou une modification du pH. Ces modifications peuvent être causées, par ex. par des impuretés (terre, sable, glume, excréments de rongeurs, etc.), des parasites, des micro-organismes ou d’autres toxines et peuvent être en partie déterminées par un contrôle sensoriel des aliments (palpation, observation, goût, odeur). En outre, il est recommandé de procéder à des analyses en laboratoire (microbiologiques et microscopiques) afin d’obtenir des informations plus précises. L’évaluation de la qualité microbiologique et hygiénique des aliments pour animaux s’appuie sur des valeurs limites permettant de classer la contamination par des bactéries, des moisissures et des levures.

Des mesures culturales et agronomiques ciblées (travail du sol, choix des variétés, fertilisation, etc.) peuvent contribuer à améliorer l’hygiène des aliments avant même leur stockage. Parallèlement, la fermentation des aliments peut améliorer leur conservation et augmenter leur valorisation et leur digestibilité. Pour ce faire, on ajoute à l’alimentation soit des bactéries lactiques hétérofermentaires, soit des acides organiques tels que l’acide propionique. Il est important de ne pas fermenter une nouvelle fois des aliments déjà fermentés (p. ex. ensilage de maïs grain). Les additifs suivants ont fait leurs preuves pour une fermentation contrôlée :

2 % d’acide lactique dans la matière fraîche

Rapport acide lactique/acide acétique >8:1

Dans les exploitations à problèmes avec des systèmes d’alimentation liquide, il est recommandé d’ajouter constamment de 0,1 à 0,3 % d’acide de conservation pour stabiliser le pH (idéalement : 4,0 à 4,5). Le petit-lait doit être stabilisée de manière appropriée dès la livraison (par ex. avec des acides organiques ou du peroxyde d’hydrogène).

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Concept d’hygiène pour installations d’affouragement liquide» ou DLG-464.

Hygiène de l’eau

Les abreuvoirs et les tétines doivent être contrôlés régulièrement (© Suisseporcs)

Les abreuvoirs et les tétines doivent être contrôlés régulièrement (© Suisseporcs)

L’influence de l’eau en tant que principal aliment est souvent sous-estimé. Pour ne pas affecter la santé des animaux et la qualité des produits animaux, la qualité de l’eau doit être irréprochable et disponible sans restriction pour les animaux. De nombreuses maladies sont directement influencées par la qualité de l’eau. Si l’eau utilisée pour les animaux provient directement du réseau d’eau local, la qualité de l’eau potable devrait être garantie et peut donc être utilisée sans problème. Pour garantir une bonne qualité à long terme, il est néanmoins conseillé de contrôler régulièrement la qualité (composition chimique, microbiologie) de l’eau en analysant l’eau. L’eau doit être exempte d’agents pathogènes (par ex. salmonelles, campylobactéries ou E. coli).

La qualité de l’eau peut être considérablement affectée par des micro-organismes ou des dépôts de minéraux. Les surfaces fragiles (tuyaux en plastique) peuvent introduire des germes dans le système d’eau et provoquer des dépôts ainsi que des biofilms. Les biofilms, une couche de mucus dans laquelle sont intégrés les micro-organismes les plus divers (bactéries, algues, champignons, etc.), se forment entre autres en raison de l’entrée d’oxygène. Une réduction de la vitesse d’écoulement due à une teneur élevée en calcaire dans l’eau, à la rouille ou à des surfaces poreuses facilite le dépôt de micro-organismes. Les variations de pression entraînent l’élimination d’une partie du biofilm et son ingestion par les animaux lorsqu’ils boivent. Les biofilms peuvent avoir un impact négatif sur le goût de l’eau d’abreuvement, ce qui peut conduire les animaux à consommer moins d’eau ou à ingérer des agents pathogènes. Ceux-ci peuvent affecter non seulement la santé des animaux, mais aussi leur fertilité. Avant toute nouvelle occupation, il convient donc de rincer les conduites d’eau afin d’éliminer les bactéries accumulées.

Tableau 2 : valeurs de référence pour l’évaluation bactériologique de l’eau (d’après BMELV 2007)
Tableau 2 : Valeurs de référence pour l'évaluation bactériologique de l'eau (d'après BMELV 2007).

En fonction de la qualité de l’eau, des déminéralisations sont nécessaires et l’utilisation d’installations d’hygiénisation est conseillée. Un traitement chimique à l’aide d’acides peut également servir de mesure prophylactique.

Plus d’informations ici, aide-mémoire SSP «Approvisionnement en eau chez les porcs» ou aide-mémoire DLG-464.

