Principaux indicateurs

Tableau 1 : les chiffres clés de la production porcine

Choix de l’atelier de production

Lors du choix du type d’exploitation ou du mode de production, les objectifs doivent être clairement formulés et discutés. Il existe une multitude de facteurs qui influencent le choix de l’atelier (branche de production) pour une exploitation. Les critères suivants doivent être évalués afin de trouver une solution optimale pour l’entreprise :

  • Limite de la charge du sol en UGB / ha
  • Possibilités de mise en valeur des engrais de ferme
  • Problématique des émissions d’odeurs et de bruits
  • Évaluation des risques sanitaires pour le cheptel porcin
  • Distance entre les exploitations pour la production de porcelets avec répartition du travail
  • Distance entre les exploitations lors de la répartition du travail dans la production de porcelets
  • Disponibilité de la main-d’œuvre
  • Programme de production pour une quantité de main-d’œuvre définie
  • Évaluer les compétences techniques des collaborateurs et de la nécessité d’une formation complémentaire
  • Enregistrement du temps de travail via LabourScope
  • Programme d’élevage
  • Intégration dans un cercle RTPP (ring)
  • Proximité d’un abattoir
  • Entrée dans un label
  • Développer des partenariats pour la commercialisation
  • Possibilité de mise en valeur des produits de l’exploitation
  • Possibilités de valorisation des sous-produits (petit-lait, etc.)
  • Choix du partenaire fournisseur d’aliments
  • Faire établir un budget par une organisation agrée des instituts de financement
  • Analyse des crédits d’investissements et des aides à l’investissement
  • État des bâtiments existants et volume disponible
  • Nouvelle construction

Les différents échelons de la production

Conduite de l’élevage – Cycles de production

La production, de la truie jusqu’au porc gras de boucherie, peut être divisée en différentes étapes de production, qui peuvent à leur tour être subdivisées en élevage et engraissement. Les différents processus sont expliqués plus en détail en termes de gestion dans les sous-chapitres suivants.

Figure 1 : schéma simplifié des processus de production des truies et des porcs à l’engrais (élevage et engraissement sur la même exploitation ou ailleurs). Les animaux destinés à l’engraissement sont ensuite transférés dans une autre exploitation. Entre la maternité et la porcherie d’engraissement, les porcelets sont placés à l’élevage ou, selon le cas, dans la porcherie d’avancement.

Conduite en bande en élevage porcin

Cycle de reproduction

Le cycle de reproduction d’une truie est déterminé par la durée de la gestation, de l’allaitement et du temps vide. Comme la durée de la gestation et du temps vide est plus ou moins constante, seule la durée de l’allaitement peut influencer l’intervalle entre les mises bas. Avec une durée d’allaitement de 28 jours, le cycle de reproduction est de 21 semaines.

Figure 2 : cycle de reproduction de la truie de 21 semaines.

Rythme du plan de rotation et conduite en bande

La spécialisation en production porcine commence par l’organisation systématique du déroulement des travaux et ceci implique une conduite en bande avec un plan de rotation fixe en élevage :

Utilisation optimale

  • Des bâtiments et des équipements
  • De la main-d’œuvre
  • Des animaux
  • Générer des avantages commerciaux (grands lots de porcelets)

Les avantages d’une organisation du travail systématisée et planifiée sont :

  • Organisation du travail systématisée et planifiée
    → Jours de sevrage fixes
    → Périodes de saillie
    → Périodes de contrôle de gestation
    → Périodes de mise bas
    → Période de libération et nettoyage des box
  • Simplification de la surveillance des naissances ;
  • Possibilité d’équilibrer les portées ;
  • Former des lots de porcelets plus importants ;
  • Amélioration des conditions d’hygiène grâce au principe « tout dedans – tout dehors » (nettoyage-désinfection-vide sanitaire) (voir avantages et inconvénients) ;
  • Clarté.

Différents rythmes du plan de rotation sont appliqués dans les exploitations : une, deux, trois et cinq semaines. Le rythme détermine le nombre de groupes de truies, le nombre d’animaux par groupe dépendant de l’effectif du troupeau. Pour les différents rythmes, un nombre minimal d’animaux du troupeau est nécessaire :

Tableau 2 : Taille minimale de l’effectif et nombre de groupes en fonction du rythme de production.

