Introduction

Une alimentation bien conçue permet aux animaux d’atteindre une performance optimale tout en restant en bonne santé et en utilisant efficacement les aliments.

L’alimentation étant le principal facteur de coût en production porcine, avec env. 40% des coûts complets, l’alimentation doit être aussi proche que possible des besoins afin de tenir compte des aspects économiques et écologiques.

Système digestif du porc

Au cours de la digestion, les nutriments tels que les protéines, les graisses et les glucides sont décomposés en acides aminés, acides gras et monosaccharides, par les enzymes digestives spécifiques. Ces différents composants sont ensuite absorbables par l’animal. Chez le porc, la digestion et l’absorption ont lieu principalement dans l’intestin grêle. Le système digestif du porc se compose d’une cavité buccale, de l’œsophage, d’un estomac à une seule poche gastrique (monogastrique) et de l’intestin. Il se divise en deux parties : l’intestin grêle (duodénum, jéjunum et de l’iléon) et le gros intestin (cæcum, côlon et rectum). L’alimentation est plus exigeante chez le porc que le ruminant, en raison de son système digestif. L’alimentation doit être plus digeste. Cela signifie que les nutriments présents dans l’aliment doivent être plus facilement accessibles à l’activité enzymatique. Une alimentation trop riche en fibres brutes n’est pas compatible avec une production porcine à haute performance.

Chez le porc, la durée du transit intestinal est de 2,5 à 3 heures dans l’intestin grêle et de 30 à 33 heures dans le gros intestin, selon l’aliment. Si l’on considère l’ensemble de l’appareil digestif, l’excrétion commence après environ 11-13 h pour l’alimentation du matin et 13-15 h pour l’alimentation du soir et se termine après environ 36 h.

Le système digestif et les enzymes spécifiques se développent au cours du développement des animaux. Lors des premiers jours de vie, ce sont surtout la lactase, la lipase et les protéases qui sont présentes. L’activité des enzymes qui décomposent les hydrates de carbone (amylase, maltase) augmente avec l’âge des animaux.

Processus de digestion dans les différentes parties du système digestif du porc.
Figure 1 : Processus de digestion dans les différentes parties de l’appareil digestif du porc

Les bases de l’alimentation porcine

Principaux éléments nutritifs

Pour des raisons économiques, écologiques et de bien-être animal, et afin d’exploiter pleinement le potentiel des animaux en porcherie, l’alimentation doit couvrir les besoins de manière optimale. Les besoins sont couverts par l’apport de glucides, de protéines, de lipides, de minéraux, de vitamines et d’eau. Les besoins varient selon la catégorie d’animaux (porcelets, truies d’engraissement, truies allaitantes, truies de réforme ou verrats). Les nutriments et leur fonction sont décrits plus en détail ci-dessous.

Figure 2 : Besoins en nutriments du porc

Énergie

L’énergie est la force motrice de l’organisme pour l’entretien et la production. Non seulement l’activité des animaux nécessite de l’énergie, mais aussi tous les processus métaboliques. L’énergie apportée à l’organisme par l’alimentation peut être évaluée à différents niveaux : énergie digestible, énergie métabolisable ou énergie nette. En Suisse, l’énergie du porc est évaluée au niveau MJ EDP (mégajoule d’énergie digestible porc). Dans d’autres pays, comme l’Allemagne, on travaille avec l’énergie métabolisable (MJ EM) et, comme en Hollande et en France, de plus en plus avec l’énergie nette (MJ NE). En Suisse également, certains fabricants d’aliments utilisent des systèmes d’évaluation sur l’énergie étrangers.

Il est important, lors de l’utilisation d’un système, que tous les outils tels que les normes pour les apports recommandés et l’évaluation des aliments pour animaux soient basés sur le même niveau d’énergie. Lors de l’utilisation d’informations étrangères, il faut tenir compte du niveau d’énergie auquel elles sont disponibles et, si nécessaire, les convertir en énergie digestible porc (EDP). Les aliments du commerce ont la concentration énergétique suivante :

Porcelets 13.0-14.0 MJ EDP /kg (ad libitum)
Porcs à l’engrais 12.0-13.0 MJ EDP /kg (extensif)
13.0-14.0 MJ EDP /kg (conventionnel)
Jeunes truies/cochettes 12,5-13,5 MJ EDP /kg (24 à 95 kg PV)
11,6-12,2 MJ EDP /kg (95 à 115 kg PV)
Remontes mâles 13.0-14.0 MJ EDP /kg (24 à 95 kg PV)
11,6-12,2 MJ EDP /kg (95 à 115 kg PV)
Truies en gestation 11,6-12,2 MJ EDP /kg
Truies en lactation 13,2-14,2 MJ EDP /kg
Verrats de monte 11,6 et 12,2 MJ EDP /kg

Énergie brute (EB) :

L’énergie brute est une grandeur physique qui indique la quantité d’énergie libérée par l’oxydation complète d’un aliment dans une bombe calorimétrique. L’énergie brute indique donc la quantité d’énergie potentiellement disponible pour l’organisme, mais ne tient pas compte des pertes endogènes. L’énergie brute ne représente pas une valeur d’énergie utilisable pour l’alimentation, par ex. les flocons d’avoine et la sciure ont à peu près la même valeur d’énergie brute. Cependant, seuls les flocons d’avoine peuvent être valorisés par l’organisme pour produire de l’énergie.

Figure 3 : Pertes d’énergie lors de la digestion et le métabolisme
Énergie digestible (ED) :

L’énergie digestible, exprimée chez le porc en tant qu’énergie digestible porc (EDP), décrit la quantité d’énergie brute d’un aliment après déduction de la quantité d’énergie brute des fèces excrétées.

L’EDP d’un aliment composé est calculée comme suit (MJ/) =

-16,691 * Matière azotée (g/kg MS)
+ 26,992 * Matière grasse (g/kg MS)
– 25,291 * Cellulose brute (g/kg MS)
+ 16,085 * Extractif non azoté (g/kg MS)
– 433,463 * Cellulose brute2 (g/kg MS)
+ 73,372 * Matière azotée (g/kg MS) * Matière grasse (g/kg MS)
+ 301,491 * Matière azotée (g/kg MS) * Cellulose brute (g/kg MS)
+ 46,321 * Matière azotée (g/kg MS) * Extractif non azoté (g/kg MS)

Énergie métabolisable (EM) :

Quantité d’énergie brute d’un aliment moins l’énergie excrétée dans les fèces, l’urine et les gaz.

Énergie nette (NE) :

L’énergie nette décrit l’énergie dont les porcs disposent encore pour leur entretien et leur croissance (production) après déduction des pertes d’énergie dues aux fèces, à l’urine et aux gaz, et après déduction de toutes les pertes de chaleur. En fonction de la composition de l’aliment, le porc perd environ 25 % de l’énergie qu’il consomme sous forme de chaleur.

Protéine brute, acides aminés et protéine idéale

Protéine brute (matière azotée) :

Par protéines brutes, on entend les protéines contenues dans les aliments. L’azote qu’il contient est indispensable à la formation de substances protéiques propres à l’organisme, c’est pourquoi aucun autre nutriment ne peut remplacer les protéines alimentaires. Les besoins en protéines sont particulièrement élevés pendant la croissance.

Acides aminés :

Les acides aminés sont des éléments de base des protéines composés d’azote, de carbone et d’oxygène. Ils sont les éléments constitutifs des protéines et sont libérés lors de la dégradation des protéines (protéolyse). Les protéines endogènes sont composées de 20 acides aminés différents, dont certains peuvent être synthétisés par le métabolisme (acides aminés non essentiels) et d’autres doivent être apportés par l’alimentation (acides aminés essentiels).