Traitement des cadavres

Les carcasses et organes tels que les porcelets écrasés, les animaux abattus ou les morts-nés doivent impérativement être conservés et éliminés de manière appropriée afin d’éviter la propagation de maladies et d’épidémies. Il s’agit de retirer les carcasses des porcheries le plus rapidement possible. Cela peut se faire à l’aide d’un seau étanche ou d’un chariot à cadavres. Les deux doivent être nettoyés et désinfectés après utilisation. Les cadavres doivent être conservés à l’écart de la porcherie dans un réfrigérateur à cadavres, jamais ouvert, jusqu’à leur enlèvement.

Les cadavres et organes d’un poids inférieur ou égal à 200 kg doivent être éliminés dans le centre régional de collecte des cadavres d’animaux. Des mesures d’hygiène telles que le port de gants, le changement de vêtements et la désinfection des bottes après la visite d’un site de cadavres d’animaux sont indispensables. Pour les cadavres de plus de 200 kg, il faut appeler le service de ramassage des gros animaux. Les cadavres d’animaux ou les organes ne doivent jamais être jetés sur le tas de fumier.

Les causes de mortalité inconnues doivent être signalées au SSP ou au vétérinaire afin d’obtenir des indications sur d’éventuels problèmes de troupeau.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP «Gestion du matériel de cadavre».

Parcours et pâturage

Si les pâturages sont correctement sécurisés, le bien-être des porcs peut être amélioré en les laissant en liberté (© Agridea)

Si les pâturages sont correctement sécurisés, le bien-être des porcs peut être amélioré en les laissant en liberté (© Agridea)

Les maladies peuvent être introduites dans un troupeau par le biais des aires d’exercice et surtout des pâturages. Les agents pathogènes peuvent être introduits dans le cheptel par contact direct ou indirect avec l’homme, les chiens, les chats, les souris, les rongeurs, les oiseaux et les sangliers. Il y a donc plusieurs éléments à prendre en compte pour une aire d’exercice et un pâturage en toute sécurité :

Les rongeurs devraient être combattus sur l’exploitation et l’accès à la porcherie devrait être interdit aux chiens et aux chats. La porcherie doit également être protégé de l’intrusion d’oiseaux. Des panneaux d’interdiction de nourrir les porcs devraient être installés.

Pour assurer le bien-être général des porcs dans les parcs et les pâturages, il faut leur fournir suffisamment d’ombre et d’abris. Les animaux devraient avoir accès aux auges et aux abreuvoirs à tout moment. Les conduites d’eau doivent être protégées du gel en hiver et les animaux doivent être régulièrement vermifugés.

Si des symptômes de maladie peu clairs, de la toux ou des avortements apparaissent dans le troupeau, le/la vétérinaire ou la SSP doivent être informés et la vente d’animaux doit être arrêtée.

Protection contre les sangliers et « Comment construire une clôture » ?

Les porcs en liberté doivent être séparés des sangliers de manière sûre. Un grillage supplémentaire doit être installé autour de l'ensemble de la zone (© Agridea)

Les porcs en liberté doivent être séparés des sangliers de manière sûre. Un grillage supplémentaire doit être installé autour de l’ensemble de la zone (© Agridea)

Les porcs en liberté doivent être séparés des sangliers de manière sûre. Un grillage supplémentaire doit être installé autour de l’ensemble de la zone (© Agridea)

Pour protéger les porcs domestiques des sangliers, il convient de construire une clôture appropriée. Celui-ci doit être situé à 1 mètre de l’enclos afin d’éviter tout contact direct entre le sanglier et le porc domestique. Un grillage de 1,5 m de haut, des mailles de petite taille et un câble métallique ou électrique à environ 10 cm de hauteur permettent de dissuader efficacement les sangliers et les marcassins de passer sous la clôture. Les clôtures électriques classiques ne sont pas recommandées, car les sangliers ont tendance à fuir vers l’avant plutôt que de reculer. Le tas de fumier, le dépôt de paille et le silo doivent également être clôturés, car les sangliers sont attirés par les restes d’étable et de nourriture.

Dès que des sangliers sont observés à proximité de l’exploitation, le service de la chasse doit en être informé. Si, après avoir vu des sangliers ou si ceux-ci pénètrent sur le site de l’exploitation, une toux ou des symptômes de maladie inexpliqués apparaissent dans la harde de porcs domestiques, le SSP doit être informé.

Il est recommandé aux éleveurs de porcs de ne pas chasser eux-mêmes les sangliers, car ils peuvent ainsi agir comme vecteurs d’agents pathogènes. Si vous allez tout de même à la chasse, les vêtements et les bottes de chasse doivent être strictement séparés des vêtements de travail.

Plus d’informations dans l’aide-mémoire SSP « Comment construire une clôture ?»