Pour en savoir plus sur les rythmes hebdomadaires, cliquez ici.

Le rythme de trois semaines est le plus souvent appliqué en Suisse, car il correspond le mieux à la taille des effectifs et aux structures existantes. Les pics de travail ont lieu au cours de semaines différentes et les animaux (retours de chaleur) qui changent de groupe peuvent facilement être intégrées dans le groupe suivant en raison de la longueur du cycle. L’utilisation non efficace de l’espace dans la maternité peut être considérée comme un inconvénient.

Figure 3 : Schéma de mise en œuvre d’un rythme de trois semaines avec une durée d’allaitement de 28 jours, avec les divers travaux à effectuer et le passage des truies dans différentes chambres.

Le rythme de cinq semaines permet de constituer des lots de porcelets conformes au marché, même dans les élevages de petite taille. Le rythme de deux semaines, en revanche, est souvent utilisé dans les exploitations comptant un plus grand nombre d’animaux et nécessitant trois salles de mise bas en raison des procédures de travail établies. De même, l’intégration des cochettes est difficile en raison de la durée du cycle de 21 jours et du rythme de 14 jours. L’approvisionnement constant des exploitations d’engraissement s’avère ici avantageux.

Tableau 3 : besoins en place pour un rythme de trois et cinq semaines et une durée d’allaitement de 28 jours.

Exemples de taille de l’effectif et du nombre de truies mères

Tableau 4 : Taille possible des groupes sur la base de 7 groupes de truies et d’un rythme de sevrage de 3 semaines
Tableau 5 : Besoins en place pour différentes variantes avec postsevrage en local séparé

Prévoir des box de réserve pour permettre aux truies en retour en chaleur qui changent de groupe d’être intégrées dans le groupe suivant.

Mises bas continues vs. procédé « tout dedans – tout dehors »

Alors que les misse bas continues impliquent des entrées et des sorties d’animaux en permanence, la méthode « tout dedans – tout dehors » consiste à mettre les truies en une seule fois dans une chambre de maternité vide et désinfectée.

Mises bas continues

  • Taux d’occupation maximal
  • Nettoyage et désinfection complète des chambres impossibles
  • Transmission facilitée des maladies
  • Charge de travail inégale et donc moins facile à planifier
  • Pas de systématique dans l’organisation

Procédé « tout dedans – tout dehors »

  • Meilleure organisation du travail
  • Répartition des travaux
  • Cassure d’une chaîne d’infection par le nettoyage et la désinfection après chaque passage
  • Lots plus importants d’animaux du même âge
  • Pics de travail (mise bas, sevrage, saillies)

Étape par étape, de la truie au porcelet

Conduite du troupeau – Fertilité

La fertilité de la truie représente un enjeu crucial pour les producteurs de porcelets, car elle participe largement au succès de l’exploitation.

Tableau 6 : Chiffres, données et faits sur la physiologie sexuelle de la truie

Plus d’informations sur la synchronisation des chaleurs ici.

Plus d’informations sur l’insémination artificielle ici.

Afin d’exploiter le potentiel génétique maximal d’une truie, différentes conditions doivent être optimisées, telles que la détention, l’affouragement et la gestion.

Les indicateurs de performances des truies sont

  • La taille de la portée ou le nombre de porcelets nés vivants d’un poids de 1,4 à 1,8 kg
  • Pertes de porcelets
  • Intervalle entre les mises bas
  • Taux de retour en chaleur

Un moment d’insémination optimal est la condition préalable à une gestation réussie. Celui-ci doit être adapté en fonction du comportement individuel des animaux en période de chaleur. Un calendrier ou un programme informatique sont indispensables pour enregistrer les inséminations des truies.

Le signe le plus fiable des chaleurs est le réflexe d’immobilisation exprimée par la truie. Les truies ne se laissent monter par un verrat que lorsqu’elles sont en chaleur. Les verrats libèrent des phéromones dans leurs glandes salivaires, ce qui déclenche le réflexe d’immobilisation chez la truie.

Les signes secondaires de chaleurs chez les truies sont les suivants :

  • Vulve rougit fortement et enfle
  • Grognements
  • Augmentation de l’écoulement vaginal
  • Chevauchement sur d’autres truies
  • Inappétence
  • Comportement modifié, elles deviennent plus agitées
Figure 4 : Moment idéal pour l’insémination – reconnaître les œstrus (chaleurs) précoces et tardifs.