Protéine idéale :

Une protéine alimentaire est considérée comme idéale lorsqu’elle présente la composition optimale en acides aminés pour la catégorie de performance donnée et que cette performance ne peut pas être améliorée par l’ajout ou la suppression d’un seul acide aminé. Cette « protéine idéale » correspond au rapport relatif (en pourcentage) des acides aminés essentiels par rapport à la lysine, l’acide aminé de référence (lysine = 100). Il reflète les proportions optimales entre les acides aminés essentiels dans les protéines alimentaires afin de couvrir de manière optimale les besoins pour l’entretien et la croissance (croît sous forme de protéines). Le concept de protéine idéale facilite le rationnement, car les besoins en acides aminés essentiels des porcs peuvent être exprimés en une seule valeur. Dans l’alimentation conventionnelle, les carences en acides aminés essentiels sont comblées par des acides aminés de synthèse (lysine, méthionine, thréonine, tryptophane, valine et isoleucine) afin de s’approcher de la composition en acides aminés de la protéine idéale.

Approvisionnement en protéines

Chez le porc, le besoin en protéines est en fait un besoin en acides aminés. On distingue les acides aminés essentiels des non essentiels. Les acides aminés essentiels ne peuvent pas être synthétisés par le porc et doivent donc être apportés par l’alimentation. Les acides aminés non essentiels peuvent être métabolisés par le porc à partir d’autres acides aminés, c’est pourquoi le porc a également besoin des acides aminés non essentiels. Ces besoins non spécifiques sont évalués par les besoins en protéines.

Figure 4 : Classification des acides aminés essentiels et non essentiels

Les apports alimentaires recommandés en acides aminés et protéines sont mises en relation avec les besoins en énergie et sont donc exprimées en g/MJ EDP. Cela permet de calculer les besoins en lysine et en lysine digestible au niveau iléal (LysD), car il s’agit du premier acide aminé limitant.

Les besoins des autres acides aminés essentiels sont ensuite mis en relation avec la lysine ou la lysine digestible dans l’intestin grêle. Les relations entre les différents acides aminés et la lysine, ou la lysine digestible dans l’intestin grêle, peuvent être consultées ici pour les différentes catégories d’animaux.

Les besoins en acides aminés des porcs varient en fonction de la phase de croissance et de production. L’objectif est d’adapter la teneur en protéines brutes de l’aliment aux besoins de l’animal, ou légèrement en dessous de ses besoins à production constante, au cours de la phase de croissance et de production concernée. Ces ajustements sont effectués en deux, plusieurs ou plusieurs phases.

Vous trouverez ici des informations sur la contribution à l’efficience des ressources « Alimentation biphase des porcs appauvrie en azote ».

Figure 5.1 : L’alimentation avec un aliment d’engraissement complet entraîne une sous-alimentation ou une suralimentation des animaux aux différents niveaux de production
Figure 5.2 : L’alimentation par phase adaptée (biphase ou multi-phase) permet d’alimenter les animaux au plus près de leurs besoins. Plus l’adaptation des différentes phases est petite, plus l’alimentation couvre les besoins

Approvisionnement en minéraux

Les minéraux sont des nutriments inorganiques qui, contrairement aux nutriments principaux, ne servent pas de source d’énergie, mais de matériaux de construction et de régulation. En fonction de leur teneur moyenne dans le corps de l’animal, les minéraux sont divisés en macro-éléments (> 50 mg/kg de poids corporel) et oligo-éléments (< 50 mg/kg de poids corporel). Plus de 20 minéraux sont vitaux pour le porc. La biodisponibilité joue également un rôle important dans l’absorption et l’utilisation des minéraux. Selon la forme chimique d’une substance, elle peut être mieux ou moins bien valorisée.

Macro-éléments

Comme pour les autres nutriments principaux, les besoins en minéraux des porcs varient en fonction de la catégorie animale. Les besoins bruts en macro-éléments, c’est-à-dire la quantité nécessaire à fournir à un porc avec l’aliment pour couvrir ses besoins, se calculent comme suit :

B = NE + NP x 100
U
B besoins bruts en macro-éléments
NE besoins nets d’entretien
NP besoins nets de production
U coefficient d’utilisation en %

Les apports alimentaires recommandés aident à mieux évaluer le niveau d’approvisionnement des porcs. Comme pour les apports alimentaires recommandés en protéines brutes (matière azotée) et en acides aminés, les recommandations pour les macro-éléments sont exprimées en g/MJ EDP. Les apports alimentaires recommandés pour les porcs selon Agroscope donnent des indications pour le calcium (Ca), le phosphore (P) et le sodium (Na). Les macro-éléments tels que le magnésium (Mg), le potassium (K), le chlorure (Cl) et le soufre (S) ne sont pas indiqués. Les besoins en Mg et K sont toujours couverts par la ration végétale de base. Comme le Na est généralement fourni par le sel pour bétail, une quantité équivalente de chlorure est toujours ajoutée à la ration. L’apport en S est assuré par les acides aminés essentiels méthionine et cystine. Alors que pour Ca et Na, on ne trouve qu’une indication des besoins totaux, pour P, on trouve également une indication du phosphore digestible (PDP). La prise en compte du PDP est importante, car la digestibilité du phosphore varie considérablement entre les différentes sources de phosphore. De plus, un calcul avec le PDP est également nécessaire pour pouvoir intégrer correctement la phytase dans la ration. Les porcs sont dépourvus de l’enzyme phytase dans leur organisme, ce qui fait que le P lié au phytate (forme stockée du P dans les céréales, les légumineuses et les oléagineux) est mal ou pas du tout assimilé. Ainsi, il est finalement éliminé en grande partie sans être utilisé. C’est pourquoi il est judicieux d’incorporer des phytases artificielles dans la ration. Cependant, comme la phytase augmente la disponibilité de Ca, Fe et Zn en plus de P, ces niveaux dans l’alimentation peuvent être réduits en dessous de la norme lorsque la phytase est utilisée.

Oligo-éléments

En ce qui concerne l’apport d’oligo-éléments dans l’alimentation des porcs, les oligo-éléments les plus importants sont le fer (Fe), l’iode (J), le cuivre (Cu), le manganèse (Mn), le zinc (Zn) et le sélénium (Se). Les normes suisses pour les oligo-éléments tiennent compte des teneurs natives dans les composants alimentaires. C’est pourquoi les besoins ne sont pas indiqués en besoins totaux, mais en tant que supplément recommandé. Pour déterminer les suppléments recommandés, la teneur naturelle en oligo-éléments de la ration (88 % de matière sèche (MS)) a été prise en compte pour les différents oligo-éléments avec les valeurs suivantes : Fe 40 mg, Cu 2 mg, Mn 20 mg, Zn 25 mg et Se 0,05 mg. La validité de cette hypothèse doit être vérifiée pour certaines rations.

La plupart des normes étrangères ne tiennent pas compte des teneurs natives et recommandent donc d’ajouter la totalité des besoins via le prémix ou le prémélange.

Vitamines

Les vitamines sont des composés essentiels dont l’organisme n’a certes pas besoin comme source d’énergie, mais pour d’autres fonctions vitales, telles que le métabolisme énergétique et protéique, la formation du sang ou le fonctionnement du système nerveux. Le porc ne peut pas produire lui-même les vitamines dont il a besoin et doit donc les ingérer (exception : synthèse naturelle de la vitamine D par le rayonnement solaire dans les élevages en plein air ; supplément nécessaire dans les élevages en stabulation).

Les vitamines se divisent en vitamines liposolubles (vitamine A, provitamine A, vitamine D, E, K) et en vitamines hydrosolubles (vitamine C, B1, B2, B6, B12, acide nicotinique, acide pantothénique, biotine, acide folique). Bien que la choline ne puisse pas être considérée comme une vitamine, elle figure parmi les vitamines hydrosolubles dans les apports alimentaires recommandés selon Agroscope.

Les recommandations d’Agroscope pour l’apport en vitamines chez le porc sont axées sur les besoins spécifiques de la Suisse et comprennent une marge de sécurité. De plus, les recommandations ne se réfèrent plus à l’offre nécessaire, mais à la quantité à ajouter dans des conditions d’alimentation et de détention habituelles. Même si un excès de vitamines est moins dangereux, il faut néanmoins veiller à ce que l’apport couvre le plus possible les besoins, car un apport trop élevé peut perturber l’équilibre entre les différentes vitamines et affecter leur efficacité.

Eau

L’eau est l’aliment le plus important. L’approvisionnement en eau de bonne qualité et en quantité joue un rôle central dans la santé des animaux et influence directement sur leurs performances et la rentabilité de l’exploitation. Le contrôle des abreuvoirs dans la porcherie doit donc faire partie de la routine quotidienne. Les porcs doivent avoir un accès permanent à de l’eau propre et fraîche. La quantité et la fréquence de consommation d’eau sont très individuelles et dépendent de différents facteurs (par ex. les conditions climatiques, la gestation, l’âge, la composition de la ration).

Il doit y avoir au moins un abreuvoir par box qui réponde aux besoins de la catégorie de porcs concernée. Le nombre d’animaux par abreuvoir varie en fonction de l’alimentation (alimentation sèche : 12 animaux/abreuvoir ; alimentation liquide : 24 animaux par abreuvoir). Si différents groupes d’âge sont réunis, par ex. dans la maternité, un abreuvoir adapté à chaque groupe d’âge doit également être mis à disposition.

Tableau 1 : Besoins en eau par catégories d’animaux et débit recommandé

La qualité de l’eau utilisée doit être irréprochable afin de ne pas affecter la santé des animaux et la qualité des produits animaux. Même si l’eau utilisée pour les animaux provient directement du réseau local, il est conseillé de vérifier régulièrement la qualité de l’eau (composition chimique et microbiologie) en effectuant des analyses. L’eau doit être exempte d’agents pathogènes (par ex. la salmonelle, le campylobacter ou l‘E. Coli). Les jeunes animaux en particulier sont sensibles à l’eau contaminée, c’est pourquoi il faut accorder une attention particulière à l’approvisionnement en eau pendant l’élevage.

Pour en savoir plus sur l’hygiène de l’eau, consulter le chapitre « Hygiène et santé ».

Hygiène alimentaire

Pour garantir la qualité de l’alimentation, et donc la santé des animaux et la réussite économique de l’exploitation, il est impératif de respecter une hygiène  correcte lors de l’affouragement. Selon le type d’aliment (liquide, sec), il y a différents points à prendre en compte. Il ne faut pas seulement tenir compte de l’hygiène des aliments ou de l’installation d’affouragement, mais aussi de l’hygiène de toute la chaîne d’alimentation située en amont et en aval, comme le stockage des aliments ou les systèmes d’alimentation.

Pour en savoir plus sur l’hygiène alimentaire, consulter le chapitre « Hygiène et santé ».

Alimentation des porcs d’engraissement

Le porc à l’auge (© Granovit)

Le développement d’un concept d’alimentation pour les porcs d’engraissement doit viser les objectifs suivants.

  • Des performances optimales
  • Santé optimale
  • Pertes minimales
  • Rapport minimal du rapport coût/productivité grâce à des aliments de qualité et bon marché
  • Contribuer à l’économie circulaire en valorisant les sous-produits ou co-produits

En Suisse, la majorité des animaux est engraissé avec des aliments complets ou des aliments complémentaires et du petit-lait. Une partie des porcheries utilise des composants fourragers produits sur l’exploitation ou achetés et corrige la ration avec un concentré adapté. La ration totale doit répondre aux besoins.

Croissance

Au cours de l’engraissement, le rapport entre les besoins d’entretien et de croissance ainsi que la composition (os, protéines, graisses) changent pendant la croissance. Les besoins énergétiques augmentent plus que les besoins en protéines, en acides aminés et en minéraux. Pour satisfaire correctement aux besoins spécifiques, il est nécessaire d’utiliser plusieurs aliments pendant l »engraissement. Au minimum, une alimentation biphase devrait être appliquée avec un aliment de pré-engraissement (croissance) et un aliment de finition. Alors que les teneurs en énergie des deux aliments sont similaires, l’aliment de finition contient moins de protéines brutes, d’acides aminés et de minéraux que l’aliment de pré-engraissement.

Une alimentation précise, aussi proche des besoins des animaux, permet de minimiser l’excrétion de nutriments en excès. Étant donné que les aliments d’engraissement représentent plus de 70 % de la consommation totale d’aliments en production porcine, l’alimentation correcte durant l’engraissement offre un levier d’action intéressant pour optimiser l’utilisation des nutriments de l’ensemble du système.

Apport en énergie et courbes d’alimentation

L’alimentation des porcs d’engraissement est basée sur leurs besoins énergétiques. Le chef d’exploitation doit déterminer, sur la base de ses objectifs, le niveau de performance à cibler. Le niveau de performance est largement influencé par la génétique, la santé des animaux et le système de détention et d’alimentation. Outre ces facteurs spécifiques liées à l’exploitation, il faut également tenir compte des souhaits du chef d’exploitation.

La figure 6 montre l’évolution des besoins énergétiques au cours de l’engraissement par niveau de production, définis en gain moyen quotidien (GMQ). Ces courbes d’alimentation donnent une indication générale de la quantité d’énergie à distribuer au cours de l’engraissement. Dans la pratique, les courbes doivent être adaptées aux conditions de l’engraissement. En pré-engraissement, la courbe est souvent ajustée vers le bas ou vers le haut en fonction de la capacité d’ingestion des animaux. En finition, les animaux mettent davantage de graisse. Le pourcentage de graisse peut être augmenté en augmentant la quantité de nourriture (uniquement possible si la capacité d’ingestion est suffisante) ou réduit en diminuant la quantité de nourriture. Cela permet de contrôler la composition de la carcasse et de s’assurer que les animaux correspondent parfaitement à la grille de prix de l’acheteur.

En règle générale, les courbes d’alimentation sont exprimées en MJ EDP/jour. Les courbes peuvent être converties en kg d’aliment par jour sur la base de sa teneur. Un animal de 90 kg de poids vif avec un GMQ de 850 g/jour a un besoin de 35,7 MJ EDP/jour. Si un aliment de 14 MJ EDP par kg est distribué, 35,7 MJ EDP/j (=14 MJ EDP/kg) correspondent à une quantité d’aliment de 2,55 kg/jour.

L’alimentation ad libitum n’a qu’une influence très limitée sur l’absorption des nutriments. Si l’on souhaite réduire le pourcentage de graisse en finition, on peut le corriger légèrement avec un aliment à plus faible teneur énergétique.

Figure 6 : Besoins énergétiques pendant l’engraissement

Approvisionnement en protéines

Comme indiqué précédemment, l’alimentation est basée sur les besoins énergétiques. Les besoins en protéines et en acides aminés sont donc exprimés en g par MJ EDP. Comme les besoins énergétiques augmentent plus rapidement que les besoins en protéines durant l’engraissement, les besoins en protéines brutes et en acides aminés par MJ EDP diminuent au cours de l’engraissement. Le tableau 2 indique les besoins en protéines brutes, en lysine (premier acide aminé limitant) et en lysine digestible et le tableau 3 les teneurs correspondantes pour un aliment standard de 14 MJ EDP/kg en fonction du poids vif. Afin de minimiser l’excrétion d’azote et donc l’impact environnemental, l’apport en protéines est légèrement inférieur aux normes suisses d’apports alimentaires recommandés selon Agroscope.

Tableau 2 : Apports recommandés en protéines brutes et lysine en g par MJ EDP
 
Tableau 3 : Apports recommandés en protéines brutes et en lysine par kg d’aliment à 14 MJ EDP/kg

Les besoins ou les teneurs alimentaires des autres acides aminés essentiels sont déduits selon le concept de la protéine idéale. Les apports alimentaires recommandés pour les porcs selon Agroscope montrent une valeur très élevée pour l’isoleucine en comparaison internationale. Les références internationales recommandent une valeur de l’ordre de 53-56 % pour l’isoleucine.

Tableau 4 : Données sur la protéine idéale et les teneurs correspondantes pour un aliment de pré-engraissement contenant 8,54 g/lysine digestible

Approvisionnement en minéraux

En plus des normes de besoins en protéines brutes et en acides aminés, des recommandations sont également faites pour les macro-éléments en g/MJ EDP. Comme pour l’apport en protéines, les besoins par MJ EDP diminuent au cours de l’engraissement. C’est pourquoi un apport optimal en minéraux ne peut être mis en œuvre que par le biais d’une alimentation par phases.