 Oestrus précoce (début de l’œstrus <5 jours après le sevrage)

  • Saillie 1 : 24 heures après le début de l’œstrus
  • Saillie 2 : 16 heures après saillie 1
  • Saillie 3 : 12 heures après saillie 2, si la truie est encore bien immobile !

Oestrus normal (début de l’œstrus entre 5 et 6 jours après le sevrage)

  • Saillie 1 : 12-16 heures après le début de l’œstrus
  • Saillie 2 : 16 heures après saillie 1

Oestrus tardif (début de la l’œstrus après 6 jours et plus après le sevrage)

  • Saillie 1 : immédiatement après le début de l’œstrus
  • Saillie 2 : maximum 16 heures après saillie 1

Jeunes truies

  • Saillie 1 : 12 heures après le début de l’œstrus
  • Saillie 2 : maximum 16 heures après saillie 1

Pour plus d’informations sur l’insémination artificielle (technique, moment, aides à l’insémination, etc.), consultez l’aide-mémoire IA de SUISAG.

Gestation

Examen de gestation par ultrasons (© Suisseporcs)

Contrôle de gestation par ultrasons (© Suisseporcs)

Même si la gestation de la truie se déroule généralement sans problème, une bonne surveillance est néanmoins nécessaire afin de repérer à temps les truies non gestantes et de détecter les truies présentant une mortalité embryonnaire. Pour les premières, le contrôle de gestation doit être effectué suffisamment tôt au moyen d’un verrat détecteur de chaleur, tandis que pour les secondes le contrôle de gestation peut être effectué plutôt tardivement au moyen d’une échographie (imagerie par ultrasons). Quel que soit le type d’appareil, il convient d’appliquer une procédure systématique pour le contrôle de gestation.

Les causes de mortalité embryonnaire étant nombreuses, notamment la douleur, le stress ou un bilan énergétique négatif, il est important d’adapter l’alimentation de la truie jusqu’au 35e jour de gestation, de lui accorder beaucoup de repos et de la soumettre à peu de stress. Il faut absolument éviter de déplacer les truies pendant cette phase. Une alimentation adaptée en début de gestation et une note d’état corporelle (NEC ou BCS en anglais pour body condition scoring) optimale de 3-4 ont une influence positive sur l’homogénéité des poids à la naissance et sur le déroulement de la mise bas.

Mise bas

La gestion de la mise bas a une grande influence sur la qualité des porcelets et sur les pertes. Une bonne surveillance des truies pendant la mise bas et une gestion adéquate des naissances permettent d’obtenir en moyenne un demi-porcelet sevré de plus.

Préparation des chambres de maternité

  • Nettoyage et désinfection avant chaque mise en place
  • Préchauffage avant l’installation des truies (18°C)
  • Mise à l’étable au moins 3 jours avant la mise bas
  • Mettre à disposition du matériel approprié (paille longue, roseaux de Chine, vieux foin ou laîches) pour la construction d’un nid
  • Placer une source de chaleur près du nid à porcelets avant la mise bas
  • Assurer un bon climat dans la maternité  et travailler calmement dans les chambres de mise bas
  • Contrôler les abreuvoirs (par expérience les truies n’absorbent pas assez d’eau par les abreuvoirs automatiques, offrir de l’eau supplémentaire dans une auge)

Préparation des truies

  • Laver les truies à l’eau tiède avant de les installer dans le box de mise bas
  • Vérifier que les traitements sont à jour (vaccination, vermifuge)
  • Affourager des aliments riches en fibres pour stimuler le transit intestinal
  • Contrôler l’alimentation (qualité des fèces)
  • Contrôler les mamelles (les tétines enflent, deviennent fermes et légèrement rougies) avant la mise bas
  • Contrôler quotidiennement la vulve et les écoulements vaginaux
L'obstétrique chez la truie (© Wolfgang Pendl)

L’obstétrique chez la truie (© Wolfgang Pendl)

Afin d’optimiser les soins apportés à la truie et aux porcelets pendant la mise bas, il convient, dans la mesure du possible, d’accompagner chaque mise bas. La mise bas chez les truies se compose de la phase de préparation, de la phase d’expulsion et de la phase post-partum.