Afin d’optimiser l’utilisation du P et de minimiser l’excrétion, toutes les rations conventionnelles sont aujourd’hui formulées selon le PDP et complétées par de la phytase. Il faut veiller à ce que la teneur en P soit au moins égale à 1,5 fois la teneur en PDP, sinon la teneur en PDP n’est pas garantie. La teneur en Ca doit être comprise entre 1,6 et 1,7 x la teneur en P dans les rations contenant de la phytase. L’apport en phosphore doit être optimisé pour minimiser les rejets. Un apport suffisant en phosphore pour le développement normal du squelette doit être assuré, car un apport trop limité peut provoquer des faiblesses au niveau des pattes et donc avoir un impact négatif sur le bien-être des animaux. Cela doit impérativement être évité dans le cadre d’une production durable et respectueuse des animaux.

Tableau 5 : Besoins en macro-éléments pour les porcs d’engraissement
 

Oligo-éléments et vitamines

Dans la pratique, les oligo-éléments et les vitamines sont ajoutés par le biais d’un prémix avec environ 3-5 kg/tonne d’aliment.

Tableau 6 : Besoins en oligo-éléments et vitamines

Fibres alimentaires

Les fibres alimentaires (cellulose brute), lorsqu’elles sont fermentées dans le gros intestin en acides gras volatils, contribuent dans une faible mesure à l’apport énergétique du porc. Il n’existe pas de besoins clairement définis pour les fibres alimentaires, c’est pourquoi les apports recommandés ne donnent aucune indication à ce sujet. Néanmoins, la teneur en fibres alimentaires et leur qualité (proportion de fibres solubles et insolubles, fermentescibilité, etc. Les fibres alimentaires favorisent le transit intestinal et contribuent ainsi au bien-être du porc. Les observations pratiques indiquent que les stratégies d’alimentation à faible teneur en fibres brutes peuvent augmenter le risque de caudophagie ou de cannibalisme de la queue. En règle générale, les aliments d’engraissement contiennent entre 3,5 et 4,2 %, soit 35 à 42 g de cellulose brute par kg d’aliment. Dans la pratique, la valeur est parfois inférieure à 3,5 %, sans aucun effet négatif sur l’animal.

Teneurs des aliments pour les porcs d’engraissement

En règle générale, dans une alimentation biphase, les aliments de pré-engraissement sont distribués en fonction des besoins pour 40 kg de poids vif et les aliments de finition en fonction des besoins pour 80 kg de poids vif. Si l’on souhaite réduire quelque peu l’intensité de la production, on se base sur l’apport en protéines et en acides aminés pour un poids plus élevé (par ex., les aliments de pré-engraissement basés sur un PV de 50 kg). Pour l’apport en Ca et P, il faut quand même rester à 40 kg de poids vif pour éviter toute carence.

Les teneurs usuelles des aliments de croissance (pré-engraissement) et de finition sont basées sur les apports alimentaires recommandés pour les porcs selon Agroscope, avec une légère réduction de la teneur en PB pour minimiser les rejets azotés (voir aussi alimentation appauvrie azote et contributions à l’efficience des ressources CER).

Tableau 7 : Teneurs des aliments pour les porcs d’engraissement

Complémentation

En Suisse, l’engraissement des porcs consomme des quantités considérables de céréales produites sur l’exploitation (par ex., maïs grain ensilé, orge) et de co-produits de l’industrie alimentaire (par ex. petit-lait, pain) pour l’alimentation des animaux. Ces aliments peuvent représenter une part importante de la ration totale (exprimée en matière fraîche (MF), en matière sèche (MS) ou en part énergétique). En voici quelques exemples :

  • Céréales: 35 % de l’énergie consommée provient du blé et 35 % de l’orge.
  • Maïs: 55 % des besoins énergétiques provenant du maïs grain ensilé.
  • Petit-lait : 20 % des besoins énergétiques provenant de petit-lait de fromage à pâte dure (aliment complet pour les pourcentages inférieurs).
  • Pommes de terre fourragères: 25 % des besoins énergétiques provenant de pommes de terre fourragères étuvées.
  • Différentes proportions et combinaisons de co-produits de l’industrie alimentaire.

Comme les teneurs des aliments de l’exploitation ou des co-produits varient des teneurs d’un aliment complet, ces composants doivent être complémentés par un aliment complémentaire adapté. L’aliment complémentaire doit être formulé pour la ration totale couvre les besoins du porc à l’engrais le plus précisément possible. La procédure pour déterminer les teneurs et la formulation d’un aliment complémentaire reste la même, quels que soient les aliments ou les co-produits de l’exploitation et les quantités utilisées.

Alimentation

Cela vaut la peine d’investir beaucoup pour que les gorets aient un démarrage optimal, avec le moins de stress possible. La fiche technique « Mise en place à l’avancement » du SSP résume les points importants. En ce qui concerne l’alimentation, une alimentation adaptée et correcte des animaux nouvellement installés est essentielle. De nombreuses exploitations donnent la moitié de la quantité d’aliments (50 %) le premier jour, puis augmentent le pourcentage de 5 % (ou un peu plus) par jour pour atteindre la courbe d’alimentation normale le 10e jour. La quantité de départ et l’augmentation doivent être déterminées en fonction de l’expérience acquise sur l’exploitation. Les animaux doivent rapidement vider l’auge après chaque repas. L’alimentation ne doit cependant pas être trop juste, car les animaux deviennent agités s’ils ne se sentent pas suffisamment rassasiés. Le programme idéal permet aux animaux de se rapprocher rapidement de la courbe normale sans qu’ils soient suralimentés et qu’il faille ainsi adapter l’augmentation prévue de la quantité d’aliments.

Une alimentation contrôlée n’est possible que si l’on peut nourrir de manière restrictive.

Figure 7 : Différentes courbes d’alimentation

Alimentation appauvrie en azote (programme CER)

Il est essentiel d’éviter un excès en protéines car, en cas de sur-alimentation, l’efficacité des protéines – un élément clé de l’efficacité des ressources – diminue et les excrétions d’azote dans l’urine, et donc les émissions d’ammoniac, augmentent. Ces émissions ont un impact sur l’environnement (apport d’azote dans les écosystèmes sensibles, acidification des sols, aérosols dans l’air) et entraînent des pertes financières (santé des animaux, pertes d’azote des engrais de ferme) pour l’agriculture. La réduction des émissions contribue largement à mieux fermer les cycles des nutriments. En outre, les émissions nuisent à l’image de l’élevage.

Dans le cadre de la trajectoire de réduction des nutriments et des produits phytosanitaires, une valeur en PB (protéine brute) maximale pondérée de 10,5 g PB/MJ EDP a été fixée pour l’engraissement des porcs. Ils devraient conduire à une nouvelle réduction des teneurs en protéines brutes dans les aliments d’engraissement et contribuer ainsi à la réduction des pertes d’azote et des émissions d’ammoniac. Les spécifications du programme ne sont pas remplies par les apports alimentaires recommandés selon Agroscope. Pour y répondre, il faut une réduction de la teneur en protéines, qui peut être obtenue par différentes combinaisons des teneurs en PB des aliments de pré-engraissement et de finition.

Tableau 8 : Calculs de la teneur en aliments pour une alimentation biphase avec 14 MJ EDP/ kg d’aliments

Pourcentage de viande maigre (PVM)

La formation des prix des porcs de boucherie est influencée, outre le prix hebdomadaire, par les facteurs suivants :

  • Pourcentage de viande maigre (suppléments et déductions)
  • Poids de la carcasse (déductions) et
  • Qualité de la graisse (déductions)

Les conditions d’achat peuvent varier légèrement d’un acheteur à l’autre. Alors que le poids à l’abattage dépend du moment de l’abattage, le PVM et la qualité de la graisse peuvent être influencés par l’alimentation.