Les signes d’une mise bas imminente sont, entre autres, l’agitation et le comportement de nidification, une mamelle gonflée et une vulve rouge et enflée. La mise bas dure plusieurs heures, à raison d’un porcelet toutes les 10 à 30 minutes. La fin de la mise bas est interprétée comme le fait que la truie se lève, défèque et mange.

L’obstétrique et les examens ne devraient en principe être pratiqués que si nécessaire, car ils comportent toujours un risque d’introduction de germes dans le tractus obstétrical. Si cela s’avère encore nécessaire parce que plus de 60 minutes se sont écoulées depuis la naissance du dernier porcelet, il faut veiller à une bonne hygiène. Pour éviter de blesser les voies d’accouchement lors de l’extraction d’un porcelet, celles-ci doivent être rendues glissantes.

Après la naissance, il est important d’assurer l’approvisionnement en colostrum de chaque porcelet.

Importance de la condition corporelle

La condition corporelle de la truie contribue de manière significative à une mise bas détendue et sans complications. Une truie trop grasse ou trop maigre comportent toutes deux des risques. En adaptant l’alimentation aux besoins de la truie, on peut grandement contribuer à ce que la mise bas se déroule sans problème. Il est donc judicieux de surveiller la condition physique de la truie avant la mise bas. Cela peut se faire manuellement/visuellement à l’aide de la note d’état corporelle (NEC ou BCS en anglais pour body condition scoring) ou à l’aide d’une assistance technique (par ex. assistée par ultrasons). Il faut veiller à ce que les mesures soient toujours réalisées par la même personne pour éviter toute variation.

Conséquences de truies trop maigres à la mise bas :

  • Pertes de porcelets plus élevées
  • Troubles de la fertilité (taux de remontes plus élevé)
  • Faible production de lait (poids au sevrage bas)
  • Réduction de la consommation d’aliments
  • Porcelets de faible poids à la naissance
  • Difficultés à la mise bas

Conséquences des truies trop grasses à la mise bas :

  • Réduction de la consommation d’aliments
  • Porcelets de faible poids à la naissance
  • Quantité de lait réduite
  • Déroulement à problème de la mise bas

Approvisionnement en colostrum et manque de lait

Pour assurer un bon départ aux porcelets, il est important qu’ils absorbent suffisamment de colostrum juste après la naissance et que la truie produise ensuite suffisamment de lait pour bien nourrir tous les porcelets. Sans le colostrum de la truie, les porcelets ont peu de chances de survivre, car il leur apporte des micro et macronutriments, des anticorps et l’énergie nécessaire. Au cours du premier jour de vie, la concentration des principales immunoglobulines IgG et IgA dans le lait diminue rapidement.

Règles pour l’absorption du colostrum

  • Première absorption de lait par les porcelets dans les 20 premières minutes ;
  • Environ 15 tétées au cours des 12 premières heures ;
  • Le « splitnursing » peut être judicieux (enfermer les porcelets nés les premiers et les plus forts pour permettre aux porcelets nés plus tard et/ou plus faibles d’absorber le colostrum en toute tranquillité) ;
  • Dans les premières 24 h, la paroi intestinale est perméable aux immunoglobulines – mais aussi aux agents pathogènes, comme E. coli, les clostridies ou les streptocoques ;
  • Le colostrum bovin ne peut pas remplacer le colostrum de la truie !

Mesures à prendre :

  • Maintenir un environnement calme et propre ;
  • Climat frais pour la truie (aide la truie à se détendre) ;
  • Tapis en plastique ou tapis en caoutchouc sous la truie (maintien des porcelets) ;
  • Frotter les porcelets à sec ;
  • Ne réaliser que les traitements nécessaires le jour de la mise bas ;
  • Réchauffer suffisamment le nid à porcelets ;
  • Une documentation complète sur le déroulement de la mise bas aide à prendre soin des porcelets ;
  • Faire une tournée de contrôle dans la maternité toutes les heures

Une consommation d’eau insuffisante, l’anxiété, le stress, une composition de ration inadaptée ou le passage en chambre de maternité peuvent engendrer un manque de lait et également augmenter le risque de maladie de la truie comme des porcelets. Il est important de reconnaître rapidement les signes d’une carence en lait et de pouvoir y remédier.

Signes d’un manque de lait chez la truie :

  • Auges pleines
  • Faible consommation d’eau
  • Augmentation de la température corporelle
  • Constipation
  • Mamelle sensible au toucher
  • Couchée sur le ventre

Signes d’un manque de lait chez les porcelets :

  • Agitation
  • Ventre vide
  • Pas/peu de prise de poids
  • Faible poids au sevrage
  • Combats de rang
  • Pertes par écrasement
  • Sensibilité aux maladies

Troubles de la fertilité

Retours de chaleur

Le retour en chaleur est la réapparition des symptômes de chaleurs après une insémination déjà réalisée chez la truie. Il a un impact sur la fertilité du troupeau et doit être surveillé de près. Il est important de contrôler si le retour en chaleur a lieu dans un intervalle (régulier) de 21 jours ou en dehors de ce rythme (intervalles irréguliers). Lors d’un retour en chaleur régulier, soit il n’y a pas eu de fécondation après l’insémination, soit l’implantation de l’ovule fécondé dans l’utérus n’a pas fonctionné. Lors de retours en chaleur irréguliers , la gestation ne peut pas être maintenue, même si une fécondation a eu lieu. Avec un taux de retour  >15 %, analyser l’affouragement et l’état de santé des truies.

Tableau 7 : Retour en chaleur en fonction du cycle.

Les mesures à prendre

  • Améliorer la technique d’insémination : contrôle des chaleurs, hygiène, présence du verrat, plage idéale des stimuli externes (test du chevauchement, présence du verrat, etc.).
  • Vérifier le climat et la luminosité dans la porcherie.
  • Réduction du stress surtout après le sevrage.
  • Éviter les pertes de poids excessives  (alimentation ad libitum, méthode de flushing, voir aussi le chapitre « Alimentation« ).
  • Éliminer les truies qui reviennent en chaleur.

Absence de chaleurs ou chaleurs « silencieuses » (anœstrus)

En cas d’absence de chaleurs, il est nécessaire de distinguer l’absence de chaleurs ou de chaleurs avec de faibles signes appelées chaleurs « silencieuses ». Les raisons pour une absence du cycle d’ovulation (l’hormone de l’ovulation LH n’est pas sécrété ou en trop faible quantité) peuvent être par ex. l’alimentation ou la détention. Lors de chaleurs silencieuses, le cycle se déroule normalement, mais sans signes de chaleurs. Dans ce cas, les causes sont souvent à chercher dans la gestion.

Motifs en cas d’absence de chaleurs :

  • Groupes mal constitués
  • Densité d’animaux trop élevée
  • Manque de mouvement
  • Pas assez/pas de contact avec le verrat
  • Stimulation trop faible
  • Mauvaise condition physique
  • Mauvais climat et luminosité faible
  • Alimentation non adaptée

Pour plus d’informations sur la fertilité et l’analyse des problèmes de fertilité, cliquez ici.

Intégration des jeunes truies

Dans les exploitations qui élèvent leur propre remonte, le risque sanitaire est certes moins élevé, mais les besoins supplémentaires en bâtiments et les progrès de sélection plus lents sont des raisons pour lesquelles les chefs d’exploitation optent souvent pour l’achat des jeunes truies ou cochettes. Les porcelets issus des exploitations « nucléus » et « multiplication » sont élevés  dans les exploitations d’avancement pour jeunes truies d’élevage (de 25 à 110 kg). Ces jeunes truies sont revendues pour la production de porcelets d’engraissement.  Lors de l’achat des jeunes truies, une intégration professionnelle est essentielle pour une production ultérieure réussie de porcelets d’engraissement. Elle permet d‘habituer en douceur les jeunes truies à leur nouvel environnement, à la nouvelle flore microbienne, au nouveau bâtiment, au nouveau mode d’élevage, à la nouvelle gestion de l’alimentation et au nouvel éleveur.

Figure 5 : Intégrer correctement les jeunes truies (cochettes)

Ce lien permet de consulter les informations essentielles sur le déroulement de l’intégration et les autres facteurs à prendre en compte (alimentation, vaccination, etc.).

Un planning d’intégration est en outre un outil utile qui contribue à un travail clair et structuré.