Le PVM peut être contrôlé principalement par l’apport en protéines, qui influence considérablement la croissance musculaire, et par l’apport énergétique. Comme les animaux accumulent de la graisse surtout pendant la phase de finition, les courbes peuvent être déplacées vers le haut ou vers le bas de manière ciblée en fin d’engraissement, à partir de 80-90 kg de poids vif, en adaptant l’apport énergétique. Les castrats sont plus susceptibles d’engraisser que les femelles. Comme les castrats se comportent de manière plus agressive à l’auge et consomment plus que les femelles, un ajustement de la courbe d’alimentation vers le bas a généralement un effet plus important sur les femelles que sur les castrats. Cependant, comme l’effet est particulièrement marqué chez les castrats, il peut être utile, si le PVM est trop bas, d’engraisser séparément les castrats et les femelles. Ensuite, la courbe des castrats peut être corrigée un peu plus vers le bas.

Figure 8 : Courbe d’alimentation pour les castrats et les truies

Qualité de la graisse

Sur le marché suisse, on cherche à obtenir un lard de porc qui ne soit pas trop mou et qui se prête donc à la transformation et présente une bonne stabilité au stockage et à l’oxydation. Ces propriétés sont particulièrement importantes dans la production de saucisses longue conservation ou de morceaux fumés comme le lard ou le jambon.

Depuis le 1er juillet 2014, la qualité de la graisse de la carcasse est évaluée sur la base de la teneur en PUFA et de l’indice d’iode. Dans les grands abattoirs, la qualité de la graisse est mesurée par lot (et non par animal individuel comme pour le PVM) et si les limites sont dépassées, les déductions suivantes sont appliquées à l’ensemble du lot :

  • 15,6-16,5 % PUFA ou indice d’iode 70,1-72,0 ; 1er niveau de déduction (CHF -0,10/kg PM)
  • 16,6-17,5 % PUFA ou indice d’iode 72,1-74,0 ; 2ème niveau de déduction (CHF -0,40/kg PM)
  • A partir de 17,6 % PUFA ou indice d’iode >74 ; niveau de déduction (CHF -1,00/kg PM)

La qualité de la graisse est largement influencée par l’alimentation (quantité d’acides gras insaturés présents dans les aliments) et par la teneur en graisse corporelle. Si un porc stocke peu de graisse, les acides gras insaturés de l’alimentation sont concentrés dans moins de graisse (dilution plus importante). C’est pourquoi, à régime alimentaire égal, les porcs ayant un PVM élevé ont des valeurs d’AGPI et un indice d’iode plus élevés que les animaux ayant un PVM plus faible. Si l’on veut exploiter au maximum les possibilités, il faut donc aussi tenir compte de la génétique sur l’exploitation.

Pour évaluer les teneurs en acides gras insaturés dans les aliments, on peut utiliser l’indice PUFA-MUFA (IPM). Les normes officielles dans les apports alimentaires recommandés pour les porcs selon Agroscope de 2004 définissent une valeur maximale limite de 1,7 g/ MJ EDP. Cela signifie qu’un aliment d’engraissement contenant 14 MJ EDP/kg ne doit pas dépasser une valeur IPM de 23,8 g/kg d’aliment. L’introduction du nouveau système d’évaluation dans l’abattoir a permis de débloquer la situation. Cela permet aujourd’hui de répondre aux exigences avec une valeur de 1,8 g/MJ EDP, voire un peu plus en fonction de la génétique.

Avec l’introduction du nouveau système d’évaluation à l’abattoir, deux nouveaux paramètres d’alimentation ont également été introduits, l’indice PUFA et l’indice d’iode. Malheureusement, aucune valeur limite officielle n’a jamais été publiée à ce sujet. Dans la Cahiers de l’ETH sur l’alimentation animale, volume 39, 2016 (M. Kreuzer, T. Lanzini, A. Liesegang, R. Bruckmaier, H.D. Hess, S.E. Ulbrich), Peter Stoll d’Agroscope a émis la recommandation suivante : « Pour que les déductions à l’abattoir ne soient possibles que dans des cas extrêmes, les limites de 5,1 g/kg pour l’indice PUFA et de 7,8 g/kg pour l’indice d’iode doivent être respectées ». Les réactions de l’industrie montrent que dans la pratique, on travaille parfois avec d’autres valeurs limites.

Alimentation des porcs d’engraissement (bio)

Les porcs biologiques sont systématiquement nourris avec des aliments issus de l’agriculture biologique. 90 % des composants doivent en outre être certifiés Bourgeon et aucun acide aminé isolé, aucun tourteau d’extraction ni aucun aliment génétiquement modifié ne doit être utilisé. L’objectif est d’utiliser des composants qui ne concurrencent pas l’alimentation humaine et qui permettent une alimentation conforme à l’espèce. Les aliments utilisés sont traités avec des méthodes douces (sans solvants chimiques). Dans la mesure du possible, de nombreux coproduits issus de l’industrie agroalimentaire sont utilisés. En outre, les porcs d’engraissement et les truies doivent recevoir quotidiennement du fourrage grossier afin de favoriser leur santé et d’éviter les maladies ou les troubles du comportement.

L’apport en protéines est assuré par des composants protéiques de haute qualité. L’alimentation avec des acides aminés isolés n’est pas autorisée. C’est pourquoi l’alimentation par phases est indispensable dans l’élevage de porcs biologiques afin de réduire les rejets d’azote. La fiche technique « Alimentation adaptée aux besoins des porcs à l’engrais » explique les principaux domaines de l’alimentation des porcs à l’engrais en agriculture biologique. Vous trouverez également plus d’informations ici.

Alimentation en élevage

Alimentation entre le sevrage et la saillie

La truie doit entrer en chaleur (œstrus) trois à six jours après le sevrage. La consommation d’aliments est faible en raison du stress le jour du sevrage. C’est pourquoi, dès que l’appétit revient, il faut donner aux animaux 3,5 kg ou ad libitum de leur ration de lactation. Cette pratique alimentaire particulière est appelée flushing et a pour but de stimuler l’ovulation et, au final, d’augmenter la probabilité d’une fécondation réussie et d’un plus grand nombre de porcelets vivants par portée. De plus, grâce à l’apport énergétique élevé, la constitution de réserves corporelles commence rapidement. Pour les truies dont le Body Condition Score (BCS) est bas, il est possible de donner en plus de l’aliment pour porcelets. Pour augmenter la valeur énergétique de cet aliment, certaines exploitations ajoutent 200 g de glucose par jour.

Alimentation des truies vides

Objectifs

L’alimentation pour les truies vides doit viser les objectifs suivants :

  • une performance de vie élevée des truies mères ;
  • des portées importantes et équilibrées ;
  • porcelets pleins de vitalité.

Pour cela, les besoins nutritionnels de la truie mère doivent être correctement couverts et l’animal doit être en condition optimale à chaque étape du cycle de reproduction.

Approvisionnement en énergie

Dans la pratique, les truies sont nourries de différentes manières. Les variations s’expliquent par les différences de poids des animaux et par des activités différentes, selon le système d’élevage. Malgré les différences entre les exploitations, l’alimentation devrait suivre grosso modo la courbe ci-dessous.

Figure 9 : Courbe d’alimentation approximative d’une truie sur l’ensemble du cycle (naissance – sevrage)

Alimentation adaptée à l’état corporel

Les besoins énergétiques d’une truie vide sont de l’ordre de 30 à 42 MJ EDP par jour. Dans la pratique, on donne souvent 2,5-3,3 kg de d’aliment avec une teneur énergétique de 12-13 MJ EDP.

La courbe d’alimentation pendant la phase vide doit être conçue pour obtenir une note d’état corporel optimal de la truie au moment de la mise bas et que la portée puisse se développer correctement. L’état corporel peut être évalué à l’aide de l’épaisseur du lard dorsal (mesure par ultrasons).

Il existe des points de mesure spécifiques dans la région dorsale de l’animal, qui sont prévus pour la détermination de l’épaisseur du lard dorsal P2 et qui doivent être respectés. Lors de la mise bas, l’objectif est d’atteindre une épaisseur de 22 mm.