Les signes d’une carence en lait sont généralement très subtils et difficiles à détecter, il est donc d’autant plus important de prévenir l’apparition d’une carence en lait :

  • Éviter le stress dû à la chaleur
  • S’assurer que la truie consomme suffisamment d’eau (par exemple, en l’abreuvant manuellement)
  • Surveiller la consommation d’aliments et, si nécessaire, l’ajuster/appétance
  • Offrir une liberté de mouvement
  • Vérifier le bon fonctionnement des abreuvoirs
  • Respecter l’hygiène du box – propre, sec, désinfecté, pas de restes de fèces
  • Éviter les sols glissants pour que la truie puisse se lever facilement

Remplacement des truies

Avant le sevrage, il faut décider si une truie doit être saillie à nouveau ou remplacée.

Motifs de remplacement:

  • Plusieurs naissances difficiles et gestations irrégulières
  • Plusieurs inflammations des tétines et/ou l’utérus (syndrome de dysgalactie postpartum chez les truies mères, SDPP)
  • Deux gestations consécutives qui n’ont pas été à la hauteur des performances attendues
  • Truies agressives
  • Portées irrégulières
  • Pertes régulières de porcelets par écrasement
  • Production de lait insuffisante
  • Instinct maternel insuffisant
  • Moins de 12 trayons « fonctionnels
  • Boiterie
  • Fertilité

Peu de pertes de porcelets dans les grandes portées

Les grandes portées sont économiquement intéressantes, mais s’accompagnent de défis. Le management doit y répondre afin de concrétiser d’éventuels avantages économiques.

Les mises bas groupées à un rythme fixe facilite le déroulement du travail, l’hygiène et la commercialisation. Les truies sont des animaux très performants qui ont besoin d’une alimentation adaptée, c’est pourquoi il est indispensable de leur donner des aliments distincts : un aliment pour la gestation et un aliment pour l’allaitement. Après le sevrage, la truie est préparée de manière optimale à l’insémination grâce au flushing.

Après la mise bas, il est important d’assurer l’approvisionnement en colostrum de chaque porcelet. Dans la mesure du possible, chaque mise bas devrait donc être accompagnée.

La tendance à la baisse des poids à la naissance et au sevrage lorsque le nombre de porcelets dans la portée est plus élevée peut être contrée par l’utilisation d’un aliment de démarrage (starter). S’il est proposé dans le nid à porcelets à partir du 8e jour, les porcelets sont mieux préparés au sevrage grâce à la nourriture solide.

Dans les grandes portées, le nombre de porcelets dépasse souvent le nombre de tétines fonctionnelles de la truie. Il existe différentes stratégies pour réduire les pertes de porcelets :

  • Équilibrer les portées : les portées d’un groupe de mise bas sont équilibrées en poids et en nombre, de sorte que chaque porcelet ait accès à une tétine. Cela augmente les chances de survie des porcelets, en particulier des plus petits.
  • Alimentation par nourrice : une nourrice artificielle avec du lait ou de l’aliment pré-starter permet également d’alimenter suffisamment les porcelets lorsqu’il n’y a pas assez de tétines fonctionnelles dans un groupe de mise bas. Une truie nourrice reçoit les porcelets d’autres truies après le sevrage de sa propre portée.
  • Sevrage partiel : les plus gros porcelets peuvent être sevrés avant la date prévue (entre 14 et 21 jours), surtout pour soulager les truies (surtout primipares). Pour cela, il faut tenir compte des exigences en matière de bien-être animal pour le sevrage précoce.

La stratégie choisie convenant à une exploitation dépend fortement de sa taille, de son infrastructure et de ses objectifs.

Pour plus d’informations sur les pertes de porcelets dans les grandes portées, consultez la fiche d’information du SSP.

Interventions sur les porcelets

Ponçage de la pointe des dents

Les dents de lait des porcelets nouveau-nés comprennent deux paires de canines pointues se trouvant chacune sur les mâchoires supérieure et  inférieure, ce qui peut causer des douleurs ou des éraflures chez la truie lors de la tétée, surtout en cas de production insuffisante de lait  ou s’il s’agit d’une grande portée, les porcelets se battent pour avoir accès à une tétine. Ils peuvent alors blesser la truie mère avec leurs dents au niveau de la mamelle et se blesser réciproquement au museau, ci qui ouvre l’accès aux agents pathogènes. Pour éviter les blessures à la tête et les morsures de la mamelle de la truie, on procède souvent au raccourcissement des  canines.

L’intervention n’est pas fondamentalement nécessaire. Toutefois, dans certains cas, cela peut être un avantage. Il est recommandé de l’utiliser en cas de blessures aux tétons ou si la truie retient son lait.

Pour le ponçage de la pointe des dents, seuls les appareils prévus à cet effet et avec une pierre abrasive prévue pour cet usage sont admis. Les meuleuses d’angle, perceuses, visseuses sans fil et autres appareils similaires ne sont pas adaptés et ne sont pas autorisés. On ne doit en aucun cas poncer les autres dents, qui ne présentent aucun risque de blessure. Plus d’informations sur le site de l’OSAV dans la fiche thématique 8.7, ici sous « Porcs ».

Castration précoce

La viande des verrats qui ont atteint leur maturité sexuelle dégage parfois une odeur repoussante due aux hormones sexuelles et à d’autres substances odorantes. Pour éviter ce problème, les porcelets mâles sont habituellement castrés chirurgicalement. Grâce aux anticorps maternels présents dans le colostrum, la cicatrisation des plaies se déroule généralement sans problème.

La castration chirurgicale des porcelets est une intervention douloureuse qui doit être pratiquée sous anesthésie. Une analgésie (anesthésie) empêche la perception de la douleur pendant l’intervention. Après l’intervention, les médicaments destinés à combattre la douleur (antalgiques) permettent de contrer l’apparition de la douleur.
Les détenteurs d’animaux peuvent castrer eux-mêmes sous anesthésie leurs porcelets âgés d’au maximum deux semaines s’ils ont acquis au préalable l’expérience leur permettant d’obtenir une attestation de compétences.

Le SSP ne recommande pas le partage entre plusieurs élevages des appareils de narcose par inhalation pour la castration des porcelets. Consultez la directive SSP 2.6.

Comme alternative à la castration sous anesthésie, les porcelets mâles peuvent être vaccinés contre l’odeur de verrat. La vaccination neutralise les messagers chimiques de l’organisme qui contrôlent le développement sexuel. La vaccination nécessite deux injections sous-cutanées dans le cou. Le vaccin Improvac autorisé est considéré comme un médicament vétérinaire. S’il existe une convention Médvét et que la personne qui détient les animaux a été instruite par le vétérinaire d’exploitation sur l’administration correcte du vaccin, elle peut procéder elle-même à la vaccination. Plus d’informations ici.

Sevrage

Porcelet avec une balle de foin (© Suisseporcs)

Porcelet avec une balle de foin (© Suisseporcs)

Le sevrage représente un stress énorme pour les porcelets. Outre la perte de leur mère et donc les anticorps du colostrum, les porcelets sont confrontés à un nouvel environnement, une nouvelle formation de lot et un changement d’alimentation. Les porcelets qui viennent d’être sevrés sont très sensibles aux maladies infectieuses telles que la diarrhée ou les maladies respiratoires.
Il est donc conseillé d’appliquer un système « tout dedans – tout dehors ». Il faut veiller à ce que la température du bâtiment soit adaptée aux porcelets et que le débit d’eau des abreuvoirs soit suffisant.
Pour minimiser le stress des porcelets, les portées doivent être mélangées le moins possible. Lors de croissance irrégulière des porcelets, ils peuvent aussi être triés selon la grandeur. Il convient de noter que les animaux vivant en petits lots permettent une bonne supervision. Les animaux malades doivent être séparés directement dans un box d’infirmerie.
Le changement de nourriture doit être effectué de manière fluide. Il convient de veiller à une bonne hygiène alimentaire. La flore gastro-intestinale peut être stabilisée en utilisant de l’aliment acidifié. Les corbeilles à foin mobiles servent d’occupation et incitent à absorber des fibres. La transition doit être facilitée autant que possible. Les abreuvoirs déjà installés dans le box de la mère peuvent être placés dans le nouveau box en plus des nouveaux abreuvoirs, ce qui réduit le stress lié au changement.

Pour plus d’informations sur la bonne gestion du sevrage, vous pouvez consulter la fiche technique « La bonne gestion du sevrage » du SSP.