Figure 10 : Points de mesure sur l’animal pour déterminer l’épaisseur du lard dorsal

La classe de condition corporelle est calculée de la manière suivante :

Classe de condition corporelle= (P2 + 0,7)
5,8

Après le sevrage des porcelets (ou avant la première saillie), la condition corporelle de la truie est évaluée. Comme une truie performante réduit ses réserves corporelles pendant la lactation, elle doit être de classe 2-3 au moment de la saillie. Au moment de la mise bas, l’animal doit avoir atteint à nouveau 3-4.

Période de gestation Ajustement par classe de moins de 3 Ajustement par classe de plus de 4
Jour 1-84 +10 % -10 %

Le BCS est une autre méthode pour estimer la condition corporelle, et donc les réserves de graisse de la truie. Le classement est effectué en cinq classes, avec une évaluation des zones du bassin, des lombaires, du dos et des côtes.

Figure 11 : Échelle d’évaluation du Body Condition Score (BCS) avec caractéristiques

Pour une truie en bonne condition (BCS = 3), la courbe est ajustée à 32 MJ EDP au début de la gestation. Si la truie est légèrement amaigrie, l’énergie doit être augmentée à 37 MJ EDP. Pour une truie très amaigrie, l’objectif est d’atteindre une teneur énergétique de 42 MJ EDP. Cet apport énergétique adapté permet à la truie de se remettre en forme. En outre, cela favorise simultanément l’implantation des embryons et une taille homogène des embryons pendant les 30 à 40 premiers jours.

Après six semaines, le BCS est à nouveau estimé. Si la truie a atteint une bonne condition physique (BCS = 3), l’alimentation peut être ajustée à 32 MJ EDP. Si la truie est toujours trop maigre, l’ajustement alimentaire est poursuivi jusqu’au 84ème jour. L’objectif est un BCS de 3,5 le 85e jour de gestation. C’est à partir de cette période que commence la croissance intensive des porcelets. En conséquence, la courbe énergétique doit être augmentée de 10 à 20 pour cent.

Apports en protéines

Les besoins et les teneurs alimentaires en protéines et en acides aminés essentiels sont déterminés selon le concept de la protéine idéale, y compris pour les truies vides.

Plus d’informations sur le concept de la protéine idéale ici.

Recommandation d’alimentation

Tableau 9 : Apports recommandés en protéines et acides aminés, respectivement acides aminés digestibles par voie iléale et macro-éléments en g / MJ EDP pour les truies gestantes (plus d’informations ici, p. 66)

Apport recommandé en minéraux et oligo-éléments

Tableau 10 : Rapport Ca:P optimal (plus d’informations ici, p. 41)
Ca : PDP Ca : P
Truie en lactation 2,8-3,0 : 1 1,3 : 1
Tableau 11 : Apports recommandés en oligo-éléments et en vitamines par kg d’aliment (88 % MS) pour les truies gestantes (plus d’informations ici)

1) Besoin couvert par la teneur naturelle. Supplément recommandé 2 mg, si thermisation de l’aliment

Exemple de ration

Vous trouverez ci-dessous un exemple de ration :

Tableau 12 : Exemple de ration pour l’alimentation des truies gestantes en Suisse (d’après P. Spring « Galtsauenfütterung »).
Composant alimentaire Part (%)
Orge 28
Blé 33
Avoine 15
Tourteau de soja 5
Son de blé 8
Pulpe séchée 8
Aliment minéral 3
Tableau 13 : Ingrédients analysés de la ration type (par kg d’aliment) (d’après P. Spring « Galtsauenfütterung »).
Valeurs nutritives analysées Part
EDP (MJ) 12,2
Cellulose brute (g) 63
Protéine brute (g) 136
Lysine (g) 6,2
Méthionine (g) 2,6
Thréonine (g) 4,3
Tryptophane (g) 1,6
Matière grasse (g) 32
Cendres brutes (g) 51
Ca (g) 8
P (g) 4
PDP (g) 2,3

Résumé

Les principaux facteurs de réussite dans l’alimentation des truies vides sont les suivants :

  • Les animaux sont toujours en condition optimale ;
  • Les besoins nutritionnels (hors énergie) sont couverts à chaque stade ;
  • Minimiser les risques pour la santé de la mère et du porcelet ;
  • Des animaux calmes et donc un bien-être animal élevé.

Alimentation des truies en lactation

Objectifs

L’alimentation des truies en lactation doit viser les objectifs suivants :

  • Truies en bonne santé ;
  • Bonne production de lait avec un bon accroissement des porcelets ;
  • Pas plus de 1 point de perte de BCS pendant la lactation.

Pour cela, il est essentiel que le changement d’alimentation soit soigneusement planifié, que la truie reçoive suffisamment de tous les nutriments pendant la lactation et qu’un approvisionnement en eau optimal soit garanti.

Apport en énergie

Détermination des besoins

Les besoins énergétiques d’une truie en lactation sont calculés de manière factorielle à partir des besoins d’entretien plus les besoins pour la production de lait :

EDP MJ/jour = 0,48 x PV0,75 + 29,8 x GPP – 0,55 x n

PV = poids de la truie après la mise bas, GPP = gain de poids de la portée par jour (kg /jour), n = nombre de porcelets

(plus d’informations ici, p. 27)

Pour une portée de 10 porcelets, le gain de poids de la portée correspond à 1,9 kg / jour pour une durée d’allaitement de 35 jours et un poids au sevrage de 7,8 kg par porcelet.

Exemple de calcul : 10 x (7,8 – 1,2) / 35 = 1,89 kg /jour

Pour les truies de 150 à 250 kg, la formule peut être simplifiée :

EDP MJ/jour = 6,2 + 9,6 x (PV / 100) + 29,8 x GPP – 0,55 x n

(plus d’informations ici, p.28.)

Apports alimentaires recommandés

Pendant la lactation, la plupart des truies ne peuvent pas couvrir tous leurs besoins énergétiques par l’alimentation. La perte de poids qui en résulte n’est pas seulement constituée de graisse corporelle mobilisée, mais aussi de muscle (protéines). Afin de ne pas trop solliciter les animaux, la perte de poids pendant la lactation ne doit pas dépasser 15 à 20 kg. Les truies en lactation avec des portées moyennes à grandes doivent donc être nourries de manière intensive. Pour que la perte de poids de la truie en fin d’allaitement ne soit pas trop importante et que les porcelets aient un poids élevé au sevrage, il est recommandé d’apporter à la truie en lactation l’énergie suivante (EDP MJ/animal et jour) :

Tableau 14 : Apports recommandés en énergie, exprimés en EDP (MJ/animal et jour) pour les truies allaitantes (plus d’informations ici, p. 65)

1) Les besoins en énergie par porcelet supplémentaire sont de 5,6 MJ EDP /animal et jour

Approvisionnement en protéines

Les truies en lactation ont des besoins particulièrement élevés en protéines et en acides aminés en raison de la production de lait.

Besoins en acides aminés

Ci-dessous, l’apport recommandé en acides aminés, les autres acides aminés essentiels étant définis par rapport à la lysine.

Tableau 15 : Apport recommandé en acides aminés essentiels par rapport à l’apport en lysine (composition de la protéine idéale) pour les truies en lactation (plus d’informations ici, p.36)
Acides aminés Part (%)
Lysine 100
Méthionine 26
Méthionine et cystine 51
Thréonine 61
Tryptophane 19
Isoleucine 61
Leucine 112
Phénylalanine 56
Phénylalanine et tyrosine 111
Valine 70
Histidine 35

Recommandations d’alimentation

Tableau 16 : Apports recommandés en matière azotée et acides aminées, resp. en acides aminés digestibles au niveau iléal, et en macro-éléments, exprimés en  g / MJ EDP pour les truies en lactation (plus d’informations ici, p.66)

Minéraux

Le bon rapport Ca:P joue un rôle crucial dans le soutien d’un développement sain du squelette chez les porcelets et dans le maintien de la santé osseuse chez les truies en lactation elles-mêmes.

Tableau 17 : Rapport Ca:P optimal (plus d’infos ici, p.66).
Ca : PDP Ca : P
Truie en lactation 2,8-3,0 : 1 1,3 : 1

Oligo-éléments et vitamines

Les besoins en oligo-éléments et en vitamines des truies en lactation correspondent aux recommandations pour les truies gestantes.