Croissance (pré-engraissement)

Les traces de diarrhée dans la baie peuvent être rapidement identifiées par une bonne observation (© Clinique universitaire de Berne)

Les traces de diarrhée dans le box peuvent être rapidement identifiées par une bonne observation (© Clinique universitaire de Berne)

La mise à l’engraissement, souvent précédée d’un transport, est synonyme de stress pour les porcelets. Pour que le démarrage à l’engraissement soit malgré tout réussi, il est important de répondre aux besoins spécifiques des animaux en termes d’alimentation, de climat dans la porcherie et d’aménagement des box.

Le chargement calme, un véhicule propre et des trajets courts minimisent le stress des animaux pendant le transport. Des boxes propres et déjà préchauffés sont une condition préalable à l’entrée dans la porcherie. Pour atteindre les objectifs d’engraissement tels qu’un bon croît journalier et un poids d’abattage uniforme, il est nécessaire de bien observer les porcs. Le manque d’appétit, la modification des vocalisations ou les symptômes classiques de la maladie tels que la diarrhée, la toux et les altérations de la peau sont des signaux qui indiquent la présence d’une maladie. Les animaux présentant des symptômes de maladie doivent être transférés dans un box d’infirmerie. C’est là que le traitement individuel devient possible, ce qui est préférable au traitement de groupe. En effet, si les médicaments sont administrés par le biais de la nourriture, il y aura dans le groupe une sous-alimentation de l’animal malade, qui mange peu, et une suralimentation des animaux sains. La vaccination et la vermifugation contribuent à la bonne santé des porcs.

Pour plus d’informations sur la bonne gestion du sevrage, vous pouvez consulter la fiche technique « La bonne gestion lors du sevrage » du SSP.

Finition et abattage

Avec un rapport animal/place d’alimentation optimal, une bonne hygiène alimentaire et des conditions de détention adaptées, les animaux ne souffrent pas de maladies ou de blessures à la finition. L’obtention de la qualité de viande souhaitée est notamment favorisée par un apport correct de vitamines et de minéraux. Les femelles peuvent continuer à être nourries intensivement si elles sont séparées des mâles qui ont tendance à engraisser. Il est essentiel de vendre les animaux à temps afin d’éviter les déductions qualitatives dues à un poids d’abattage trop élevé.

Pendant le transport et avant l’abattage, une attention particulière doit être accordée à la prévention du stress, car le stress a un impact négatif sur la qualité de la viande et doit toujours être évité pour des raisons de bien-être animal. À l’abattoir, les modifications dues à la maladie, telles que les maladies cardio-pulmonaires, deviennent visibles. En collaboration avec les conseillers et les vétérinaires, les données des abattoirs peuvent être analysées et la gestion de l’exploitation peut être adaptée.

Alimentation en groupe des porcs d'engraissement (© Suisseporcs)

Alimentation en groupe des porcs d’engraissement (© Suisseporcs)

Pour plus d’informations sur la bonne gestion du sevrage, vous pouvez consulter la fiche technique « La bonne gestion lors du sevrage » du SSP.

Check-list de l’exploitation

Les détenteurs de porcs sont de plus en plus influencés dans la gestion de leur exploitation par la législation et le marché. Il est donc de plus en plus important pour eux d’identifier les marges de manœuvre possibles pour réduire les coûts et rendre l’élevage porcin plus professionnel et plus rentable. La check-list pour l’analyse de la situation actuelle dans sa propre exploitation permet d’interroger systématiquement les points les plus importants de la détention, de l’alimentation, de la gestion et de la reproduction. Cette liste de contrôle est un outil destiné aux conseillers et aux éleveurs, qui leur permet d’identifier et d’exploiter les opportunités potentielles et celles qui n’ont pas encore été exploitées.

L’observation des animaux, un outil de gestion essentiel

Dans la porcherie, il existe de nombreux indicateurs qui permettent de savoir si une optimisation est nécessaire. L’observation régulière des animaux fournit des informations importantes et permet d’optimiser la gestion en identifiant les problèmes à un stade précoce. Afin d’interpréter correctement les signaux des porcs et d’aider le producteur à identifier ces signaux, le FiBL a créé, en collaboration avec Marrit van Engen, des tutoriels vidéo (uniquement en allemand) sur l’observation des animaux.

  1. Signaux des porcs : Améliorer l’observation des animaux
  2. Signaux des porcs : animaux de signalisation
  3. Les signaux des porcs : agitation et morsure de queue