Tableau 18 : Suppléments recommandés en oligo-éléments et en vitamines par kg d’aliment (88% MS) pour les truies en lactation (plus d’informations ici, p. 75)

1) Besoins couverts par les teneurs naturelles; supplément recommandé 2 mg, si thermisation de l’aliment

Alimentation des porcelets

Objectifs

L’alimentation pour les porcelets doit viser les objectifs suivants :

  • Une bonne santé.
  • Croissance rapide.

Pour y parvenir, il est important que le système digestif des porcelets ne soit pas surchargé, que l’hygiène alimentaire soit bonne, que des composants alimentaires de qualité soient distribués et qu’un approvisionnement en eau optimal soit assuré.

Plus d’informations sur la fiche SSP « Sevrage professionnel des porcelets« .

Approvisionnement en énergie

Les porcelets sont généralement nourris ad libitum. C’est pourquoi aucune ration n’est calculée pour les porcelets. En supposant que les porcelets soient en bonne santé, l’énergie ingérée quotidiennement ne peut être influencée que de manière négligeable, car le porcelet mange à saturation énergétique avec une concentration énergétique habituelle de l’aliment (>13 MJ EDP/kg).

Critères pour les composants de l’alimentation

Les porcelets sont très exigeants quant aux propriétés des aliments et à leur composition. Les points suivants doivent être pris en compte :

  • Appétence.
  • Facile à digérer (par ex. riz cuit, flocons de céréales, lait écrémé en poudre, lactose, glucose).
  • Qualité élevée (les céréales comme le seigle ou le triticale ne sont pas appropriées).
  • Haute densité nutritionnelle (aucun composant diététique, comme l’avoine).
  • Peu de propriétés antinutritionnelles.
  • Stimulation de la flore intestinale et du système immunitaire.

Composition de l’alimentation

  • Sources d’énergie riches en glucides.
  • Sources d’énergie riches en graisses.
  • Supports protéiques et acides aminés purs.
  • Supports en fibres.
  • Minéraux.
  • Premix.
  • Additifs.

Alimentation durant l’allaitement

Il faut commencer par nourrir les porcelets durant la période d’allaitement afin de les habituer rapidement à la nourriture solide. Les points clés suivants doivent être pris en compte :

  • Alimentation complémentaire à partir de la deuxième semaine de vie.
  • Fer.
  • Proposer des aliments pré-démarrage et de la terre à fouiller de qualité.
  • Proposer de la nourriture deux fois par jour (distributeurs automatiques ou nourriture au sol) :
    • Contrôler les automates quotidiennement et les nettoyer si nécessaire ;
    • En cas d’alimentation au sol : évacuer régulièrement les restes de nourriture.

La période de sevrage

Alimentation

Le sevrage est un énorme changement pour les porcelets, car ils ne peuvent plus absorber régulièrement le lait maternel. Par conséquent, les points suivants doivent être pris en compte lors de l’alimentation des porcelets fraîchement sevrés :

  • Offrir de la nourriture fraîche et de qualité au moins deux fois par jour.
  • Commencer par de petites portions (éviter de trop manger).
  • Offrir suffisamment de places pour l’affouragement (1:1 en cas d’alimentation rationnée ; automates : au sevrage, alimentation au sol en plus).
  • Ne pas changer trop brusquement de nourriture.
  • Alimentation en 2 phases (si ce n’est pas possible, compléter l’alimentation avec 10 % de lait en poudre dans la phase initiale).
  • Les aliments de haute qualité contiennent des composants hautement digestibles (flocons d’avoine, protéines de lait, lactose), des fibres brutes irréprochables ainsi que des acides et des enzymes (phytase, etc.).
  • Soutien par des probiotiques / prébiotiques.

Plus d’informations sur la fiche SSP « Sevrage professionnel des porcelets« .

Hygiène alimentaire

L’hygiène alimentaire joue un rôle crucial dans l’alimentation des porcelets. Les points suivants doivent être respectés :

  • Les aliments pour animaux doivent être de haute qualité et exempts de mycotoxines.
  • Contrôler quotidiennement les distributeurs automatiques d’aliments et retirer les aliments contaminés.
  • Nettoyer et laisser sécher les automates après chaque rotation.
  • En cas d’alimentation liquide : respecter l’hygiène de l’installation et des canalisations.

Approvisionnement en eau

Les porcelets doivent toujours avoir de l’eau fraîche à disposition. Voici quelques points à retenir concernant les exigences techniques et l’entretien des abreuvoirs :

  • Les bols d’abreuvoirs (ouverts) ou auges sont plus adaptés aux porcelets que les abreuvoirs à tétines ;
  • En cas d’alimentation sèche, il faut un point d’abreuvement pour 12 porcelets, en cas d’alimentation humide, il faut un point d’abreuvement pour 24 porcelets ;
  • Le débit doit être de 0,5-1 l/min;
  • Contrôler et nettoyer les abreuvoirs au moins deux fois par jour ;
  • Le débit doit être contrôlé chaque semaine (obstruction par la saleté, rouille, calcaire) ;
  • Rincer les conduites après un vide sanitaire afin d’éviter l’absorption d’eau stagnante ;
  • Si vous avez votre propre source : contrôler la qualité de l’eau directement à l’abreuvoir au moins annuellement ;
  • Éviter les conduites d’eau aveugles (risque de prolifération de germes).

En savoir plus sur l’hygiène de la nourriture et de l’eau ici.

Différentes stratégies d’alimentation pour les porcelets

Exigence en matière de technique d’alimentation

Il est important que les porcelets sevrés recommencent à manger le plus rapidement possible. Sinon, la carence énergétique et la production réduite d’enzymes qui en résulte favorisent les diarrhées et donc une chute de la croissance.

Pour une alimentation réussie, les exigences suivantes s’appliquent à la technique d’alimentation :

  • Alimentation avec une hygiène irréprochable ;
  • Suffisamment de places pour l’affouragement ;
  • Familiarisation facile des porcelets avec la technique (bonne maniabilité par les porcelets) ;
  • Affouragement ad libitum doit être possible ;
  • Technologie fiable, une grande sécurité de fonctionnement ;
  • Possibilité d’utiliser différentes formes d’aliments (farine, miettes, granulés) ;
  • Possibilité d’alimentation par phases.

Plus d’informations sur les techniques d’affouragement ici.

Systèmes d’alimentation dans l’élevage de porcelets

Tableau 19 : Avantages et inconvénients des techniques d’alimentation dans l’élevage de porcelets(DLG).
Présentation de l’alimentation Avantages Inconvénients
Distributeur automatique de nourriture sèche
  • facilité d’utilisation
  • haute sécurité de fonctionnement
  • peu de risques en matière d’hygiène
  • moins bonne acceptation
  • pas de rationnement des aliments
  • augmentation de la production de poussière
  • contrôle manuel uniquement possible
Machine à broyer les tubes
  • bonne acceptation
  • recherche active de nourriture
  • utilisation variable
  • haute sécurité de fonctionnement
  • pas de rationnement de l’alimentation
  • réglable manuellement uniquement
  • des pertes d’aliments plus élevées
Alimentation liquide (systèmes de rinçage à l’auge)
  • bonne acceptation
  • des portions d’aliments adaptées aux besoins
  • possibilité de rationner la nourriture
  • bonne observation de la faune
  • pertes importantes de nourriture
  • distribution inégale des aliments
  • nettoyage difficile
  • coûts d’investissement élevés
  • risque accru de divergence
Alimentation liquide
  • bonne acceptation
  • des portions d’aliments adaptées aux besoins
  • possibilité de rationner la nourriture
  • bonne observation de la faune
  • nourriture fraîche
  • exigences élevées en matière d’hygiène
  • Compétences informatiques requises
  • coûts d’investissement élevés
  • taille des groupes imposée par la technique

Alimentation par phases

Les porcelets se développent très rapidement, avec des changements rapides dans l’anatomie et la physiologie de l’animal. En conséquence, les besoins en nutriments, et donc la composition des aliments, évoluent constamment. L’idéal est de répondre à ces besoins changeants par une alimentation par phases.

Figure 12 : Aperçu des systèmes d’alimentation possibles pour les porcelets (I-IV)

En Suisse, on utilise généralement trois aliments pour les porcelets:

  1. Aliment d’allaitement (prestarter) jusqu’à la 4e semaine de vie (5-8 kg de poids vif).
  2. Aliment de sevrage à la 4e-6e semaine de vie (8-12 kg PV).
  3. Aliment pour porcelets (ou aliment diététique) à la 6e-10e semaine de vie (12-25 kg PV)

Important: la taille de l’exploitation mais aussi l’infrastructure disponible jouent un rôle dans le choix du système d’affouragement.

Prestarter ou démarrage


Les aliments pour porcelets prestarter ou démarrage ont la particularité de contenir des composants alimentaires très digestes et de présenter une appétence élevée. L’objectif est d’habituer les porcelets à une alimentation solide le plus tôt possible afin d’éviter un changement brutal d’alimentation lors du sevrage. Pour fournir de l’énergie et des protéines aux porcelets, il faut inclure d’une part de l’amidon facilement disponible sous forme de céréales ou de maïs et d’autre part des sources de protéines végétales. L’aliment prestarter peut être mis à disposition dès le deuxième jour de vie.

Plus d’informations dans les infos professionnelles d’UFA ou ici.

Aliment de sevrage

Pendant le sevrage, les porcelets ont recours à une mobilisation accrue de glucose et de graisse pour fournir de l’énergie, car ils sont exposés à différents facteurs de stress. Il s’agit entre autres d’un nouvel environnement, de la séparation avec la mère et de la transition du lait maternel à une alimentation solide. Le stress perturbe les fonctions métaboliques, ce qui peut entraîner une déficience immunitaire et des diarrhées.

Plus d’informations sur la fiche SSP « Sevrage professionnelle des porcelets » .

Figure 13 : Modèle en cascade pour expliquer les problèmes de sevrage

Pendant la phase de sevrage des porcelets, des troubles digestifs peuvent survenir. Pour prévenir ces troubles digestifs pendant la phase de sevrage, il est recommandé d’administrer un aliment de sevrage au plus tard une semaine avant le sevrage. Cet aliment complet contient des composants bruts appétants, riches en fibres, qui stimulent l’ingestion. La teneur réduite en protéines brutes soulage le système digestif. D’autres composants sont par exemple l’acide benzoïque pour réguler la flore intestinale, les liants de toxines pour lier les toxines et les acides organiques qui provoquent une baisse du pH et suppriment les germes pathogènes.

Aliment d’élevage

Dans la phase qui suit le sevrage, le système digestif est bien développé et le système immunitaire est renforcé. Il s’agit maintenant d’exploiter le potentiel de croissance des porcelets. Outre les aliments hautement digestibles et particulièrement appétants, il est désormais possible d’utiliser des aliments moins raffinés (pour plus d’informations, voir les infos professionnelles d’UFA).

Parenthèse sur le SDPP

Le syndrome de dysgalactie postpartum chez les truies mères (SDPP) est une maladie qui touche les truies mères et qui s’accompagne d’une production insuffisante de lait. Le SDPP est connu sous l’ancien nom de MMA (mammite, métrite, agalaxie). La maladie provoque des inflammations de la mamelle et de l’utérus.

Plus d’informations sur le SDPP également ici ou dans la fiche « Syndrome de dysgalactie post-partum chez les truies mères » dans la zone restreinte du SSP.

Pour prévenir le SDPP, plusieurs mesures liées à l’alimentation doivent être prises en compte :

La gestation :

Pendant la gestation, il est conseillé de combiner l’aliment complet avec un fourrage grossier. Les aliments de satiété doivent être composés d’aliments riches en fibres brutes et présentant une bonne capacité à gonfler. Il s’agit par exemple du son de blé, de la pulpe de betterave sucrière séchée, de la lignocellulose et des graines de lin.

Autour de la mise bas :

  • La quantité d’aliments doit être réduite à 2-3 kg 1-2 jours avant la mise bas (une réduction trop précoce peut toutefois avoir un effet négatif sur le poids de la portée) ;
  • Pour prévenir la constipation, le transit intestinal peut être soutenu par l’ajout de fibres brutes diététiques et gonflantes ;
  • Il est conseillé d’utiliser des aliments acidifiants pour l’urine afin d’obtenir un pH urinaire inférieur à 6 (une urine acide rend plus difficile la croissance des germes et réduit la pression infectieuse sur les organes urinaires et génitaux).

Changement d’alimentation :

  • Il est recommandé de passer lentement de l’aliment pour les truies vides à l’aliment pour les gestantes (possible en mélangeant les deux types d’aliments) ;
  • Dans la mesure du possible, il ne faut pas modifier la composition de l’alimentation trois jours avant la mise bas et jusqu’à trois jours après la mise bas.

Après la mise bas, la quantité de nourriture doit être progressivement augmentée d’env. 0,5 kg par jour.

Technique d’alimentation:

  • L’alimentation liquide a l’avantage que l’eau est absorbée avec l’aliment.
  • mélioration de l’efficacité des fibres en cas d’alimentation liquide, car les fibres peuvent gonfler au préalable.
  • En cas d’alimentation sèche, il est recommandé d’ajouter de l’eau dans l’auge.
  • Assurer un bon approvisionnement en eau à tout moment : les truies allaitantes consomment une quantité d’eau plus importante. Le débit d’eau doit donc être de 2-3 l/min.

Programme CER

Selon la phase de croissance et de production, les porcs ont des besoins différents en protéines brutes. L’objectif est d’adapter la teneur en protéines brutes de l’alimentation aux besoins des porcs (optimisation de l’azote).

Un montant annuel par UGB (porcs à l’engrais, porcs d’élevage, porcelets sevrés, remontes) sera versé à partir du 01.01.2023 jusqu’à fin 2026 pour l’alimentation biphase des porcs appauvrie en azote. Conformément à l’ordonnance sur les paiements directs (OPD), art. 82b et c, art. 115g et annexe 6a. Il est ensuite prévu d’intégrer cette mesure dans les PER.

La valeur limite spécifique à l’exploitation en grammes de protéines brutes par mégajoule d’énergie digestible porc (g PB/MJ EDP) correspond à la valeur moyenne pondérée de toutes les catégories d’animaux. Vous trouverez ici des aides pour le calcul.

La contribution s’élève à 35 francs par an et par UGB de porcs.

Pour plus d’informations sur le programme CER, consultez la fiche technique« Alimentation biphase des porcs appauvrie en azote » .

Tableau 20 : Valeurs limite spécifiques par catégorie animale et modes de production
Valeur limite Exploitations conventionnelles (g PB/MJ EDP) Exploitations biologiques (g PB/MJ EDP)
Truies taries / verrats 10,8 11,4
Truies d’élevage allaitantes 12,0 14,7
Porcelets sevrés 11,8 14,2
Animaux de renouvellement et porcs à l’engrais 10,5 12,7

Alimentation en pratique

Mesures visant à augmenter l’ingestion

Alimentation liquide

L’alimentation liquide est très répandue en Suisse. L’avantage de ce système est qu’il permet d’utiliser des sous-produits de l’industrie alimentaire ou des aliments pour animaux de l’exploitation. De plus, une plus grande quantité de nourriture peut être ingérée par rapport à une alimentation sèche. Il faut toutefois veiller à ce que la soupe ne devienne pas un terrain propice à la prolifération de micro-organismes pathogènes. Il est important que la ration soit consommée immédiatement et intégralement, car les restes d’aliments laissés présentent un risque élevé de prolifération de germes. L’ajout d’acides organiques ou de bactéries lactiques dans l’alimentation permet d’abaisser le pH et d’inhiber ainsi la prolifération des micro-organismes. Dans tous les cas, il est important de nettoyer régulièrement le système d’alimentation avec un concept d’hygiène adapté.

Plus d’informations sur l’alimentation liquide et les techniques d’affouragement ici ou dans le chapitre « Bâtiment et installations ».

Tableau 21 : Concept d’hygiène et recommandations pour les systèmes d’alimentation liquide (plus d’infos ici, p. 77-104)